Génération tablette

par Dominique LE HOUEZEC
mardi 6 novembre 2012

"Nous vivons une époque formidable, le progrès fait rage et le futur ne manque pas d'avenir" (Philippe Meyer, chroniqueur et « toutologue » de France Culture)

Cet aphorisme se révèle de plus en plus d'actualité au fur et à mesure que le progrès technologique nous dépasse et nous impose ses modes de vie. Plus ennuyeux, il semble que le marketing ait trouvé là un nouveau créneau de clientèle, celui de la petite enfance. En tant que professionnel et défenseur de cette population, je me devais de réagir et de faire part de mes réflexions au sujet de ce que ses concepteurs appellent la "génération tablette".

Que nous le voulions ou pas, nous sommes dorénavant à l'ère de l'ordinateur et du portable. Le microprocesseur est incontournable et a pris le pouvoir. L'objet transitionnel de l'homme moderne sonne à tout va et partout, au mépris des méchantes affichettes enjoignant aux visiteurs polis de les mettre en veille. On ne peut se promener sans croiser un individu qui semble parler tout seul, le poing crispé le long de la joue ou pour certains avec un kit main libre qui parait greffé sur le pavillon de leur oreille. Au fil des ans, technologie oblige, le téléphone a élargi ses fonctions en même temps qu'il s'amincissait et s’amaigrissait. Il est devenu réveil matin, machine à jeux, expéditeur de messages écrits (on dit "textos" ou "SMS"), agenda, calculette, appareil photo, caméra, appareil de radio, lecteur de musique...
 
Mais ce téléphone cellulaire parait maintenant bien désuet et obsolète surtout lorsque Steve Jobs (Monsieur Apple) a commercialisé un mini-ordinateur d'un format à peine plus grand que le portable et qui permettait de se connecter facilement sur le réseau Internet avec toutes les portes ou plutôt les fenêtres (Windows) que cela permettait d’ouvrir : messagerie, presse, annuaire, géolocalisation, téléchargements... Ces nouvelles merveilles technologiques représentent la génération dite des "smartphones" ou téléphones super-intelligents et se nomment Iphone, Android, Windows Phone ou autres BlackBerry. 
 
Produit intermédiaire entre le smartphone et l’ordinateur portable, la tablette tactile commence à se propager plus récemment. Pour les candides nés au siècle précédent, je précise que cette ordinateur mobile, ressemblant à une ardoise, se caractérise par sa minceur, son faible poids, l’absence de clavier et de souris, le tout étant commandé au doigt et à l’œil.
 
La mémoire de plus en plus éléphantesque de ces petites machines peut actuellement monter jusqu'à 64 Go (Le Go n'est pas un gentil organisateur mais signifie gigaoctet, soit 1 milliard d’octets). Pour avoir un ordre de grandeur un DVD peut stocker 4,7 Go de données numériques. On se rend donc compte que ces machines infernales risquent de nous pousser à la passivité et à la délégation de pouvoir. Plus rien à mémoriser, pas la peine de se fatiguer et éventuellement de réfléchir puisque tout est là dans la petite boite magique obéissante qui sait tout et peut résoudre tous les problèmes.
 
C’est ce qu’a bien compris l’association Terrafemina qui, en partenariat avec l’opérateur Orange, nous propose un banc d’essai (elle appelle cela un « benchmark ») d’applications destinées aux parents dans le vent, côté informatique. Orange, je ne vous présente pas, tout le monde connaît et on comprend aisément que cette société s’intéresse à tout ce qui touche à la communication téléphonique, avec ou sans fil. Terrafemina par contre, c’est moins connu, j’ai appris et je vous apprends donc qu’il s’agirait d’une association loi 1901, créée en mai 2008 par Véronique Morali. Sa mission serait (je cite) « d’organiser et d’accompagner des manifestations consacrées aux femmes des pays de l’Union pour la Méditerranée, à leur situation et à leurs problématiques ». Bon très bien me direz-vous, la parité homme-femmes est dans l’air du temps, les droits de la femme doivent être respectés. Quand on visite le site correspondant, on a plutôt l’impression de feuilleter un hebdo dans le registre « femme pratique » ou « la femme moderne » que d'être sur un site d’association à but non lucratif. On peut parcourir des articles qui intéressent sûrement beaucoup de femmes branchées comme "Les souliers de Marie-Antoinette adjugés 62.000 € à Drouot" ou bien "Le dépucelage tardif garant du bonheur amoureux". Le bandeau publicitaire interactif est bien placé en évidence. Les activités commerciales des partenaires (çà fait mieux que sponsors) sont en bonne place (Casino, Générali, GDF-Suez, Coca-Cola, la banque postale, Lesieur…) car ils doivent fortement s’intéresser à la ménagère de plus de 40 ans. 
 
