Pascal Lamy, le docteur Folamour de la mondialisation

par Nicolas Dupont-Aignan
vendredi 1er mars 2013

Par Nicolas Dupont-Aignan le jeudi 28 février 2013,

Régulièrement la Commission des Affaires étrangères, à laquelle j’appartiens, reçoit des personnalités afin d’éclairer les députés sur la marche du monde.

Aujourd’hui nous avons reçu l’un de ceux qui fait marcher le monde sur la tête. J’ai nommé Pascal Lamy alias le docteur Folamour de la mondialisation.
 
Il faut écouter son audition pour comprendre pourquoi le monde va si mal. L’arrogance de M. Lamy, ses certitudes, son idéologie dépassent l’entendement. Mais pour lui tout est logique. Quand on est un technocrate hors-sol coupé des réalités, il est si simple de défendre l’indéfendable.
 
Pascal Lamy, directeur de l’OMC, a le mérite de la franchise. Je le cite : « notre idéologie commune à l’OMC, c’est que l’ouverture des échanges est bonne dans l’ensemble pour l’humanité ». Idéologie, le mot est lâché. M. Lamy n’a pas pour ambition d’améliorer la vie des Français, des Européens ou de n’importe quelle population. Il est en mission.
 
A partir de là, M. Lamy déroule son argumentation comme les grands bourgeois du XIXe siècle pouvaient le faire quand ils voulaient justifier l’injustifiable. M. Lamy fait partie de ces gens particulièrement dangereux quand ils exercent des hautes responsabilités, qui ne doutent jamais, ne se posent jamais de questions, ne veulent pas voir l’application pratique de leur théorie.
 
De tous temps, le mélange de l’idéologie et de la technocratie a abouti au pire. L’idéologie de la mondialisation heureuse associée à la technocratie d’organisations non-élues ne déroge pas à la règle.
 
Loin de moi l’idée, contrairement à ce qu’il peut dire, de nier la mondialisation. Internet, le raccourcissement des distances, la force des échanges, sont des faits historiques. En revanche, c’est notre devoir d’hommes libres et de peuple libre de tirer le meilleur de cette réalité historique.
 
Cela, M. Lamy ne le comprend pas. Pas un mot dans son propos introductif sur la loyauté des échanges, le protectionnisme monétaire avec la sous-évaluation de la monnaie chinoise ou coréenne. Tout ça, il ne veut pas le voir. Le dumping stratégique de la Chine pour éradiquer toute concurrence dans le domaine, par exemple des panneaux solaires ou de certains médicaments, il ne veut pas le voir. L’échec cinglant de son idéologie depuis 30 ans, il ne veut pas le voir.
 
Mais surtout, et c’est là le plus grave, M. Lamy répète à longueur d’années que le bilan est globalement positif car des millions de Chinois ou d’Indiens seraient sortis de la pauvreté. Il ne veut pas voir que le fait de travailler dans des usines comme des esclaves avec aux fenêtres des filets anti-suicide pour éviter que les travailleurs ne se jettent sur le sol, n’est pas fondamentalement différent de la misère dans les rizières d’autrefois.
 
Et surtout, il fait semblant de ne pas voir que la mondialisation est l’alignement de tous les pays sur le standard social, environnemental et sanitaire le plus bas. Ce que les peuples français et de toute l’Europe ont remporté comme progrès social et économique depuis deux siècles, le docteur Folamour de l’OMC et ses amis sont en train de le déconstruire pierre à pierre.
 
Les 19 millions de chômeurs de l’Union européenne est un non évènement pour lui. Le désastre sanitaire chinois, cela n’existe pas. Le réchauffement de la planète, c’est un mythe. Son monde est le meilleur et il faut continuer dans cette voie.
 
A l’entendre, son système de gouvernance mondiale est le parangon des systèmes politiques. Lui, celui qui n’a jamais été élu, est plein de condescendance pour les hommes. L’apogée fut quand il annonça que le système serait optimal si un programme d’ordinateur permettait de sortir une formule pour élever le niveau de qualification des populations. On est dans 1984 de George Orwell.
 
Tout cela fait froid dans le dos. Cette audition doit rappeler aux naïfs que les peuples n’ont rien à attendre de ces idéologues butés. Le sursaut passera par la rébellion contre ces nouveaux totalitarismes.
 
Aujourd’hui M. Lamy faisant la leçon aux représentants du peuple en homme libre. Demain il sera sur le banc des accusés pour répondre de ses crimes économiques et sociaux.

Lire l'article complet, et les commentaires