Et si la bombe démographique était la plus destructrice pour la vie et la planète ?

par Daniel MARTIN
vendredi 3 mai 2024

Parmi les bombes particulièrement destructrices que nous redoutons le plus, c’est la Bombe Atomique. Les 6 et 9 août 1945, Hiroshima et Nagasaki furent la cible des premiers bombardements nucléaires de l’histoire, avec 200.000 morts et un cortège de blessés graves. Mais il y a aussi une autre bombe qui provoque à plus long terme encore plus de dégâts sur la planète, c’est la bombe Démographique.

Plus discrètement que la bombe atomique, la pollution liée à l’explosion démographique tue 9 millions de personnes par an dans le monde

Des données revues fortement à la hausse par l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) le 24 mars 2024 indique que près de 7 millions de personnes sont décédées prématurément en 2012 dans le monde à cause des pollutions atmosphériques. En Europe c’est 600 000 et en France 48 000 par an. Sauf que d’après les conclusions d’une étude publiée le 17 mai 2022 dans la revue « The Lancet Planetary Health », la pollution de l’air, de l’eau et des sols tue chaque année, non pas 7 millions, mais 9 millions de personnes soit 1 décès sur 6 (16 %) serait attribuable aux substances toxiques présentes dans l’environnement. C’est trois fois plus que le nombre de morts cumulées causées par le sida, la tuberculose et le paludisme… Et 45 fois la bombe atomique qui frappa Hiroshima et Nagasaki … https://reporterre.net/La-pollution-tue-9-millions-de-personnes-par-an# : :text=La%20pollution%20de%20l'air%2C%20de%20l'eau%20et,toxiques%20pr%C3%A9sentes%20dans%20l'environnement. C’est aussi ce qu’écrivaient également plusieurs journaux en 2022, tel le Monde et celui-ci : https://www.lepoint.fr/environnement/environnement-la-pollution-responsable-de-9-millions-de-morts-prematurees-18-05-2022-2476052_1927.php

Depuis 2000, les décès liés à ces formes « modernes » de pollution ont augmenté de plus de 66 % à travers le monde. Les pays pauvres sont les plus touchés : plus de 90 % des décès sont concentrés dans des pays à revenus faibles et moyens.

Il est évident que l’on ne peut déplorer la pollution de l’air, de l’eau et des sols qui tue chaque année 9 millions de personnes, sans s’attarder aux causes qui résultent incontestablement de la démographie et les besoins économiques correspondants. Même en ne considérant que les seuls besoins vitaux, se nourrir, qui est à la fois un geste de l’intimité et un lien tangible qui rattache chaque individu au reste du monde. Un acte du quotidien qui se trouve aussi au carrefour des plus grands enjeux de notre époque, entre l’environnement, les inégalités, la santé et la quête d’appartenance. Mais aussi se vêtir, se loger, se déplacer et si possible en évitant tout gaspillage, ce qui est loin d’être le cas, plus nombreux nous seront, plus de pollution de l’air, de l’eau et des sols il y aura, et donc encore beaucoup plus de morts...Sans compter les migrations climatiques forcées et les violences extrêmes générées par des conflits régionaux…

Depuis les débuts de l’humanité, la démographie se caractérisait généralement par un taux de mortalité et un taux de natalité élevés qui s’équilibraient à peu près, avec toutefois un léger avantage pour le dernier. Avec l’arrivée de la Révolution industrielle, un nouveau régime se met en place, un régime dans lequel les pays qui se développent voient assez rapidement leur natalité et leur mortalité faiblir, mais c’est bien la mortalité qui faiblit le plus grâce à la recherche et à l’apport de la médecine qui va aussi permettre de vivre plus âgé. Au 20e siècle, les deux guerre mondiale ont ralenti momentanément cette progression, sauf qu’après, la transition passe par une augmentation importante de la population.

Quelques rappels où en une décennie, c’est une véritable explosion de la Bombe démographique.

Il nous a fallu plusieurs millénaires pour atteindre 1 milliard d’humains (1800 de notre ère). Puis à peine plus de 200 ans seulement pour arriver à 8 milliards. En 2012, il y avait 7 milliards d’humains. En 2022, 10 ans plus loin, suivant un rapport d’une organisation dépendant de l’ONU la fin dannée 2022 inaugure les 8 milliards. Et même une pandémie très grave, telle le Covid-19 qui a fait plusieurs millions de morts dans le monde n’a finalement que très peu d’incidence sur la croissance démographique.