Ce partenariat Orange-Terrafemina a permis de mettre sur pieds ce que ses créateurs nomment un « observatoire ». Quid de cet observatoire ? Il s’agit là « d’identifier, quantifier et décrypter ces nouvelles pratiques (numériques), et interroger leur pérennité. Une démarche quantitative et qualitative pour mieux comprendre les usages de notre société connectée. » Cet observatoire forcément très observateur et destiné à la femme moderne ne saurait ignorer qu’elle vit (ou vivra) sûrement en couple et qu’elle est même probablement mère ou envisage de l’être. Comment faire pour que cet "observatoire" puisse aider ce couple à être de parfaits parents et faire un sans-faute dans l’éducation de leur enfant ? 
 
La tablette tactile numérique est là pour résoudre tous ces casse-têtes bien sûr. On va « organiser des contenus incontournables, remarquables ou innovants à destination des super-parents ».
 
Que peut-on proposer pour ne rien rater ? On peut dès la naissance établir un journal de bord où tout est paramétré et organisé à l’avance, alarme pour le biberon, les rendez-vous, les changements de couche. Ne pas oublier de noter l’humeur de bébé et son sommeil ni bien sûr de suivre sa courbe de croissance. Bébé n’arrête pas de pleurer ? Ce n’est pas grave, "Cry translator" vous explique la cause de ses pleurs. Vous n’êtes pas rassurés lorsque bébé dort. Nous avons la solution grâce au "Smart Baby Monitor" : vous l’avez sous les yeux avec une caméra infrarouge la nuit, une alerte sonne si le niveau de bruit augmente ou en cas de mouvement prolongé, on peut même parler à bébé sans se déplacer grâce au micro intégré et lancer une berceuse. Si l’endormissement est vraiment difficile, pourquoi ne pas essayer le doudou virtuel : une peluche sur l’écran entonne une berceuse, le bébé peut même toucher l’écran et agiter le téléphone pour déclencher des animations. Espérons qu’il n’y passe pas toute la nuit !
 
Bébé a maintenant grandi en toute quiétude grâce à ses parents numériques qui peuvent continuer sur la même voie. On peut raconter une histoire à son enfant sans être présent puisque l’on a enregistré sa voix et que l’image est accompagnée du texte sous-titré. Vous séchez sur une question ? On vous souffle la réponse, indispensable pour répondre aux fameux "Pourquoi" incessants des enfants. Vous vous inquiétez pour votre enfant ? Les conseils du "psy" sont là pour répondre aux parents angoissés et comprendre leur enfant. Vous voulez avoir une progéniture "sur-performante" ? Facile, des cours de langue pour bébé sont disponibles. Et vous savez que votre enfant sera surdoué si dès 3 ans, il profite de la visite virtuelle du Louvre grâce à "Louvre kids" ! Vous voulez qu’il soit premier dès le CP ? Un jeu d'enfant avec "Planète Boing" qui propose des exercices sous la forme de jeux interactifs sans oublier les récompenses et médailles à gagner pour motiver l’enfant. Si cela semble un peu insuffisant, des cours particuliers virtuels sont possibles entre 3 et 8 ans. Et bien sûr pendant les vacances, on révise un peu avec le cahier de vacances numérique online. Mais attention, tout enfant doit aussi pouvoir s’amuser, bouger, sauter. Offrez-lui "ARBasketball", on peut jouer au basket n’importe où avec une balle et un panier virtuels. Pour nos petites filles, la poupée Barbie n’aura plus le désagréable goût de plastique, Barbie devient virtuelle mais on peut l’habiller sur l’écran et lui faire faire préparer une pizza ou la faire défiler. Quant au chat de la maison, il ne perd plus ses poils depuis qu’il est enfermé derrière l’écran, c’est "Tom le chat qui parle".
 
