Les voyous de Damas
par Alain Hertoghe
mardi 13 décembre 2005
Il suffit !
Une nouvelle fois, un militant de la liberté a été assassiné au Liban. Gebran Toueni, journaliste, éditorialiste et directeur du journal An Nahar, a été victime ce lundi d’un attentat à la voiture piégée dans la capitale libanaise.
Une nouvelle fois, depuis l’assassinat de l’ex-premier ministre Rafic Hariri, le printemps de Beyrouth qui s’ensuivit et la fin de l’occupation syrienne, les tueurs de l’ombre sèment impunément la terreur au pays du cèdre.
Qu’il s’agisse d’un meurtre commandité par le dictateur syrien Bachar Al Assad, par un des clans de Damas ou par une de leurs succursales libanaises, la date n’a pas été choisie par hasard. Gebran Toueni a été tué le jour de la remise au Conseil de sécurité des Nations unies du second rapport de la commission d’enquête de l’ONU sur l’assassinat de Rafic Hariri. Un document accablant pour le régime de Damas.
C’est d’évidence, au-delà des cibles choisies, tout un peuple que l’on veut intimider par le terrorisme. Voire, également, ceux qui soutiennent son aspiration à l’indépendance. Hier, voiture piégée à Beyrouth, demain, à Berlin ou à Paris ?
Le conseil de sécurité de l’ONU, qui se réunit ce mardi pour étudier le rapport de l’Allemand Detlev Mehlis, doit prolonger le mandat de sa commission d’enquête et l’élargir à l’ensemble des "exécutions" ayant suivi celle de Rafic Hariri, comme le demande le gouvernement libanais.
La communauté internationale doit toutefois envoyer rapidement un avertissement solennel à la Syrie de Bachar Al Assad. Elle doit prendre immédiatement des sanctions à l’égard de son régime, et l’avertir qu’il s’expose dorénavant aux foudres militaires de l’ONU... ou de ses membres les plus déterminés à désarmer les États voyous. Les démocraties doivent savoir, elles aussi, montrer leurs muscles...