Le grand malheur de la pauvreté
par Michel Monette
vendredi 27 mai 2005
Trop souvent elle est confondue avec la seule misère
Il y a une pauvreté joyeuse. Une pauvreté qui est tout simplement un autre mode de vie. Mais l’oeil de notre richesse d’Occidentaux qui l’observe a, la plupart du temps, le regard triste et sévère qui tue l’espoir. Car ceux qu’on dit pauvres ont le même rêve universel de bonheur.
La pauvreté serait-elle l’une des pièces d’un puzzle qui peu à peu se met en place : le Nouvel Ordre Mondial ?
En décrétant que les pays non occidentaux étaient sous-développés, les économistes ont décidés dès le départ qu’ils étaient misérables En fait, la pauvreté africaine, la plus voyante aujourd’hui, est surdéterminée dans l’imaginaire occidental par une longue tradition d’assimilation symbolique entre les pauvres et les sauvages : nos indigents sont nos indigènes, et donc les indigènes sont des indigents...Malgré que l’inconscient occidental ait fortement tendance à les associer, misérabilisme et pauvreté ne sont pourtant pas forcément synonymes.Serge Latouche. Nouveau millénaire, Défis libertaires.
Fermez les yeux et laissez défiler mentalement des images de pauvreté. Allez, avouez-le, vous aviez en tête ceci, avant ceci.
Que diriez-vous maintenant d’aller au-delà de l’image ?
Tiens donc ! Votre vision de la pauvreté commencerait-elle à changer ? Sentiriez-vous, par le plus grand des hasards, une certaine empathie envers ces hommes, ces femmes, ces enfants qui sont bien plus que des statistiques ?
Ressaississez-vous. Laissez votre imaginaire de côté pour plutôt vous ouvrir pleinement au sens de ce qui suit :
« Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. Ils sont doués de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité. »Ne trouvez-vous pas qu’il y a présentement un immense détournement de cet esprit de fraternité qui devrait tous nous animer ?Déclaration universelle des droits de l’homme. Article premier.
La confusion entre pauvreté et misère n’est pas étrangère à ce détournement. Qui d’ailleurs peut vraiment faire la différence entre aide au développement et aide humanitaire ?
Il le faudrait bien.
Trop de pauvres dans le monde, cobayes malgré eux du développement, naviguent entre l’espoir d’une vie meilleure et les périls du tout-humanitaire.