Des religions et des hommes...

par Hélène
vendredi 18 novembre 2005

Des religions à la carte, ça vous tente ? La religion évolue au cours de l’histoire et avec les sociétés. Elle doit faire peau neuve pour faire face à la demande. On peut alors parler de transformation, plutôt que de disparition.

En effet, on constate, depuis quelques années, un refus des religions traditionnelles et un regain d’intérêt pour la spiritualité. Nous "piochons" dans diverses religions pour en créer une qui nous soit propre, qui nous ressemble, puis nous la consommons. La religion est définie comme un ensemble de croyances ou de dogmes et de pratiques culturelles qui constituent les rapports de l’homme avec la puissance divine. Une véritable discipline à suivre pour ceux qui ont fait le choix de s’en tenir à cette première définition. Or, la "religion à la carte", qui a fait son apparition dans les années 1980, est devenue un phénomène courant. Rebutés par le matérialisme à la mode en ces années, beaucoup ont décidé de se préoccuper du salut de leur âme.

Les enseignements et les exercices de l’hindouisme sont parmi les rites à la mode. Mais les pays d’Europe occidentale voient proliférer les organisations sectaires qui se disent religieuses. Certaines se définissent par le caractère bouffon de leurs cérémonies, d’autres véhiculent une véritable religion de haine. "La religion n’est que le soleil illusoire qui gravite autour de l’Homme tant que l’Homme ne gravite pas autour de lui-même" (Marx). C’est bien de prise de conscience dont on parle ici. Par exemple, Jean-Paul II, défenseur d’une certaine tradition, semblait estimer que l’Église risquait de perdre sa crédibilité en s’adaptant trop vite à la révolution des moeurs et aux modes du monde moderne... Or cette lenteur lui a porté préjudice, comme lors d’un séjour à San Francisco, où près de 2000 manifestants sont descendus dans la rue pour protester contre la condamnation de l’homosexualité par l’Église. Jean-Paul II s’était efforcé de calmer les esprits en déclarant notamment : "Dieu vous aime tous sans distinction et sans exception." Mais les faits sont là, et l’Église choisit de les ignorer. Et on ne peut bien sûr pas oublier les guerres dites de religion, qui ont débouché sur l’horreur. Par exemple, dans les années 1980 encore, Khomeiny, chef de la révolution iranienne, gouverne son pays avec une poigne de fer et fait de l’Iran un État religieux fondé sur le terreur. Une véritable chasse aux opposants, vrais ou supposés, est alors organisée. Par milliers, libéraux, communistes, intellectuels et membres des minorités religieuses seront arrêtés, torturés et exécutés sans autre forme de procès.

Alors, où sont les véritables repères, pourquoi la religion devrait-elle engendrer l’agressivité, la haine ? Il devient compréhensible, dans ces cas-là, que la religion ait dû évoluer. On recherche un certain bien-être, motivé par ce besoin de croire en quelque chose de plus beau, de plus prometteur, dans des religions-produits dérivés. L’actualité nous rattrappe et nous conforte dans cette idée, puisqu’on le constate tous les jours, le passé se répète inlassablement...


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