Votre enfant a grandi et il est adolescent. Les choses se compliquent car vous sentez qu’il vous échappe et se rebelle. Pas de problèmes, il est sous contrôle. Vous savez où il se trouve en permanence grâce à la géolocalisation "Zoemob". Le GPS de son portable le suit comme son ombre. Les parents peuvent recevoir des alertes automatiques quand le jeune entre et sort de l’école. Il est également possible de surveiller le contenu de ses SMS ! Oui mais, il utilise une langue étrange faite d’une mélange d’abréviations et de verlan. "Traducteur SMS" est fait pour vous. C’est l’application rêvée qu’il vous faut pour comprendre le langage étrange utilisé par vos ados sur leurs portables !
 
Une enquête a été diligentée en complément par Terrafemina pour estimer toutes les possibilités qui s’offrent avec cette super-nounou électronique et l’acceptation actuelle dans la population de ces objets électroniques chez leurs enfants.
 
L’institut CSA a interrogé par téléphone mi-septembre 2012 501 parents d’enfants de moins de 12 ans. Plus d’un tiers des possesseurs de Smartphone ou tablettes (38%) ont déclaré avoir déjà acheté au moins une fois une application spécialement pour un enfant de moins de 12 ans, particulièrement les cadres (51%) ou les Franciliens (42%). Dans quel but : 84% des parents concernés par l’acte d’achat déclarent avoir déjà acheté une application "pour jouer". Les applications "pour apprendre à lire, écrire, ou comme moyen de culture" sont moins fréquemment achetées (46%) mais sont tout de même prisées chez les cadres (66% au lieu de 46% en moyenne) et les parents les plus diplômés (52%).
 
Cet usage ne parait pas inquiéter les parents puisque 76% d’entre eux considèrent que c’est une bonne chose que les plus jeunes enfants "se familiarisent de plus en plus tôt avec les nouveaux outils numériques" dont 20% "une très bonne chose". Seuls 19% pensant l’inverse et 3% "une très mauvaise chose". De la même manière, seuls 12% des parents estiment que cela sera plus tard "un désavantage, car cela les habitue à avoir accès à tout facilement sans faire d’efforts" alors que 50% pensent que cela est au contraire "un atout, car cela leur donne accès à des informations et savoirs que n’avaient pas les autres générations". 35% estiment pour leur part que cela n’est ni un atout, ni un désavantage.
 
Son application concrète au sein de l’école clive encore les parents : une petite majorité (53%) sont en effet favorables à ce que l’on remplace les manuels scolaires par l’utilisation de tablettes, mais une proportion importante y est encore opposée (42%), parmi lesquelles les femmes (49%) ou les plus jeunes parents (50% chez les 18-34 ans).
 
L'article de Terrafemina qui présente ce nouveau mode d'éducation "up-to-date" interroge pour conclure l'avis de spécialistes de l'enfance. Ceux-ci sont partagés. "C’est le Laurence Pernoud des temps modernes disséminé et étoffé en autant d’applications" analyse Christel Petitcollin, psychothérapeute. Le psychiatre, spécialiste des écrans, Serge Tisseron veut modérer l’emballement pour ces nouvelles propositions pédagogiques : "Aucune étude n’existe sur l’efficacité de ces logiciels proposés aux enfants. Aucune instance indépendante ne valide la qualité des applications", d’où une invitation à la prudence.
 
La journaliste de Terrafemina nous annonce pour finir que les experts du jouet promettent une arrivée massive de tablettes tactiles spéciales pour enfants dans les rayons pour Noël 2012.
 
