Nos valeurs ne sont pas universelles

par Robert GIL
vendredi 9 février 2024

Cancel Culture, Wokisme, LGBT+, Transgenre, tous ces sujets sont débattus librement dans notre société, mais ils n’ont rien d’universels. Ce sont nos perceptions, nos mœurs, nos valeurs, notre façon de vivre, mais vouloir les imposer aux autres n’a rien de normal. L’occident se pense détendeur de la vérité, comme si il avait une mission « civilisatrice » … on a vu ce que cela a donné en Afrique, en Asie, en Amérique du sud ou dans les Caraïbes. Nous n’accepterions pas que d’autres nous imposent une façon de vivre ou de penser qui serait différente de la nôtre, alors de quel droit vouloir imposer la nôtre à ceux qui n’en ont pas envie ? Quant à nos pseudos défenseurs des droits de l’homme, ils ignorent Guantanamo, Assange, oublient que les USA occupent illégalement près d’un tiers du territoire syrien, ont fermé les yeux pendant huit longues années, lorsque l'armée ukrainienne bombardaient les civils du Donbass, mais tout ce petit monde pousse des petits cris de vierges effarouchées au seul nom de Poutine.

En 2021, l’Union Européenne a lancé une procédure pour condamner une loi hongroise qui interdit la « promotion » de l'homosexualité. En aout 2023 la Banque mondiale a décidé de ne plus financer l’Ouganda à cause de ses lois anti-LGBT. En 2020, l’homosexualité pouvait être puni de mort en Arabie Saoudite, au Quatar ou aux Emirats Arabes Unis, et je ne me souviens pas que ces pays aient été soumis à des sanctions ou des menaces par l’UE ou par n’importe quelle instance internationale. En 2011 lorsque le Quatar a racheté le Paris Saint Germain, ça n’a semble-t-il choqué personne. La bonne conscience de l’occident est à géométrie variable, et a un double discours à chaque fois que ses intérêts sont en jeux. L’Europe et l’occident ont des priorités, mais ce n’est ni la lutte contre les paradis fiscaux ou contre les pays qui font travailler les enfants, et encore moins pour un accès gratuit à l’éducation et à la santé. Non, il faut des actions « bien-pensantes » mais qui ne remettent pas en cause la société marchande et l’exploitation capitaliste.

J’ai la désagréable impression que ces nouvelles tendances sont devenues à la mode au sein d’une pseudo-gauche intello-bobo occidentale et ne sont finalement, comme les droits de l’homme, que de l’enfumage médiatique, qui servent à justifier notre droit d’ingérence et de donneurs de leçons au nom de prétendues valeurs dont nous serions dépositaires. Jamais, lorsque je discute avec des collègues issues du monde ouvrier ou qui travaillent encore sur des chantiers, dans des usines ou des grandes surfaces nous n’abordons les problèmes woke, LGBT ou transgenre, chacun a des problèmes bien plus urgents et importants à résoudre pour assurer le quotidien. Parmi ces collègues, certains, seraient sans doute prêts à rejoindre, ou au moins à participer à des réunions pour pouvoir parler de « leurs problèmes ». Mais malheureusement, et je l’ai vécu, dans ces réunions il y a souvent une personne qui est venue pour parler du sociétal et essaye fièrement d’accaparer l’attention. Et même si j’enfonce une porte ouverte, il ne faut pas oublier qu’aucun groupe n’est homogène. Oui, on peut être une femme, un juif, un arménien, un kurde, un arabe, un homosexuel et être totalement réactionnaire et un fervent soutien des forces les plus conservatrices.


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