Du vécu, coco ! (*)

par Alain Hertoghe
mercredi 14 septembre 2005

J’étais convoqué ce matin à 9 heures à l’Agence nationale pour l’emploi (ANPE).

L’intérêt de cette information peut paraître mince, mais cela m’a permis de vérifier en personne que la campagne pour l’emploi du général Galouzeau de Villepin battait son plein.

Donc, j’avais rendez-vous à 9 heures à l’ANPE. Pour ne rien vous cacher, j’étais un peu surpris, car l’objet de la convocation, dont j’avais été informé par courrier le 29 août dernier, était l’actualisation de votre projet d’action personnalisée (PAP) de recherche d’emploi. Oui, j’oubliais de vous dire que, depuis mon licenciement par La Croix pour crime de lèse-profession en février 2004, je suis ce qu’on appelle un demandeur d’emploi. Nous, chez les journalistes, nous préférons dire un ’pigiste’ ou un ’indépendant’... :-)

J’étais donc étonné car, le 4 juillet dernier, j’avais déjà eu un rendez-vous similaire à l’ANPE pour faire le point sur ledit PAP. En clair, pour vérifier si je cherchais du travail et si je méritais toujours mon ’allocation d’aide au retour à l’emploi’... Or, théoriquement, six mois s’écoulent entre deux bilans PAP. Peut-être l’ANPE voulait-elle vérifier que je n’avais pas passé trop de temps à la plage pendant l’été ? Et j’étais d’autant plus surpris que le courrier précisait : ’Depuis votre inscription, des propositions vous ont été faites’. Première nouvelle en ce qui me concernait, car, jusqu’à présent, l’ANPE ne m’avait justement jamais transmis d’offre d’emploi.

La femme qui m’a reçu ce matin a été très aimable, comme les trois précédents fonctionnaires de l’ANPE rencontrés dans le cadre de mon PAP (le 16 avril 2004, le 10 janvier et le 4 juillet 2005). Je sais, c’est curieux, ce suivi ’personnalisé’ n’est pas suivi par la même personne ! Mais ne nous égarons pas...

La fonctionnaire du jour m’a expliqué, d’un air navré, que j’étais reconvoqué dans le cadre du plan d’action Villepin contre le chômage. Quant à la phrase du courrier de convocation sur les propositions qui m’avaient été faites, elle a commenté, d’un air toujours aussi navré, qu’il s’agissait d’une phrase-type. Ouf ! J’avais presque culpabilisé... :-)

Elle m’a ensuite gentiment écouté refaire l’exposé détaillé de mes démarches pour retrouver un emploi, que j’avais déjà déclamé devant son collègue le 4 juillet dernier. Puis elle m’a remis son bilan écrit et signé : ’Après une recherche active dans le secteur de la presse, vous avez deux projets de documentaire, pour la télévision, en cours et vous avez créé un blog de journaliste qui vous permet de vous rappeler au bon souvenir du milieu de la presse’.

Sur ce, elle m’a souhaité ’bonne chance’. D’un air si navré que j’ai tenté de lui remonter le moral en lui faisant part de mon optimisme pour mon avenir professionnel. Cela fend vraiment le coeur de rencontrer des ’conseillers à l’emploi’ aussi découragés de ne pas trouver de travail pour leur prochain. Pourtant, ils n’y peuvent rien. Moi-même, un spécialiste de la recherche d’emploi de journaliste, je n’ai pas encore trouvé ! Alors quelqu’un qui ignore strictement tout de mon secteur professionnel et qui n’a pas été formé pour m’aider...

Enfin, pour moi, la bonne nouvelle du jour, c’est que le général Galouzeau mouille sa chemise pour vaincre le chômage. Foi de reconvoqué de la rentrée, cela fait plaisir, même si ce n’est pas très efficace en ce qui me concerne.

PS : Je tiens à remercier chaleureusement pour leur ponctualité et leur gentillesse tous les fonctionnaires de l’ANPE rencontrés depuis le début de mon PAP. Et gardez l’espoir, vous allez trouver des emplois... Ayez juste un peu de patience.

(*) Injonction d’un rédacteur en chef envoyant un journaliste en reportage.


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