Un traitement médiatique différent des présidents de l’AES et du Gabon

par Antoine Christian LABEL NGONGO
mercredi 9 avril 2025

Choqué par le fils du dirigeant de jeune afrique, et ceux et celles de france 24 et rfi, etc

A/ le constat

Le traitement médiatique des chefs d'État de l'Alliance des États du Sahel (AES) et du Gabon révèle des disparités notables dans l'approche des organes de presse français. Alors que les présidents du Mali, du Burkina Faso et du Niger sont régulièrement critiqués, le président gabonais, pourtant arrivé au pouvoir à la suite d’un coup d'État militaire, semble bénéficier d’une couverture plus nuancée, voire complaisante.

B/Un traitement différencié

Plusieurs facteurs peuvent expliquer cette différence de traitement. Tout d'abord, les intérêts géopolitiques et économiques jouent un rôle déterminant. La France entretient des relations étroites avec le Gabon, en particulier sur les plans économique et militaire. À l’inverse, les pays de l'AES ont pris leurs distances vis-à-vis de Paris et adopté des choix stratégiques qui remettent en question l'influence française dans la région.

Par ailleurs, la ligne éditoriale de nombreux médias français tend à refléter la diplomatie de l'État français. Ainsi, leur discours s’aligne souvent avec les intérêts de la France, ce qui peut expliquer en partie la différence de ton observée dans le traitement des dirigeants africains. Un autre élément déterminant est la nature des transitions politiques. Tandis que le coup d'État au Gabon a été présenté comme une réponse à une "dynastie politique" en place depuis plusieurs décennies, ceux ayant eu lieu dans les pays de l'AES sont souvent décrits comme des ruptures brutales avec les institutions démocratiques et les intérêts occidentaux.

C/Les perspectives

Ce traitement inégal a plusieurs conséquences. Il peut renforcer la défiance des populations de l'AES vis-à-vis des médias français et accentuer leur adhésion à des discours souverainistes et panafricanistes. Face à cette situation, une approche plus équilibrée et objective des événements politiques en Afrique serait nécessaire afin d’assurer une information plus crédible et impartiale.

Pour y parvenir, il serait pertinent d’encourager la diversification des sources d’information, afin d’adopter une approche plus critique et nuancée. Une sensibilisation accrue des acteurs médiatiques à l’importance de l’objectivité dans le traitement des actualités africaines pourrait également contribuer à une meilleure représentation des faits. Enfin, un dialogue constructif avec les dirigeants de l'AES pourrait éviter une rupture totale avec la France et permettre des échanges plus sereins.

 

En conclusion, l’analyse du traitement médiatique des présidents de l'AES et du Gabon met en lumière des biais liés aux intérêts stratégiques français. Une couverture plus impartiale de la situation politique africaine serait bénéfique, tant pour la crédibilité des médias que pour l’établissement de relations plus équilibrées entre la France et ses partenaires africains.

 


Lire l'article complet, et les commentaires