Négociations sur les vaccins Covid-19 : von der Leyen bientôt accusée de corruption ?

par Patrice Bravo
mardi 9 avril 2024

Les enquêteurs du Parquet européen (EPPO) se sont saisis de l’enquête sur Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, pour « ingérence dans les fonctions publiques, destruction de SMS, corruption et conflit d'intérêts », selon des documents consultés par Politico.

Les principaux procureurs européens enquêtent sur des allégations d'actes criminels liés aux négociations sur les vaccins Covid-19 entre Ursula von der Leyen, et le PDG de Pfizer, Albert Bourla, selon un porte-parole du parquet de Liège. La Commission européenne a jusqu'à présent refusé de révéler le contenu des SMS d’Ursula von der Leyen avec le PDG de Pfizer, ni même de confirmer leur existence. 

Actes criminels. « Les principaux procureurs européens enquêtent sur des allégations d'actes criminels liés aux négociations sur les vaccins entre la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, et le PDG de Pfizer, selon un porte-parole du parquet de Liège », annonce Politico. « Bien que les procureurs du Parquet européen enquêtent sur des infractions pénales présumées, personne n’a encore été inculpé dans le cadre de cette affaire », est-il stipulé. 

Pfizergate. En avril 2023, France Soir, à l’occasion d’un entretien avec Me Diane Protat, avocate au barreau de Paris et Frédéric Baldan faisait savoir que « deux plaintes ont été déposées visant la présidente de la Commission européenne, Ursula Von der Leyen, et ses liens avec Albert Bourla, président de l’entreprise Pfizer, principal distributeur en Europe, des vaccins contre le Covid-19 (80% des vaccins fournis) ». Un risque de corruption au sommet de l’UE avait été déjà soulevé avec l’affaire des SMS échangés en privé pour négocier l’achat des vaccins par la Commission européenne. Cette institution a refusé de donner ces SMS en expliquant qu’ils étaient de nature privée et ne traitaient pas sur des discussions professionnelles ou d’affaires. Me Diane Protat et Frédéric Baldan rapportaient que « ces échanges de SMS révèleraient une relation intime qui, donc, ferait l’objet d’un conflit d’intérêt grave dans cette affaire ». « On lui [Ursula von der Leyen] a demandé de nous mettre à disposition ces données, et une nouvelle fois, il y a eu disparition du téléphone. On voit là, un même modus operandi », pointaient-ils du doigt.

L'enquête avait, donc, été initialement ouverte par les autorités judiciaires belges de la ville de Liège début 2023 après une plainte pénale déposée par le lobbyiste local Frédéric Baldan sur le prétendu échange de SMS entre von der Leyen et le patron de Pfizer, Albert Bourla, à l’approche du plus grand accord de vaccins de l’UE, au plus fort de la pandémie de Covid-19, dans l’affaire surnommée « Pfizergate ». Il a ensuite été rejoint par les gouvernements hongrois et polonais qui est en train de retirer sa plainte après la victoire électorale du gouvernement pro-UE dirigé par Donald Tusk, selon Politico

Le New York Times, qui a révélé pour la première fois que l'échange avait eu lieu alors que les deux dirigeants discutaient des termes de l'accord, a lancé une action en justice parallèle contre la Commission européenne après que celle-ci ait refusé de divulguer le contenu des messages suite à une demande d'accès aux documents. 

L'annonce selon laquelle le Parquet européen (EPPO) enquête actuellement sur cette affaire risque de mettre en lumière le rôle de la présidente de la Commission dans le méga-accord sur les vaccins Covid-19. Politico rappelle que « l’ EPPO mène des enquêtes paneuropéennes sur les crimes financiers et pourrait en théorie saisir des téléphones et d'autres documents pertinents dans les bureaux de la Commission ou dans d'autres pays d'Europe, comme en Allemagne ».
 
Le Morgenpost avait annoncé : « Selon le rapport de la Cour des comptes européenne, Ursula von der Leyen a personnellement organisé le méga-accord portant sur jusqu'à 1,8 milliard de doses de vaccin Biontech pour 35 milliards d'euros -dans le cadre de négociations préliminaires confidentielles avec le chef de la société pharmaceutique américaine Pfizer, Albert Bourla, en printemps 2021. Selon les inspecteurs, les règles n'ont pas été respectées ». 

Ces investigations et ces accusations de corruption sur le dossier sensible des vaccins Covid-19, qui touchent aussi la santé des Européens, tombent mal pour Ursula von der Leyen car elle a annoncé en février dernier sa candidature à sa réélection à la présidence de la Commission européenne. 

« La Commission a, jusqu'à présent, refusé de révéler le contenu des SMS, ni même de confirmer leur existence », continue Politico alors que Ursula von der Leyen avait fait de la publicité pour inciter les Européens à se faire injecter. Le média anglophone souligne que « le contrat de vaccination avec Pfizer a depuis été renégocié », et qu’ « au moins 4 milliards d’euros de doses ont été jetées à la poubelle ». 

Les militants pour la transparence et certains opposants politiques ont cherché à faire pression sur la Commission européenne pour qu'elle discute de cette affaire, mais Ursula von der Leyen a jusqu'à présent évité de l'aborder et refuser de répondre aux questions. 

« En 2022, le Parquet européen(EPPO) a annoncé qu’il étudiait plus généralement l’achat de vaccins dans l’UE, mais c’est la première fois que le Bureau du procureur général européen est explicitement lié au Pfizergate », conclut Politico. 

Philippe Rosenthal

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Source : http://www.observateurcontinental.fr/?module=articles&action=view&id=5831


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