Le Chemin Sauvage : au cœur de l’« hyper-ruralité »

par Fergus
mercredi 15 mai 2024

Le Chemin Sauvage, c’est 4 385 km de trek à travers quelques-unes des contrées les mieux préservées de notre pays. « Le choix de l’itinéraire a été guidé par la volonté d’être au plus près de l’hyper-ruralité », est-il d’emblée annoncé sur le site de la Fédération française de la randonnée pédestre. Et de fait, le parcours de ce trek, officiellement inauguré les 13 et 14 mai, évite délibérément les grandes agglomérations pour permettre à ceux qui l’emprunteront de partir à la découverte de la France métropolitaine profonde...

Le Chemin Sauvage

Le concept d’« hyper-ruralité » a été créé en 2014 par le défunt sénateur de Lozère Alain Bertrand dans un rapport remis au gouvernement. Sont désignés sous ce vocable 250 « bassins » caractérisés par une faible densité d’habitants (souvent âgés) représentant 5,4 % de la population française répartis sur 26 % du territoire, mais aussi par un enclavement pénalisant, des ressources financières insuffisantes, un manque d’équipements et de services privés et publics, et des perspectives de développement limitées. (cf. lien Géoconfluences). Tel est principalement le décor du Chemin Sauvage.

Ce n’est pas d’un itinéraire de randonnée pédestre classique qu’il s’agit, mais d’un parcours de trek incluant par conséquent des bivouacs, conformément aux règles habituelles de la pratique du trekking. Cela n’exclut pas pour autant les hébergements traditionnels en gîtes et refuges pour ceux qui le souhaitent, même si ce n’est pas dans l’esprit des créateurs du Chemin Sauvage. Tracé entre la ville de Saint-Brieuc et celle de Charleville-Mézières, son parcours descend vers le massif pyrénéen via les Pays de Loire et le Limousin pour remonter vers les Ardennes via le Massif central et le Morvan.

Chemins de Lozère, du Cantal et du Puy-de-Dôme (photos Fergus)

Au total, 8 régions, 38 départements et 734 communes rurales sont traversés, nous informe le site de l’association Le Chemin Sauvage, créée il y a quelques années dans la préfecture costarmoricaine. Soit 4 385 km d’une randonnée pédestre qui, point essentiel aux yeux des initiateurs du parcours, n’emprunte que des chemins existants – le plus souvent à usage agricole ou forestier – ainsi que des segments de sentiers balisés déjà tracés (GR®, GR® de Pays ou PR), avec une prédilection pour les moins fréquentés d’entre eux, afin d’être au plus près de la vie des terroirs ruraux et de leurs habitants.

L’association propose, le trekkeur dispose

L’idée de ce trek hexagonal est née... aux États-Unis. C’est en effet en s’inspirant du Pacific Crest Trail, tracé sur 4 260 km entre la frontière mexicaine et la frontière canadienne dans des espaces préservés, que les fondateurs de l’association Le Chemin Sauvage ont imaginé ce parcours français. Découpé en 21 tronçons*, le Chemin Sauvage a été conçu pour répondre aux attentes différenciées des trekkeurs : peu disposeront en effet des 6 mois nécessaires pour le parcourir en totalité, et la plupart auront pour objectif de découvrir telle ou telle partie du parcours en fonction de leurs aspirations ou de leurs aptitudes.

Jean-Paul Le Duault, président de l’association sur les crêtes des Monts d’Arrée (photo recadrée Fred Tanneau/AFP)

Il convient à cet égard de ne pas se tromper sur le rôle des promoteurs du Chemin Sauvage. Ils ne sont ni des organisateurs de trek ni des accompagnateurs, mais des amoureux de l’hyper-ruralité désireux d’en faire découvrir par le biais de leur association quelques-uns des bassins les plus méconnus. Leur rôle est de proposer des itinéraires et de réaliser les topoguides qui permettront aux trekkeurs d’avoir accès en cours de cheminement aux ressources utiles et nécessaires**. D’ores et déjà, quelques-uns sont disponibles, de même que les fichiers GPX téléchargeables de l’itinéraire des 21 tronçons.

Vous disposez d’une bonne paire de chaussures de randonnée, d’un sac à dos fonctionnel et confortable, d’une tente de qualité, d’un matériel de couchage en bon état, de capes de pluie, des documents topographiques indispensables, d’un couteau multi-lames, d’une trousse de premiers secours, et bien sûr d’une détermination sans faille pour atteindre vos objectifs, alors, vous possédez l’essentiel de ce qui est nécessaire pour vous lancer sur le Chemin Sauvage. Laissez-vous donc tenter ! Il y a, n’en doutez pas, des paysages formidables à découvrir et de belles rencontres à faire...

La longueur des 21 tronçons varie de 120 à 360 km, pour une moyenne de 209 km.

Chaque topoguide comporte des liens hypertexte afin de pouvoir accéder aux informations les plus précises.

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