Je redoutais que le pire serait un accident nucléaire majeur sur le sol Européen, ce qui n’est pas impossible de se produire par le jeu des alliances avec le conflit, tel celui déclenché par l’occupation d’une partie du territoire de l’Ukraine par la Russie de Wladimir Poutine depuis 2022. C’est un terrible constat, mais un regard réaliste et objectif doit permettre de considérer qu’une guerre nucléaire affectant tous les pays du sous continent Européen et faisant au pire de 3 à 4 millions de morts, sauf extension fort improbable, il resterait toujours environ 8 milliards de producteurs-consommateurs sur la planète. La démonstration est ainsi faite qu’au delà d’un certain seuil de population mondial atteint, même un conflit nucléaire élargi ne bouleverserait pas fondamentalement les données démographique du moment.

Sachant qu’un tel conflit sur les territoires de l’Europe serait une aubaine sur le plan économique pour la Chine et les USA et malgré les accords de solidarité militaire, tel l’OTAN pour les Américains, ils réfléchiraient à deux fois pour toute intervention au coté de leurs alliés respectifs , s’efforçant au mieux de jouer les « bons offices ». Très probablement, sous pression de leur population, ils éviteraient ainsi de prendre le risque de recevoir des bombes ou missiles nucléaires chez, avec les dégâts destructeurs que l’on peut imaginer, en particulier dans leur villes. En espérant que la raison sera toutefois la plus forte pour éviter cette apocalypse sur les territoires de la vieille Europe, où les morts envieraient les vivants sans pour autant bouleverser la démographie mondiale...

Avec plus de 8 milliards d’habitants, soit une augmentation d’un milliard d’habitants en à peine une décennie. Si ce rythme se poursuivait ainsi, en 2050 il y aurait 11 milliards d’habitants… Et plus de 16 milliards en 2100 soit une augmentation de 10 milliards en un siècle... Si on y ajoute la perte annuelle moyenne de 100 000 km² de terres arables qui, correspond à l’étude de B. Sundquist de l’institut du Minesota, étude un peu ancienne, mais toujours d’actualité et nullement contestée par la communauté scientifique, notamment les experts du climat. C’est, par exemple, la superficie totale de la France qui disparaît tous les 5 ans et demi…En 40 ans, c’est presque la totalité de la superficie des 27 pays actuels de l’UE

Il suffit de se référer aux conférences nationales et internationales sur le climat, ainsi qu’aux campagnes électorales, et l’élection Européenne du 9 Juin 2024 n’y déroge pas, pour déplorer que les responsables politiques comme les gouvernements semblent pourtant peu se préoccuper du problème de la bombe démographique, alors que l’homme ne peut échapper au constat formulé par « l’essai sur le principe de population » de Thomas Malthus (économiste et pasteur Anglican 1766 – 1834). Celui-ci part du constat qu’il y a une asymétrie entre la croissance démographique et la croissance de production de ressources. La représentation mathématique de Malthus est simple : alors que la population augmente de manière géométrique 1- 2- 4- 8- 16- 32 …), les ressources n’augmentent que de façon arithmétique (1- 2- 3- 4- 5- 6 …). Plus les années passent, plus l’écart sera très important entre la démographie, l’espace territorial disponible et le stock de ressources naturelles qui ne cessent, l’un et l’autre de régresser.

Quelques rappels de ce que consomme en moyenne un Américain et à quelque nuance près un Européen au cours de sa vie

Le désir d’appropriation étant le propre de l’être humain et son toujours plus qui en découle, avec une croissance démographique constante, on peut imaginer les impacts sur les ressources fossiles, dont les terres rares indispensable au numérique, aux nouvelles énergies et aux véhicules électriques, lesquels relèvent d’une aberration, mais aussi sur toutes les autres ressources naturelles, ainsi que sur le climat ...

Selon les chiffres sont donnés par le « Minerals Education Coalition » : https://mineralseducationcoalition.org/mining-mineral-statistics , aujourd’hui un(e) Américain(e), comme un(e) Européen(ne), toutefois à quelques nuances près, bien que cela ne change pas réellement ces données, a une espérance de vie qui sera supérieure à 80 ans.

