« Une Bible peut en cacher une autre, le conflit des récits » par Thomas Römer & Frédéric Boyer – Bayard 2021

par JPCiron
vendredi 1er juillet 2022

La Bible a-t-elle encore quelque chose à nous apprendre ? Après tous ces siècles ? Et bien qu'elle ait été abondamment analysée par les exégètes les plus savants ? Et décortiquée sous toutes les coutures ?

Dans ce contexte compliqué-articulé, l'ouvrage de Thomas Römer et Frédéric Boyer prend de la hauteur et dégage des lignes directrices  : hypothèses souvent bien étayées, complétées d' hypothèses probables.

 

Sans compter les ''révélations'' étonnantes que nous dévoilent les auteurs : on en motionnera quelques unes.

 

Cerise sur le gâteau, les recoupements permettent de cerner des dates de création de certains textes ou événements qui contrastent fortement avec les certitudes prodiguées par les ''chapelles''.

 

 

Les cinq ''Livres'' que constituent la Torah des Juifs et le Pentateuque des Chrétiens sont-ils la même chose ? Pas vraiment.

 

Ces cinq livres comportent des récits provenant de plusieurs traditions, travaillées et retravaillées en différents lieux, par nombre d'auteurs, sur un arc temporel concentré sur une poignée de siècles, peu avant JC.

Ces traditions n'ont pas toutes les mêmes approches, loin de là, et ne disent pas nécessairement les mêmes choses... jusqu'à sembler parfois se contredire sur certains aspects.

Ces cinq Livres peuvent être vus comme un ''outil'', une lunette multidimensionnelle qui permet de voir le monde de différentes manières, selon comme on le lit. La manière dont on lit cet ouvrage ouvrira plus grandes les portes pour certains aspects ou au contraire en restreindra les potentiels horizons. Sans que l'on en soit nécessairement conscient. Ces thèmes ont été abordés dans un précédent article :

https://www.agoravox.fr/actualites/religions/article/de-l-avantage-fondamental-de-la-241341

 

C'est un grand intérêt de l'ouvrage de Thomas Römer & Frédéric Boyer que d'aider nous autres, le commun, à nous extraire de notre propre gangue intellectuelle. En fait, avouons-le : le commun des mortels ne les connaît que fort peu, ces cinq Livres. Et il ne les aura généralement approchés que via une des nombreuses et officielles ''chapelles de savoir''... chacune proposant sa propre méthodologie de lecture, d'analyse, et apportant ses propres originales lumières !

 

Ainsi, le Judaïsme a souvent plus de facilité pour s’accommoder des apparentes contradictions ou incohérences entre différents récits de l'ouvrage ; et il les utilisent même positivement. Le Christianisme quant à lui tend plutôt à développer des lectures figuratives qui visent à dessiner et fixer les contours d'une cohérence globale particulière, là où on ne la perçoit pas nécessairement au premier abord.

Les Chrétiens entre eux ont aussi des différences d'approches notoirement différentes vis-à-vis de leurs ouailles potentielles. Ainsi, les missions catholiques avaient plutôt tendance à intégrer les traditions locales, tandis que les missions protestantes étaient plus souvent dans la confrontation en exigeant des locaux l'abandon de leurs coutumes.

 

La manière d'interpréter la Bible est une chose. Une autre est la manière de nous la présenter. Ainsi, au fil des traduction, on gomme ou on oublie les passages polythéistes (''les fils de Dieu'', etc), mais aussi certains mots. J'ai choisi ici le mot ''cuisse'' pour illustrer le concept :

Les mots Témoigner (Testify en anglais), Testicule et Testament sont construits sur la même racine latine ''testis'' qui signifie testicule. Ce n'est pas par hasard : dans la Grèce et l’Égypte antique, et dans bien d'autres contrées, et aussi chez les Romains, pour témoigner devant un tribunal, un homme devait faire serment en portant la main sur ses testicules : un élément de la plus haute importance. Dans les temps modernes, on jure la main sur le cœur, ou sur la Bible pour d'autres..

Mais dans les temps bibliques, les testicules sont un élément quasi ''sacré''. La Bible le confirme (Deut. 25:11-12) : Si une femme porte assistance à son mari qui se bat avec un autre homme, et qu'elle saisit ce dernier par les testicules, on coupera la main de cette femme, sans pitié.