Je ne résiste pas, pour finir, au plaisir amer de vous citer la synthèse des promoteurs de ces tablettes à visée pédagogique pour ces enfants qu’ils ont baptisé la "génération tablette" : 
 
«  Grâce à des applications multiples et variées destinées à la fois à faciliter la vie et à combler toutes les lacunes des parents, le numérique ouvre le chemin de l’hyper parentalité :

–omniscients, super compétents et hyper performants… les parents numériques disposent d’une multitude de solutions pour assurer leur rôle,

–ils peuvent ainsi offrir à leurs enfants hyper sollicités et archi stimulés toutes les chances de réussite…

La tablette concrétise et incarne via ses applications, les obsessions de perfection de l'époque déjà à l'œuvre dans les injonctions des magazines féminins, dans l'explosion de la littérature self-help ou des émissions de coaching à la TV...

Cette "Génération Tablette" découvre de plus en plus son environnement et sa capacité à interagir avec lui à travers un écran et des représentations virtuelles. Réalité augmentée, modélisation 3D, interactivité…Quelles seront les conséquences de ces nouveaux usages sur sa perception du monde ? Et quelle société construira demain la "Génération Tablette" ?" 
 
Un article du quotidien "Le Monde" (1) vient commenter récemment (28.10.2012) cette apparition de la génération tablette à laquelle le journaliste attribue un "doudou numérique". En voici le texte :
 
"Les anecdotes fourmillent. Un enseignant d'école maternelle s'étonne de voir ses petits tenter d'animer une page de papier en faisant glisser leur doigt de droite à gauche. Un père est surpris quand son enfant préfère colorier son iPad plutôt qu'un cahier. Mutation culturelle inquiétante ou essor d'une nouvelle forme d'intelligence ? Le débat sur l'usage des tablettes numériques tactiles ne fait que s'ouvrir alors que ces instruments entrent chaque jour plus nombreux dans les foyers.

"Les parents et les enseignants s'inquiètent", constate Olivier Gérard, spécialiste des nouvelles technologies au sein de l'Union nationale des associations familiales (UNAF). Le 23 octobre, Apple a lancé en grande pompe son nouvel iPad Mini. Trois jours plus tard, Microsoft a dévoilé sa tablette Neptune. On attend aussi une prochaine évolution de la Nexus de Google. Selon l'institut GfK, 3,4 millions de tablettes seront vendues cette année en France (2,4 fois plus qu'en 2011) et plus de 10 % des familles en seront équipées fin 2012.

Les plus jeunes se sont emparés d'un nouveau "doudou numérique", comme l'appelle le psychologue et psychanalyste Michael Stora, fondateur de l'Observatoire des mondes numériques en sciences humaines. Selon une étude réalisée par l'institut CSA en septembre, les moins de 12 ans en feraient déjà un usage régulier dans 71 % des foyers équipés. Les éditeurs l'ont compris, qui investissent massivement le marché florissant des applications éducatives. La technologie et le commerce vont-ils trop vite ? "On peut le regretter mais, en matière de recherche sur l'usage des tablettes, on n'en est encore qu'aux balbutiements", note Olivier Gérard.

Le 20 janvier 2013, l'Académie des sciences posera une première pierre en présentant un rapport très attendu sur le bon usage des écrans, dont une partie sera consacrée aux tablettes. Le psychanalyste et psychiatre Serge Tisseron, qui en sera l'un des auteurs, appelle à la "prudence". "Les enfants aiment-ils les tablettes ? Ils imitent surtout leurs parents", estime-t-il. Pour lui, "les tablettes tactiles favorisent le développement de certaines capacités mais ne sont pas du tout utiles pour d'autres". Il faut donc rester mesuré dans leur usage.

