Des travailleurs ? pourquoi faire !?

par olivier cabanel
mardi 19 décembre 2023

C’est probablement le nouveau concept né dans la tête de nos dirigeants, qui, à l’ère des robots et de l’I.A. songent à réindustrialiser le pays, mais sans les travailleurs…

Par la volonté des politiques qui se suivent et se ressemblent, notre industrie à foutu le camp, se relocalisant dans des pays à bas salaire, sans la moindre pensée émue pour ceux qui, du coup, en France, (et ailleurs) perdaient leur emploi...et leurs sources de revenus, les plongeant dans les affres du chômage, du temps partiel, ou des boulots de merde, avec comme seul avenir, celui de « traverser la rue » pour trouver un nouveau travail, comme le prétendait un certain chef de l’état jupitérien…

la misère s’invita dans notre pays, et un certain François Ruffin, devenu depuis député Insoumis, en a même fait un film, « merci patron », lequel a été ovationné à Cannes. lien

car elles sont nombreuses, ces entreprises qui se sont délocalisées...Renault est parti en Roumanie, aux Indes, les horlogers Timex sont maintenant en Chine, dans le domaine de la mode, on retrouve Ralph Lauren et Hugo Boss aux Indes et à l’Île Maurice, Nike est en Chine, North Face aux Indes, Karcher est en Roumanie, les sportifs ne sont pas oubliés, Décathlon, Quechua en Chine, Salomon est ses skis sont en Roumanie, et pour retrouver de la moutarde, il faut aller en Pologne pour la marque Amora, et en Chine pour les haricots et le maïs de Saupiquet, quant à l’électro ménager, il est principalement en Chine pour Tefal, Rowenta, Calor, Moulinex, Krups et les produits électroménager de Carrefour sont fabriqués maintenant en Chine...tout comme les jouets de Noël de Mattei

La liste pourrait s’allonger, mais pour faire court, plus de la moitié des grandes entreprises françaises se sont implantées à l’étranger des les années 2000lien

Depuis 1980, l’industrie française a perdu la moitié de ses effectifs, et ne représente plus aujourd’hui que 10,3% du total des emplois, alors que la part de l’industrie dans le PIB était déjà à 13,4%.

Dans ce domaine la France est championne, bien devant l’Allemagne (25,5%), 19,7% en Italie, et 16,1% en Espagne., un titre que l’on préférerait laisser à d’autres... lien

Mais çà ne suffit pas aux grands patrons de ces entreprises, puisqu’ils ont fait appel aux cerveaux de nos polytechniciens, et autres élites sortis des grandes écoles pour aller encore plus loin...remplacer l’homme par les machines…

après avoir tenté de faire des ouvriers des esclaves, voire des malades, décris avec tant de perspicacité par Charlie Chaplin dans son film culte, « les temps modernes », ils vont encore plus loin aujourd’hui en remplaçant par des robots, les quelques ouvriers qu’il restait

Chaplin l’avait donc pressenti, d’autant qu’il avait déclaré déjà en 1931 : « le chômage, voilà la question essentielle. Les machines devraient faire le bien de l’humanité, au lieu de provoquer tragédie et chômage ». lien

Les premiers jalons ont été lancés aux caisses des supermarchés, qui remplacent petit à petit leurs caissières par des machines que le consommateur va lui même actionner...lien

Auparavant, s’étaient ouvert des supermarchés, présentant aux consommateurs les produits restés encore dans leurs emballages... le but étant de limiter la main d’œuvre... et d'augmenter les bénéfices.

Sans doute manque-t-il dans nos grandes écoles des "cours de bon sens", car une donnée est manifestement oubliée : à force de remplacer l’humain par le robot, il semble que l’on oublie que, privé de travail, l’humain devient aussi privé de salaire, devenant dans l’impossibilité de consommer... et là, ce ne sera ni le robot, ni l’I.A ; qui pourra le remplacer…. D’autant que les robots ne font jamais grève…

Il n’y aura donc aucune raison de continuer à produire, s’il n’y a pas les moyens de continuer à consommer…

cette logique cartésienne ne semble pas avoir traversé l’esprit de nos dirigeants.

En toute logique, il y aura donc de moins en moins de travail pour l’humain, et en conséquence, de plus en plus de chômage, et non pas de plus en plus de vacances…

une minorité a trouvé une étrange parade, et à l’image de nos grands dirigeants d’entreprises s’expatrient à leur tour, car en Indonésie, ou ailleurs, des revenus frôlant les 1000 € ne permettent pas à un français de « s’en sortir », mais par contre font de lui une personne aisée ailleurs…

en 2020, des experts se sont penchés sur la question, faisant ressortir que de plus en plus de nos concitoyens s’expatrient, et dans un premier temps, ils ont constatés que les pays d’accueil étaient européens, mais aussi outre atlantique,(USA, Canada, Royaume-Uni…) ou outre méditerranée (Maroc…). Lien

Avant la crise sanitaire, les experts estiment à près de 2,5 millions le nombre de français résidant à l’étranger. lien

Ajoutons que le télétravail a permis à nombre d’entre eux de continuer leur activité dans des pays où la vie est plus facile, les plages accueillantes, et le soleil plus présent...

d’autres vont encore plus loin, et l’Indonésie semble avoir leur faveur, pour la simple raison que la vie y est bien moins chère…

il faut savoir que il n’y a pas dans ce pays d’impôts à payer sur les revenus étrangers des expatries qui résident en Indonésie. lien

ainsi, avec 1000 € par mois, on vit beaucoup mieux dans ce pays, le coût de la vie en Indonésie étant 52 % moins élevé qu’en France. Lien

Et la vie à Bali coûte 5 fois moins cher qu’en France...et le litre de carburant ne coûte que 50 cts le litre, un repas local ne coûte qu’un euro. lien

L’Indonésie n’est pas un cas isolé : au Laos il faut compter 17€ par jour pour vivre à l’aise, 18€ aux Indes, 20€ au Nicaragua, 21€ au Vietnam, etc. lien

Au bout du compte, qui restera donc en France ?….

on pourrait croire qu’il n’y aurait plus dans notre pays des nantis... mais non ! Même les millionnaires s’expatrient... déjà en 2018 plus de 100 000 millionnaires ont quitté nos pays dits développés, chiffre en hausse de 14 % sur un an. lien

Comme rappelle mon vieil ami africain : « la pauvreté paraît bizarre aux riches, ils ont du mal à comprendre que pour ceux qui ont faim ne sonne pas afin qu’on leur serve le déjeuner  »

Le dessin illustrant l’article est de Bénédicte Sambo

Merci aux internautes pour leur aide précieuse

Olivier Cabanel

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