La particularité des anciens israélites était, non pas de faire serment en portant la main à ses propres génitoires, mais à celles de celui à qui l'on prête serment. Ainsi, (Genèse 24 : 2-9) « Abraham dit à son serviteur, le plus ancien de sa maison, l'intendant de tous ses biens : Mets, je te prie, ta main sous ma bourse, (…) Le serviteur mit sa main sous la bourse d'Abraham, son seigneur, et lui jura d'observer ces choses. » De même (Genèse 47:29), au moment de sa mort, Jacob demanda à son fils Joseph de mettre sa main sous sa bourse et d'user de bonté et de fidélité en ne l'enterrant pas en Égypte.

La Tradition voulut qu'on traduise cet endroit par ''cuisse'' dans la Bible. (5)

 

 

J'ai bien apprécié dans cet ouvrage de T. Römer et F. Boyer des points qui peuvent sonner comme des ''révélations'', ou du moins qui ouvrent les yeux sur les aspects moins directement visibles de la Bible.

 

Représentation de l'histoire : Cham ''voit la nudité'' de son père Noé. Chapelle Palatine – Palerme/ Sicile – (photo JPCiron)

 

 

Prenons par exemple le fait de VOIR LA NUDITÉ de quelqu'un, comme raconté en Genèse 9. « Cham, père de Canaan, vit la nudité de son père [Noé], et il le rapporta dehors à ses deux frères. »

''Voir la nudité'' de son père ivre était un sacrilège, ce qui entraîna la malédiction de Canaan : « Maudit soit Canaan ! qu'il soit l'esclave des esclaves de ses frères ! »

 

On peut avoir deux problèmes avec cette histoire : tout d'abord, est-il juste que ''voir la nudité'' de son père soit passible de malédiction ? Ensuite, le fait que la malédiction porte sur Canaan, fils de Cham -et non Cham lui-même- a-t-il un sens ?

En fait, depuis longtemps, les rabbins se sont posé la question. Le premier éclaircissement est que ''voir la nudité'' est la manière hébraïque d'alors de dire ''coucher avec'' (= avoir une relation sexuelle). Le sens de l'expression est parfaitement explicite en Lévitique 18 : 1-30. Le second aspect est plus discuté : s'agit-il d'un inceste homosexuel qui serait évoqué là ? Plus probablement s'agit-il d'une relation de Cham avec une femme de Noé, tandis que ce dernier était ivre. Ce qui pourrait expliquer la malédiction portée par Canaan, le fruit du péché...

 

 

 

Représentation du Temple de Salomon par François Vatable – 1546 – Public Domain - https://fr.wikipedia.org/wiki/Temple_de_Salomon

 

 

La mythique construction du PREMIER TEMPLE vers le dixième siècle avant JC.

 

Plusieurs chercheurs ont souligné que l'archéologie ne valide pas le récit biblique de la construction d'un ''Premier Temple'' à Jérusalem vers le X s. av. JC. J'en ai traité dans un précédent Article :

https://www.agoravox.fr/culture-loisirs/extraits-d-ouvrages/article/l-antique-premier-temple-de-240138

 

Comme on va le voir, la Bible elle-même vient indirectement à support de la thèse de ces chercheurs. Elle raconte que l’Éternel avait prévu de faire construire le premier Temple par Salomon :

« David, mon père, avait l'intention de bâtir une maison au nom de l'Éternel, le Dieu d'Israël. Et l'Éternel dit à David, mon père (…) ce ne sera pas toi qui bâtiras la maison ; mais ce sera ton fils [Salomon] (...)  » (1Rois 8 : 17-19) Plus loin dans le texte, la construction elle-même par Salomon est décrite avec moult détails.

 

Cependant, (2Samuel 11-12) raconte un épisode intéressant : l'histoire de l'adultère de David et du fils qui en est né. Comme sanction, Yhwh fit mourir l'enfant. Alors, nous dit la Bible, « [David] alla dans la maison de l'Éternel, et se prosterna... » ( 2Samuel 12 :20 )

« Il y avait donc un temple, que David n'a pas construit, mais bien présent à Jérusalem. Donc Cananéen, sans doute.

