Le secret de la fortune des milliardaires : l’esclavage salarié

par Zaouder Touré
mercredi 1er février 2023

La loi suprême de la société humaine, durant la période de la propriété privée, est la lutte des superclasses.

 L'Antiquité de la chute de Rome jusqu'au XIe siècle a été dominé par la lutte entre la superclasse esclavagiste et la superclasse féodale. Cette lutte se termine par la Révolution féodale de l'An mill avec l'abolition de l'esclavagisme antique en Occident.

Le Moyen Âge fut marqué par la longue lutte sur plusieurs siècles entre la superclasse féodale dominante et la superclasse bourgeoise dominée. Cet conflit termina également dans la Révolution bourgeoise de 1789 avec l'abolition du féodalisme. 

Le constat  : chaque superclasse ne parvient à faire la révolution que lorsqu'elle devient majoritaire dans la population : au XIe siècle les paysans libres(alleux) sous la direction des seigneurs féodaux, les esclaves étaient devenues minoritaires en Occident( plusieurs siècles de majorité dans la population active après la Chute de l'Empire romain). Au XVIIIe siècle, la superclasse bourgeoise était majoritaire dans la population avec les paysans libres (petits propriétaires bourgeois : négation des serfs) sous la direction de la grande bourgeoisie. 

La période contemporaine est caractérisée par l'antagonisme entre la superclasse capitaliste-salariale et la superclasse des chômeurs et chômeuses (chômeu.rs.ses). La révolution industrielle et le machinisme (aujourd'hui on appelle robotisation, révolution numérique, etc.) entrèrent en contradiction avec les rapports sociaux de production du capitalisme-salariat et crée en permanence une superclasse de chômeu.rs.ses de plus en plus vaste et qui formera la grande majorité de la population active au XXIe. Cette contradiction ne peut être aboli que par la Révolution communiste des chômeu.rs.ses. Ce qui implique l'inévitable formation d'un Parti communiste des chômeu.rs.ses en France et ailleurs, en opposition aux partis politiques du capitalisme-salariat de droite ou de gauche (par exemple les soi-disant parti communiste français, chinois, etc.).

À l'intérieur de la superclasse capitaliste-salariale : l'esclavagisme salarié.

Karl Marx nous explique le concept d'esclavagisme salarié :

Le salarié n'est autorisé à travailler pour sa propre existence, autrement dit à exister, que s'il travaille gratuitement un certain temps pour les capitalistes et aussi pour ceux qui, avec ces derniers, vivent de la plus-value ; tout le système de la production capitaliste vise à prolonger ce travail gratuit par l'extension de la journée de travail ou par le développement de la productivité ou par une plus grande tension de la force de travail, etc. le système du travail salarié est donc bien un système d'esclavage (K.Marx et F.Engels Critiques des programmes de Gotha p. 39)

Dans son oeuvre Capital :

C'étaient les chaînes qui attachaient l'esclave romain à son maître. Ce sont les fils invisibles qui relient le salarié au patron. L'apparence d'indépendance n'est maintenue que par le changement perpétuel des patrons individuels et par une fiction juridique(K. Marx : le Capital t.4 p.21)

Une dernière précision  :

L'esclavage et le salariat ne se distinguent, en tant que formes sociales économiques, que par le mode suivant lequel le travail supplémentaire est extorqué au producteur direct, au salarié (K.Marx : le Capital, t. 2 p. 59)

Sans l'abolition du salariat et donc du capitalisme-salariat, impossible de supprimer la production de milliardaires

Marine Tondelier, la chef des écologistes, veut une France sans milliardaires. Beaucoup avaient cru, comme elle, au XXe siècle, avec l'expérience soviétique, qu'il suffisait d'exproprier les capitalistes pour que tous les salarié.e.s puissent vivre du "salaire à vie", cher à Bernard Friot ou de la "sécurité formation emploi" de Fabien Roussel, le chef du parti tout sauf communiste français. 

En somme, pourquoi l'URSS s'est effondré dans une crise pénurie de biens de consommation malgré l'expropriation des milliardaires, des riches ? C'est la plus grande question scientifique pour tous ceux qui souhaitent dépasser l'économie de marché. 

D'abord comment ? Ensuite on finit par pourquoi. En 1885, la macroeconomie fut révolutionnée par la théorie de la reproduction élargie du capital social de Karl Marx qui se trouve dans la dernière partie du livre II du Capital. Il démontre que lors de la croissance du PIB(produit intérieur brut), la production des biens de consommation doit s'accroître plus vite que la production des biens de production car sinon on tombe dans une crise de consommation. 

Or tout le monde cultivé sait qu'en URSS, tout se passait inversement, la planification était fait sur la base de la production plus rapide des moyens de production par rapport à la production des biens de consommation (Voir mon article : Un siècle de trou noir sur la nature de l'URSS, Agoravox 2020) Résultat : toute l'histoire économique de l'URSS est dominée par les pénuries chroniques de biens de consommation jusqu'à l'effondrement. 

Mais pourquoi diable les dirigeants soviétiques donnaient la priorité à la production des biens de production alors que ça produisait des crises de pénurie insoutenables ? Parce que c'était la pénurie ou le chômage généralisé. La grande industrie ne peut fonctionner que pour le marché mondial : imaginez l'économie française sans commerce extérieur, la majorité de la population active se retrouvera au chômage. Donc, pour éviter le chômage généralisé, les soviétiques ont inversé la loi du développement plus rapide des biens de consommation lors de la croissance du PIB. 

Mais comme cette inversion était une abberation économique, le système s'est effondré en moins d'un siècle. 

Donc pourquoi l'URSS s'est effondré ? À cause de l'antagonisme entre le salariat et chômage. Le salariat généralisé sans chômage est impossible. Voilà ce que l'Histoire nous démontre avec une nécessité de fer.

Le communisme, c'est l'abolition du capitalisme-salariat : tout le monde devient milliardaire en même temps avec l'abolition de la propriété privée des biens de production et de consommation.


Lire l'article complet, et les commentaires