Côté pile, Serge Tisseron leur accorde deux vertus : "Les tablettes favorisent le développement d'une intelligence intuitive ; les enfants tentent des actions, et reproduisent celles qui fonctionnent, remarque-t-il. D'autre part, résoudre de petits problèmes encourage l'intelligence hypothético-déductive." En revanche, côté face, elles n'apportent pas, juge-t-il, l'essentiel, notamment pour les moins de 3 ans. A cet âge, l'enfant doit mettre en place ses repères spatiaux et temporels. "Les tablettes, c'est un éternel présent, constate le psychiatre, pour le déplorer. Alors que lorsque les enfants utilisent des petits livres cartonnés, ils peuvent voir l'avant – les pages déjà vues –, le pendant – la page devant eux – et l'après – les pages restantes."

En 2007, Serge Tisseron avait pris la tête d'une croisade de nombreux scientifiques contre l'arrivée en France de chaînes de télévision spécialement conçues pour les moins de 3 ans. "Les études ont montré que la télévision est nocive en dessous de cet âge. Avec les tablettes, je réserve mon jugement", explique-t-il. Son principal opposant d'alors, Michael Stora, reste aujourd'hui son premier contradicteur. "De plus en plus de collègues sont moralistes, dans la guidance parentale. Cette tendance à diaboliser l'écran a un effet pervers : on en fait un objet de désir. Quand les parents s'inquiètent trop, cela crée un risque d'utilisation transgressive", juge-t-il. Pour lui, l'essentiel est dans la manière d'utiliser l'objet : "Ce qui compte, c'est la façon dont l'enfant est accompagné". Serge Tisseron est favorable à la création d'une forme de contrôle des logiciels dits éducatifs. Il fait remarquer que "personne ne vérifie s'ils sont vraiment efficaces".

L'une des préconisations de l'Académie des sciences, en janvier, devrait consister à mettre en place un laboratoire indépendant destiné à tester les produits. Même si en matière de livres, par exemple, cette précaution n'existe pas. "Sauf qu'on a, pour les livres, plus de recul", estime Serge Tisseron."
 
En plus des problèmes éthiques et psychologiques que cette nouvelle mode risque de poser chez le jeune enfant, il en est un autre qui n'en est pas moindre, c'est celui du retentissement des ondes électromagnétiques sur des cellules cérébrales en phase de pleine multiplication. Des doutes sérieux existent déjà, on le sait, sur l'utilisation prolongée du portable chez le jeune enfant qui est fortement déconseillé. Or la totalité des tablettes - y compris les versions "doudou" - fonctionnement exclusivement en mode wifi. Ce qui veut dire que les nourissons et jeunes enfants risquent d'en prendre ainsi plein la tête. Et si le wifi arrive à la tablette cela veut dire qu'il y a une exposition wifi 24h/24 dans les maisons, y compris la nuit. Quels impacts ? Que fait-on ? Que dit-on, aux parents, aux responsables de la santé publique, aux fabricants des engins, aux publicitaires.... ? Belles et angoissantes questions me disait un ami avec qui nous devisions sur ce sujet !
 
Quels enfants préparerons-nous avec ce monde dématérialisé et cette réalité virtuelle ? Ceci me rappelle le tableau de René Magritte, célèbre surréaliste, représentant une image de pipe sous laquelle figure le texte "Ceci n’est pas une pipe". Que sauront-ils ces enfants "génération tablette" de l’odeur du giron maternel, de la magie des bercements paternels, de la réassurance de l'histoire lue le soir au coucher, du bruissement des feuilles, des embruns sur le visage, du cri de la mouette, du sable que l’on laisse filer doucement entre les doigts, de la couleur de la pleine lune, de la douceur du pelage du chat, de la consistance collante de la pâte à modeler, de l'odeur des cahiers neufs de chaque rentrée, des sous que la souris apporte sous l'oreiller à chaque dent qui tombe, de la difficulté à choisir les jouets à inscrire sur la lettre au père Noël... Et si c'était la vraie vie que l'on apprenait plutôt à ces enfants, est-ce que cela serait si grave ?
 
 
Dominique LE HOUEZEC
http://pediablogdlh.blogspot.fr/
 
(1) Pierre Jaxel-Truer "La tablette, ce nouveau doudou" M le magazine du Monde. 28.10.2012 

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