Salomon, plus tard, va ''construire le Temple'' mais il s'agira davantage d'une restauration d'un sanctuaire déjà existant, et dans lequel on fera entrer Yhwh. » (1)

 

Sur cette stèle (vers 750 av. JC), on note le disque solaire associé au dieu de l'Orage. - Musée du Louvre – (photo JPCiron) On se souvient que le dieu YHWH ''supplanta'' le dieu de l'Orage levantin BAAL. - (La forme cintrée de cette stèle est plutôt syro-levantine, mais sa représentation témoigne d'un héritage syro-hittite. Le style résulte d'une adaptation de l'art assyrien)

 

On sait par la Bible que Salomon, fils de David, vénérait différentes divinités dont Astarté (compagne de Baal) et Moloch ; ce dernier apparaissant dans un contexte de sacrifices d'enfants par le feu. « Salomon alla après Astarté, divinité des Sidoniens, et après Milcom, l'abomination des Ammonites. (…) Alors Salomon bâtit sur la montagne qui est en face de Jérusalem un haut lieu pour Kemosch, l'abomination de Moab, et pour Moloc, l'abomination des fils d'Ammon. » (1Rois 11:5-7)

Thomas Römer ajoute que « la maison que Salomon construit ou rénove est d’abord une maison pour Shamash [dieu solaire], dans laquelle se trouvait une sorte de chapelle latérale, un deuxième débir, pour Yhwh. L’idée d’une vénération conjointe d’un dieu solaire et d’un dieu de l’orage trouve un appui dans l’iconographie, pas seulement dans le sud mais aussi dans plusieurs stèles du nord de la syrie et de l’anatolie, où l’on voit le dieu de l’orage avec ses attributs et au-dessus de lui le disque solaire. » (4) p. 412

La Bible ne semble pas même contredire l'idée d'un Yhwh Solaire, bien au contraire : « L'Éternel dit à Moïse : Assemble tous les chefs du peuple, et fais pendre les coupables devant l'Éternel en face du soleil, afin que la colère ardente de l'Éternel se détourne d'Israël. » (Nombres 25:4)

 

Thomas Römer, comme d'autres théologiens, considère aussi qu'initialement, Yhwh n'était pas célibataire au Temple de Jérusalem.

Les chercheurs considèrent que Yhwh a été revêtu des attributs et exploits de Baal avant de prendre sa place au temple cananéen. Et, comme il arrive dans l'Orient antique, quand attributs et fonctions de deux divinités fusionnent, la compagne du dieu absorbé peut être aussi ''attribuée'' au nouveau venu. (c'est d'ailleurs ce qui est arrivé au Levant quand le dieu cananéen El a été supplanté par son fils Baal). Et c'est pourquoi Ashéra, compagne de Baal-Yhwh, a dû être symboliquement supprimée dans un second temps, comme étape vers le monothéisme. La Bible l'indique d'ailleurs clairement :

« [Le roi Josias] sortit de la maison de l'Éternel l'idole d'Astarté, qu'il transporta hors de Jérusalem vers le torrent de Cédron ; il la brûla au torrent de Cédron et la réduisit en poussière, et il en jeta la poussière sur les sépulcres des enfants du peuple . » (2Rois 23 : 6) C'était vers l'an 600 avant JC.

 

Jericho synagogue mosaic – Attribution : צילום :ד"ר אבישי טייכר Avishai Teicher – Creative Commons Attribution 2.5 Generic - https://commons.wikimedia.org/wiki/File:PikiWiki_Israel_15003_Jericho_synagogue_mosaic.JPG

 

VOUER PAR INTERDIT, c'est ''livrer à l'anathème''

 

Il s'agit de l'extermination de l'ennemi. Cet anathème, cette ''destruction'' est prescrite par Dieu en faveur de son peuple. « De fait, la conquête de la terre par Josué nous fournit de sinistres exemples d'une cruauté insoutenable, comme les anathèmes prescrits et exécutés sur les villes de Jéricho et d'Aï. Pour éviter la revanche de l'ennemi, un seul moyen : l'exterminer, le ''livrer à l'anathème''. » (1)

En pratique, voici comment cela s'est passé : L’Éternel livra d'abord Jéricho à Josué, qui ordonna : « La ville sera dévouée à l'Éternel par interdit, elle et tout ce qui s'y trouve (…) et ils dévouèrent par interdit, au fil de l'épée, tout ce qui était dans la ville, hommes et femmes, enfants et vieillards, jusqu'aux boeufs, aux brebis et aux ânes. » (Josué 6). Josué 10 est aussi à lire... effrayants récits théologiques.

