La Cour des comptes n’est pas tendre pour le CE de l’EDF !
par ÇaDérange
vendredi 16 septembre 2005
La Cour des comptes vient de publier un pré-rapport sur son contrôle des activités et des pratiques financières du CE de l’EDF, ou plus exactement de la Caisse centrale des activités sociales(CCAS), des industries électrique et gazière dont EDF/GDF est le bénéficiaire majeur.
Le CE d’EDF/GDF bénéficie d’un statut particulièrement avantageux, en ce sens que son budget est fixé en un pourcentage unique et immuable de 1pct du Chiffre d’affaire d’EDF/GDF. Ce qui avec le développement de la consommation de gaz et d’électricité est une manne considérable de 400 millions d’euros, incomparablement supérieure aux moyens de n’importe quel autre CE de France et sans doute d’Europe. C’est un cadeau du ministre de l’industrie de 1946, Marcel Paul, communiste et syndicaliste. Cette manne est gérée exclusivement par la CGT majoritaire depuis très longtemps à EDF/GDF, de manière particulièrement obscure, au point que les autres organisations syndicales se sont désolidarisées de la gestion de la CGT.
Les anomalies de gestion reportées par la Cour des comptes sont de diverses sortes, comme suit :
- Une gestion des restaurants d’entreprises (150 en nombre servant 6 millions de repas), dont le coût moyen est de l’ordre de 12 euros par repas, soit le double de ce que l’on trouve sur le marché de la restauration collective à l’heure actuelle. Les surcoûts proviendraient des sureffectifs et des salaires nettement supérieurs à ceux de la profession. Le tout est globalement en déficit et voit, par ailleurs, son taux de fréquentation baisser.
- L’organisation de vacances et voyages pour les agents de l’électricité et du gaz qui sont devenus inadaptés, vieillissant et ne correspondent plus à la demande. Ils gênèrent seulement 14pct des recettes pour 40pct des dépenses et semblent, d’après la Cour des comptes, irréformables.
- La comptabilité analytique n’existe quasiment pas, empêchant toute analyse sérieuse des coûts et des temps de travail, et qui est de toute façon refusée par le gestionnaire.
- La gestion des ressources humaines de cette entreprise qui gère 4000 personnes est pour le moins opaque, avec des dossiers lacunaires, des carrières étonnantes et un suivi des effectifs imprécis. Sur ces 4000 personnes, 1052 sont des personnels mis à disposition par EDF. Tout embauché par la CCAS a, semble-t-il, vocation à entrer à l’EDF.
- L’offre culturelle du CCAS semble coûteuse , élitiste, et ne pas correspondre aux attentes des agents si on en juge par la fréquentation.
- Par ailleurs, de nombreuses irrégularités de gestion ont été détectées par la Cour de comptes, du genre convention inexistante ou non approuvée par le Conseil d’administration, utilisation de fournisseurs approuvés sans appel d’offre, financement de manifestations diverses sans rapport avec l’objet de la CCAS par l’intermédiaire de fournisseurs quasi-exclusifs à la CCAS. etc
Ce pré-rapport est envoyé à la CCAS par la Cour des comptes à laquelle elle doit fournir ses commentaires en retour. Pour l’instant elle a prévu de réserver l’exclusivité de ses réponses à la Cour des comptes. Elle parle, ainsi que la CGT, de complot politique. Les autres syndicats s’abritent derrière leur méconnaissance de la gestion de la CGT.
A suivre...