Le nationalisme olympique

par C’est Nabum
lundi 27 mai 2024

 

Poudre d'or ou poudre aux yeux ?

 

La future course aux médailles sera l'occasion de s'enflammer pour ses couleurs, le vainqueur se drapant bien vite dans le drapeau qu'on lui tend. Le nationalisme à la petite quinzaine olympique permet de faire passer des pilules beaucoup plus amères. L'éternelle stratégie des Jeux offerts à l'amnésie des hommes fonctionne encore. On s'enthousiasme, on se désole, on s'émerveille, on se désespère et on est fier d'être des « joyeux On » qui gagnent par procuration.

Alors examinons de plus près cette poudre de Perlimpinpin qui nous sera servie à longueur d'antenne, servie par des commentateurs hystériques, chauvins et parfaitement niaiseux. La course aux breloques est le sujet essentiel d'inquiétude. La France doit atteindre un objectif présidentiel hors sol : la cinquième position ! Un rêve pieux quand le sport à l'école est au plus mal...

Alors, on se rêve à imaginer une moisson de médailles pour satisfaire le petit Prince des illusions perdues. Mais de quelle moisson est-il question ? Celle de la jeunesse fauchée dans la fleur de l'âge pour servir ce délire Olympique réactivé par un Baron réactionnaire qui a enfanté un Comité International digne de son idéologie nauséeuse. Malversation, magouille, corruption, combines, opacité, complaisance… Celles que vont réaliser certains sur les finances publiques qui sortiront exsangues de la belle plaisanterie. Le cortège qui précède l'ouverture de chaque représentation de ce Barnum financier et sportif en est la parfaite illustration. Il est à vomir.

L'esprit chevaleresque pointe ses naseaux. La belle affaire que voilà. Juges qu'on prétend intègres, contrôles inopinés, sportifs aux tests sanguins douteux, il n'y a pas mieux pour célébrer cette valeur défendue par les preux chevaliers d'antan. Sportifs écartés au nom des errements de leurs dirigeants. Les sportifs de haut-niveau ne sont plus que les représentants de commerce des nations et des sociétés multinationales.

La France s'honore de recevoir la jeunesse du monde entier. Elle entend briller aux yeux de téléspectateurs qui n'auront d'yeux que pour les merveilles de ce pays qui depuis longtemps « pète plus haut que son séant ! » Voilà bien une épreuve qui aurait permis de décrocher une médaille dans le sport Roi : l'Athlétisme là où les tricolores sont voués au chou blanc. À mots ou à vents couverts, le chou aiderait à la flatulence pour parvenir à franchir la barre du jet de pet.

L'athlétisme est le sport roi parce qu'il donne la plus grande place à l'individu, offre des chances de réussite à tous, au-delà de l'état économique du pays. Cette nouvelle discipline relèverait le blason en faisant honneur à un Président que les citoyens du pays vouent aux Gémonies en le traitant justement de petit trou du c...

Que les futurs médaillés et leurs camarades malheureux me pardonnent cette ironie, forcément injuste pour tous les sacrifices qu'ils ont consentis. Ils ne méritent pas ces remarques acerbes. Ils ont consacré des milliers d'heures de souffrance à la préparation de ce rendez-vous. Ils ont tout donné pour atteindre cette récompense qui leur permettra, l'espace de quelques jours, de sortir d'un anonymat qui est le leur depuis si longtemps.

Mais une fois encore, c'est bien la place du sport dans notre société qui est en jeu ici. Le sport éducatif, le sport scolaire, le sport de masse. Ceux qui sont abandonnés des politiques, laissés dans les seules mains de bénévoles qui doivent soulever des montagnes à longueur de temps, tandis que le sport professionnel dégueule d'argent.

La médiocrité des infrastructures de masse est sidérante. L'argent des municipalités favorise souvent l'élite locale au détriment des plus nombreux. Des salles délirantes servent de vitrine quand il n'est pas d'installation de proximité digne des besoins. On récolte toujours à l'aune des efforts consentis avant les semailles, les médailles comme les prochains revers électoraux.


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