Tarte à la crème
par Reporter
mardi 6 septembre 2005
Il faut dire que le brave homme avait eu la bonne idée, le 10 décembre 2003, d’ouvrir officiellement le colloque consacré à la provocation. Philippe Krebs et William Guyot l’ont pris au mot. Au détour d’une citation pédante, selon leurs déclarations, ils se sont levés et ont commis leur entartage, dans les règles de l’art. Quelques rires dans la salle - sans doute nerveux - et ils ont déclaré le colloque ouvert. Moi, je trouve que cela avait de la classe, et en plus cela a donné une publicité inattendue à l’événement.
Mais
voilà, deux mois et demi après - sacré délai de réflexion - Herbert
Néry a porté plainte. Le parquet a proposé aux deux auteurs une
composition pénale, c’est-à-dire une peine définie d’avance, en
l’occurrence un travail d’intérêt général. Les deux hommes ont refusé :
ils voulaient se défendre devant le tribunal correctionnel, croyant en
leur innocence.
Le magistrat n’avait pas le sens de l’humour aussi
développé qu’ils le croyaient. J’ai trouvé nos deux provocateurs tout d’un
coup très empruntés, dépassés par les conséquences de leur acte.
D’autant que les deux amendes de 250 Euros et les 800 Euros de préjudice moral
ont porté un ’coût’ à leur porte-monnaie. Je ne tiens pas compte des
12,10 Euros de frais de pressing (le costume).
Nombre de personnes entartées n’avaient pas porté plainte. Mais Nancy 2 est cette université qui n’arrive pas à se trouver un nom et a reculé devant l’idée de s’appeler Louise Michel. Herbert Néry avait hier l’air beaucoup plus à l’aise dans la poignée de main officielle de passation de pouvoir que dans la réception de tarte à la crème. L’Université française a encore du chemin à faire.