Au niveau actuel du mode de vie de ce pays, qui est le plus élevé au niveau mondial avec celui des Européens, au cours de sa vie il va consommer : 55 tonnes de nourriture, dont il en rejettera environ 8 tonnes du à des pertes et gaspillages au foyer. 730 tonnes de pierre, sable et graviers, 29,7 tonnes de ciment, 8,7 tonnes d’argile, 9 tonnes de phosphate, 310 000 litres de pétrole, 266 tonnes de charbon, 161 000 m³ de gaz naturel, 421 kg de plomb, 304 kg de zinc, 594 kg de cuivre, 2,6 tonnes d’aluminium, 13,4 tonnes de minerais de fer, 30,7 tonnes minerais et métaux divers, dont ceux issus des terres rares, 12,9 tonnes de sel, il usera au moins 8 voitures et consommera environ 600 000 litres de carburant. Il rejettera environ 5000 tonnes de gaz à effet de serre

Suivant cet exemple, même avec une réduction immédiate de 30 % de cette consommation, si la population Américaine augmentait de 24 millions d’habitants par décennie, comme pour la période 2008 – 2018 où elle est passée de 304 millions à 328 millions. A l’issue de trois décennies, on peut imaginer que le volume de consommation global sera revenu au niveau actuel en terme d’impact...Et il faudra recommencer, mais ne sera t-il pas trop tard ? Il est aussi évident que si cette réduction de 30 %, dont l’ équivalent serait partagé avec les pays les plus pauvres de manière a atténuer leur misère, si la poursuite de leur croissance démographique mondiale se poursuivait, le niveau d’impact actuel serait atteint et dépassé avant une seule décennie…

Quelques autres exemples qui démontrent les effets particulièrement destructeurs des explosions récentes de la bombe démographique avec ses besoins correspondants :

Aujourd’hui, le bétail et les humains représentent 97% de la biomasse des vertébrés de la terre, alors qu’il y a 10.000 ans les humains et leurs bétails représentaient seulement 0,01% de la biomasse des vertébrés terrestres. Les humains et le bétail mangent 40% de la production annuelle de la chlorophylle terrestre. 

Nous devrons produire plus de nourriture au cours des 50 prochaines années que depuis les 500 dernières années. Pour ce faire nous avons besoin de 6 millions d'hectares de nouvelles terres agricoles chaque année. Nous perdons 12 millions d'hectares de terres agricoles chaque année uniquement en raison de la dégradation des sols. Dans 10 ans, 4 milliards de personnes seront à court d'eau douce. Aujourd'hui plus d'un milliard de personnes font plus d'un kilomètre chaque jour pour trouver de l'eau douce, souvent plus ou moins contaminée par des rejets toxiques. On estime qu’il y a 80.000 produits chimiques non testés dans l'environnement.
Les terres cultivées et les pâturages ont causé la perte de 80% de toutes les extinctions d'espèces de vertébrés terrestres. Au rythme actuel de la croissance démographique et de l’impact des pays industrialisés, l'acidification des océans doublera d'ici 2050 et triplera d'ici 2100.

Destructions effrayantes par la bombe démographique où l’homme est le seul responsable de 6e extinction des espèces qui s’annonce 

Contrairement aux cinq précédentes extinctions des espèces, pour la première fois Homo sapiens seul survivant de l’espèce des hominidés, par son nombre explosif ses besoins d’espaces et économiques est le principal, sinon le seul responsable de la sixième extinction massive des espèces.

Jusqu’à un million d’espèces animales et végétales sont menacées d’extinction, dont beaucoup « dans les prochaines décennies », selon un projet de rapport de l’ONU sur la biodiversité. Même s’il est compliqué de savoir si une espèce a définitivement disparu, comme l’oiseau redécouvert en Birmanie, il y a bel et bien des animaux que nous ne reverrons plus sur cette planète. Malheureusement, nous ne pouvons pas faire l’inventaire de toutes les espèces qui disparaissent. C’est d’ailleurs pour cette raison que certains anciens animaux sont plus connus que d’autres, comme le dodo.

En plus des millions d’humains morts chaque année dans le monde à cause de la pollution, 99% des Rhinocéros ont disparu depuis 1914, ainsi que 97% des Tigres. 90% des Lions ont disparu depuis 1993. 90% des tortues marines ont disparu depuis 1980.  90% des papillons monarques ont disparu depuis 1995. 90% des gros poissons marins ont disparu depuis 1950.  80% des gorilles ont disparu depuis 1955.  60% des éléphants de forêt ont disparu depuis 1970. 50% des barrières de corail mondiales ont disparu depuis 1985. 50% des poissons d'eau douce ont disparu depuis 1987. 40% des Girafes ont disparu depuis 2000. 40% du phytoplancton des océans a disparu depuis 1950. 30% des oiseaux marins ont disparu depuis 1995. 28% des animaux terrestres ont disparu depuis 1970. 28% de la totalité des animaux marins ont disparu depuis 1970.