 

Ces anathèmes prescrits par Dieu (genre de fatwa divine !) sont explicites :

Au niveau des individus : « Si ton frère, fils de ta mère, ou ton fils, ou ta fille, ou la femme qui repose sur ton sein, ou ton ami que tu aimes comme toi-même, t'incite secrètement en disant : Allons, et servons d'autres dieux ! (...) tu le feras mourir ; ta main se lèvera la première sur lui pour le mettre à mort, et la main de tout le peuple ensuite ; tu le lapideras, et il mourra, parce qu'il a cherché à te détourner de l'Éternel, ton Dieu.(...)  » (Deutéronome 13 : 6-11 )

Au niveau des cités : « Si tu entends dire au sujet de l'une des villes que t'a données pour demeure l'Éternel, ton Dieu : Des gens pervers sont sortis du milieu de toi, et ont séduit les habitants de leur ville en disant : Allons, et servons d'autres dieux ! (...) alors tu frapperas du tranchant de l'épée les habitants de cette ville, tu la dévoueras par interdit avec tout ce qui s'y trouvera, et tu en passeras le bétail au fil de l'épée.(...)  » (Deutéronome 13 : 12-18 )

Au niveau des nations : «   Lorsque l'Éternel, ton Dieu, t'aura fait entrer dans le pays dont tu vas prendre possession, et qu'il chassera devant toi beaucoup de nations, les Héthiens, les Guirgasiens, les Amoréens, les Cananéens, les Phéréziens, les Héviens et les Jébusiens, sept nations plus nombreuses et plus puissantes que toi ; lorsque l'Éternel, ton Dieu, te les aura livrées et que tu les auras battues, tu les dévoueras par interdit, tu ne traiteras point d'alliance avec elles, et tu ne leur feras point grâce. » (Deutéronome 7 : 1-2) Le reste du chapitre mérite aussi lecture...

 

Le texte biblique a surtout été utilisé par les Chrétien pour légitimer des conquêtes (croisades par exemple, mais pas que...), et aussi pour chasser ou tuer les Noirs en Afrique du Sud. « Aujourd'hui encore, quelques rabbins fanatiques pourront s'y référer pour parler d'Israël et des Palestiniens.  » (1)

Comment de telles choses peuvent-elles passer de la pensée mythique à l'action politique ? Pour ce faire, il est un autre niveau préalable à franchir, plus profond, un palier archaïque qui rend possible la mise en œuvre de monstruosités, en conscience.

 

Comment cela ? Si la réalisation d'une prophétie ou d'une tâche plus élevée ou d'un devoir plus radical ''exige'' de contrevenir aux règles morales auxquelles on adhère pourtant, on peut franchir le pas en plaçant l'obéissance (à la Foi, à la Croyance) au-dessus de l’Éthique. Cette disposition inquiétante demeurerait potentiellement activable dans chaque homme. Faisant référence à Genèse 22, le théologien et philosophe Soren Kierkegaard assénait : « Abraham crut et ne douta pas, il crut l'absurde  »

« Son ''obéissance'' lui vaudra d'être reconnu dans le Coran comme le premier ''soumis'' (Sourate 111, 67), le premier musulman. » (1)

Toutes les religions abrahamiques ont connu et connaissent ce ''travers''.

 

Dieu offrant la vie au Pharaon Ramsès II (Musée du Louvre). Author : Sokoljan – (CC BY-SA 3.0) -

https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Ramses_II_mezi_bohy_ruka_DSCN7025.JPG

 

 

Dans la Bible, les premières actions de ''CRÉATION'' ne sont en réalité qu'une ''mise en ordre'' d'un pré-existant, et s'inspire de mythes orientaux fort anciens :

« Dieu ne crée pas tout dans Genèse 1. le tehom (profondeurs, abîme, les eaux primordiales et chaotiques) est déjà là, préexiste à la création du monde, comme Tiamat dans l'épopée babylonienne. Les ténèbres sont là également. Avec le tohu wabohu, le désordre, le chaos qui précède la création. L'acte de création est donc décrit comme une action pour mettre de l'ordre, pour agencer les élément, et repousser les ténèbres, dompter les eaux, un peu comme le fait Mardouk avec plus de violence. » (Thomas Römer & Frédéric Boyer) (1)

Ces récits de Genèse 1 s’approprient donc des idées et mythes orientaux bien plus anciens, et l'essentiel de la rédaction des textes qui seront plus tard rassemblés dans la Bible s'est étalée entre 538 et 330 avant JC. C'est un enrichissement par emprunt aux sociétés rencontrées lors de l'Exil des élites à Babylone.

