Le bois et l’Aquitaine

par Fabien ROBERT
lundi 19 octobre 2009

Jeudi 15 octobre dernier, j’inaugurai au nom de la ville de Bordeaux la plateforme de stockage des bois de tempête du groupe PGS-BEYNEL sur la commune de SALLES.

Après la tempête du 24 janvier dernier, 40 millions de m3 de bois ont été touchés soit 4 à 5 années de récolte. Il fallait alors agir vite pour éviter les risques possibles de dégradation. Le groupe PGS-BEYNEL, premier fabriquant français de palettes, s’est mobilisé très rapidement en achetant 32 hectares de terrain contigus à la scierie pour stocker plus de 500 000 tonnes de bois en toute sécurité et garantir ainsi l’approvisionnement.
En Aquitaine, la filière bois représente 34 000 emplois et 2.6 milliards d’euros de chiffre d’affaire.

Cette plateforme est la plus importante de France. Elle est particulièrement innovante et exemplaire puisque sa consommation en eau nécessaire à l’arrosage permanent du bois est très faible.

J’ai échangé avec M.BEYNEL qui ne cache pas son inquiétude pour l’avenir de la filière bois. Si une telle structure permet de maintenir l’emploi, elle n’est qu’une étape. Une réflexion plus globale sur la filière bois en Aquitaine doit être engagée et suivie d’actions concrètes.

Nous devons tout d’abord chercher à maintenir les espaces forestiers en luttant contre l’étalement urbain. La forêt est non seulement un secteur économique majeur mais aussi un formidable piège à carbone. Il faut être plus fort face au risque de tempête en réduisant d’une part la vulnérabilité de nos forêts et d’autre part en garantissant efficacement les sylviculteurs face au risque. Il me semble nécessaire de créer un système assurantiel prenant en compte les aléas sylvicoles. Ils n’entrent pas aujourd’hui dans le cadre d’une classification de catastrophe naturelle ou calamité agricole.

Nous devons encourager l’utilisation du bois dans la vie de tous les jours. Il est en effet trop peu utilisé à ce jour malgré de très importants progrès dans le cadre du pôle de compétitivité Xylofutur. Quelques exemples : la maison bois (qui peut être à très basse consommation), le bois-énergie ou bien encore l’industrialisation d’un procédé de collage du bois vert pour la réalisation de produits de grande longueur.

La ville de Bordeaux s’est mobilisée à plusieurs niveaux sur cette question : 

- la passerelle EVENTO a été réalisée en pin maritime.

- Alain JUPPE a réuni les bailleurs sociaux pour les inciter à construire en bois.

Une mobilisation plus forte encore de la région Aquitaine est nécessaire pour préserver une filière majeure de notre économie locale, pour favoriser les circuits courts d’approvisionnement et préserver notre environnement en luttant contre le réchauffement climatique.


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