Le cycle de l'azote est tellement altéré  par nos engrais chimiques qu'il tue la vie des fleuves et des rivières et la vie des océans.
Nous pulvérisons tellement d'herbicides et de pesticides que nos terres agricoles sont devenues de véritables « déserts verts ». Les cultures OGM ont détruit 90% des papillons monarques en 20 ans. 3 graines traitées aux néo-nicotinoïdes infusées dans un verre d'eau tuent un oiseau. Les Nicotinoïdes sont solubles dans l'eau. 
Les monocultures provoquent la perte des insectes par un manque de bio- diversité et des sources de pollen. La moitié de tout le soja cultivé en Amérique du Sud dans les anciennes forets tropicales sert a nourrir les porcs consommés en Chine. 
50% des espèces de vertébrés restantes sur terre va disparaître dans les 40 prochaines années. 

La demande d'énergie devrait également doubler en 50 ans.

Depuis l’entrée à pas forcé dans la 4ème révolution industrielle avec l’évolution constante du numérique, dont actuellement son nouveau pallier dit « intelligence artificielle », toujours plus de population est synonyme de toujours plus de besoins en terres rares.Les terres rares désignent 17 métaux : le scandium, l'yttrium, et les quinze lanthanides. (Lanthane, Cérium, Praséodyme, Néodyme, Prométhium, Samarium, Europium, Gadolinium, Terbium, Dysprosium, Holmium, Erbium, Thulium, Ytterbium, et Lutécium) Ces matières minérales aux propriétés exceptionnelles sont utilisées dans la fabrication de produits de haute technologie. Avec le boom du numérique et des nouvelles technologies dites « vertes » qui ne fonctionnent pas qu'avec le soleil et le vent, elles fonctionnent aussi sur l'exploitation de minéraux rares. Aujourd'hui, à l'échelle de l'économie mondiale, les terres rares sont considérées comme des métaux stratégiquesOn retrouve ainsi des terres rares dans les batteries de voitures électriques et hybrides, dans les LED, les puces de smartphone, les écrans d'ordinateurs portables, les panneaux photovoltaïques, les éoliennes..L'industrie de la défense a elle aussi recourt aux terres rares dans la fabrication de capteurs de radars et sonars ou de systèmes d'armes et de ciblage pour les missiles et les drones, mais pas seulement.

Il ne faut pas oublier, par exemple que 40% d'énergie dite » verte » exigera 200% de plus de cuivre, 100% d'énergie verte exigerait 500% de plus de cuivre. Le pic de cuivre se situera en 2030-2040 (Il n'existe pas de substitut réel pour le cuivre). Nous avons extrait 50% de tout le cuivre en seulement 30 ans. 
Au niveau actuel de consommation, sans progression de la population, en 2050 nous atteindrons les pics pour l'étain, l'argent, le nickel, le zinc, le cadmium... 

L’impact écologique, de la bombe démographique est aujourd’hui toutefois inégal entre pays pauvres et pays riches

On doit certes nuancer l’impact écologiste des populations nombreuses de certains pays pauvres, notamment Africaines, il est évident que le niveau de vie d’un Malien et celui d’un Français ou d’un Américain n’impacte pas de la même manière l’environnement et les ressources fossiles. On peut imaginer et comprendre que ces populations des pays pauvres aspirent à vivre, consommer et gaspiller selon le modèle Occidental, ce qui est légitime, mais il faut qu’elles sachent que c’est impossible, de même que le modèle Occidental actuel a atteint ses limites. Le modèle occidental, mais aussi celui de puissances économiques comme la Chine, avec une population de plus en plus nombreuse combinée à un mode de vie marqué par la surconsommation et le gaspillage a évidemment un coût énergétique et environnemental très élevé, notamment en termes de consommation, d’eau, de biens manufacturés de toutes sortes, d’exploitation du sol pour l’agriculture et d’utilisation du transport. Il en découle un épuisement des ressources, modification de la composition physico-chimique du sol, des rivières, de l’atmosphère, des océans, et des mécanismes qui détériorent leur fonctionnement.