 

Note 1 JPCiron : Le dieu Marduk (amar.utu en Sumérien ; ce qui signifie ''Veau du Soleil'') apparaît dès le III millénaire avant JC. Il est devenu le dieu protecteur de la cité à Babylone vers le début du II millénaire av. JC.

 

Note 2 JPCiron : Le dieu Egyptien Amon, mentionné sous Pépi Ier (vers 2500 av. JC) a progressivement absorbé les titres & attributs des dieux qu'il a ''absorbés''. Ainsi, progressivement, Amon « a remplacé tous les autres dieux dans la création du monde. Il est devenu le démiurge par excellence, l'auteur de toute la création. » Bientôt, « Il n'a pas d'autres dieux auprès de lui aux origines et ceux qui furent après lui, c'est lui qui les a créés. » (2) : « Tu es l'unique qui a créé tout ce qui est, (…). « Seigneur de Maât, Père des dieux, Qui a fait l'homme et créé les animaux. (…)Qui vint à l’existence de lui-même, sans avoir été engendré (…) » (Très court extraits des Hymnes à Amon, conservés au Caire et à Leyde.) »

La fin de la transition du polythéisme d' Amon vers le monothéisme d'Aton était formalisée vers 1350 av. JC avec Akhenaton : Dieu unique qui n'a pas son pareil ! Tu as créé l'univers selon ton désir, Tandis que tu demeurais seul : (...) » (Chant à Aton d'Akhenaton)

 

Au début du second millénaire, Zoroastre, s'adressant à Dieu, disait : « Tu es l'origine et la fin de tout ce qui est » (Chant IV-8) (3) En effet, le Zoroastrisme originel a inventé le concept de ''fin des temps'' (Apocalypse). Avant d'arriver là, chaque âme aura fait l'objet d'un jugement post-mortem (au ''pont trieur'') qui la conduira vers l'enfer, le purgatoire, ou le paradis.

Quand l'humanité sera parvenue paisiblement à instaurer un monde quasi sans ''méchants'', alors viendra le moment pour le ''Sauveur'' de venir livrer le dernier combat contre les pensées mauvaises. Après quoi, les âmes purifiées de leurs souillures rejoindront le Royaume de Dieu. Là se produira la résurrection des corps spirituels, inaltérables et immortels.

Dès lors, le monde physique sera dissout (et aussi l'Enfer devenu sans 'locataires'). L'apocalypse zoroastrienne n'a vraiment rien d'inquiétant, puisque les âmes des animaux et autres êtres vivants passent sans jugement au Royaume de Dieu.

 

 

A bientôt donc !

 

JPCiron

 

 

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.. (1) - « Une Bible peut en cacher une autre, le conflit des récits  » par Thomas Römer & Frédéric Boyer – Bayard 2021

 

.. (2)- Ouvrage « La Civilisation de Égypte Pharaonique  » par François DAUMAS – Arthaud – 1965 - Traductions de Gustave LEFEBVRE – Égyptologue et Helléniste (1879 – 1857) – Conservateur du Musée du Caire 1919 – 1928 – Directeur d’Études à La Sorbonne.

« Tu es l'unique qui a créé tout ce qui est(...) Amon, qui s'est produit au commencement, Sans que son mystère soit connu. Il n'y eut pas de dieu avant lui, (…) Il a façonné son oeuf lui-même. (…) Aucun dieu ne connaît sa vraie forme (…) Il est trop mystérieux pour que soit révélée sa gloire ; Il est trop grand pour être examiné, trop puissant pour être connu. On tomberait à l'instant mort d'effroi, Si on prononçait son nom que personne ne peut connaître (…) »  p. 334

.. (3) – Ouvrage «  Les Gathas – Le livre sublime de Zarathoustra  » par Khosro Khazai Pardis – Albin Michel – 2011

https://www.agoravox.fr/culture-loisirs/extraits-d-ouvrages/article/les-gathas-le-livre-sublime-de-225521

.. (4) – Milieux Bibliques - « YHWH : ses origines, ses cultes, sa transformation en dieu unique  » Cours du professeur Thomas RÖMER, théologien.

 (photo JPCiron)

 


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