La bombe démographique nous fait entrer dans une nouvelle ère géologique.

L’influence de l’homme a atteint une ampleur, telle qu’elle précipite l’avènement d’une nouvelle ère géologique. Cette nouvelle ère c’est l’Anthropocène, où l’humanité constitue une force planétaire géologique. Depuis deux siècles, nous sommes en train de nous extraire de l’Holocène, une période interglaciaire commencée il y a plus de 10 000 ans et qui a fourni des conditions environnementales extrêmement stables, permettant le développement mondial que nous connaissons.

C’est le géochimiste et prix Nobel Paul CRUTZEN qui, dans un article de la revue « Nature « en 2002, a avancé la thèse que, depuis deux siècles, la Terre est entrée dans un nouvel âge géologique marqué par la capacité de l’homme à transformer l’ensemble du système Terre. Encore tout récemment, le Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (GIEC) annonçait sa certitude désormais quasi absolue à 95% sur l’influence humaine des changements climatiques et des pressions telluriques qu’il exerce.

Alors que cela semble échapper aux Médias, mais surtout aux responsables politiques, excepté les écologistes et quelques personnalités, la plupart des scientifiques ne cessent de l’affirmer : La terre est entrée dans une nouvelle ère environnementale : l’ANTHROPOCENE. Ce qui nous arrive n’est pas une simple crise environnementale, mais une révolution d’origine Humaine.

Si les 11 500 dernières années ont connu des conditions de vie relativement stables permettant à l’homme de sauter de la terre labourée du néolithique au sol lunaire, désormais nous filons vers l’inconnu. Depuis la révolution thermo-industrielle, avec les explosions récentes, de plus en plus forte de la bombe démographique, il a fallu plusieurs millénaires pour atteindre le premier milliard d’habitants et moins de deux siècles pour atteindre et dépasser les 8 milliards. Notre planète a progressivement basculé vers une situation inédite. Les traces de notre âge urbain, consumériste, chimique et nucléaire resteront des milliers, voire des millions d’années dans les archives géologiques de la planète et soumettront les sociétés Humaines à des difficultés considérables, si tant est qu’elles puissent y survivre… Dévoreur insatiable des énergies carbonées pour les lesquelles on peut prévoir encore 50 ans de pétrole, un peu moins pour l’uranium, une centaine d’années de gaz naturel et 200 ans de charbon environ, sans compter que leur combustion produit beaucoup de CO2. Plus ils sont hydrogénés, moins ils en émettent par unité d’énergie produite. Produire 1 kWh avec du charbon émet environ 1000 g de CO2, 750g avec du pétrole et de l’ordre de 500 g avec du gaz naturel, faute d’avoir anticipé par des mesures adaptées de Décroissance Démographique et économique, choisie et équitablement répartie, la vie sur terre de l’homo sapiens risque fort de s’achever dans un chaos généralisé, où, entre ceux qui voudront s’accaparer des dernières énergies fossiles et ceux qui voudrons les conserver, la violence sera-t-elle que contraint à l’usage du nucléaire militaire par certains, les survivants envieront les morts…

S’il est hors de question d’imposer de façon autoritaire la baisse de la fécondité, ou pire, justifier un conflit nucléaire par les effets mortifères de la bombe démographique, celle-ci doit être librement choisie grâce à une pédagogie et des mesures adaptées pour aller vers une décroissance démographique choisie et la plus équitable possible. Il faut surtout veiller à ce que toute augmentation de la population soit compatible avec l’espace vital disponible. Mais aussi, outre la remise en cause totale des dispositifs qui favorisent les politiques natalistes, il est extrêmement urgent d’agir pour qu’enfin la question démographique cesse d’être un sujet tabou par les responsables politiques et les gouvernements.

Pour conclure

On ne rappelera jamais assez que l’écologie science démontre qu’aucune espèce ne peut proliférer indéfiniment au détriment des autres espèces, comme le fait l’homme, sans se mettre elle-même en danger à terme, car en plus de proliférer au détriment des autres espèces, c’est le fonctionnement global de la Terre qui est menacé et compromet ainsi l’avenir de l’humanité. L’impact humain existe en effet depuis l’aube de l’humanité, mais il augmente constamment et si rapidement depuis le XXe et XXIe siècle qu’il devient intolérable pour la planète. Faute d’avoir corrigé la trajectoire, l’homme ne peut que se diriger à grand pas vers les abîmes…


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