Un puzzle à deux pièces pour la martingale victorieuse de la France : un socialiste à Matignon et un Ballon d’Or au gouvernail

par Axel_Borg
mercredi 19 décembre 2018

Une des phrases favorites de Jacques Chirac était la suivante : Les emmerdes, ça vole toujours en escadrille. A peine élu à l’Elysée, François Hollande l’a rapidement appris à ses dépens dès l’été 2012, sa cote de confiance fondant comme neige au soleil durant l’été 2012 ... En juin 2014, tombé depuis bien longtemps du Capitole à la Roche Tarpéienne dans les sondages, le Président de la République François Hollande, via ses conseillers en communication, fait diffuser pendant la Coupe du Monde de football disputée au Brésil le postulat simpliste que l’équipe de France gagne les compétitions de football quand la gauche est au pouvoir. Nuance, la France ne gagne que quand la gauche est au pouvoir, aucun lien de cause à effet entre le balancier politique de l’Hexagone et sa réussite sur les pelouses de la FIFA ... Mais François Hollande avait oublié que ce genre de parenthèse enchantée n’avait profité, et de façon très éphémère, qu’à Jacques Chirac en 1998, mais pas à François Mitterrand par exemple en 1984, ce dernier devant congédier Pierre Mauroy trois semaines après la victoire des Bleus à l’Euro du fait des manifestations sur l’école privée … Plus globalement, les hommes politiques français feraient bien de se souvenir la citation de Dar Hammarsjköld, l’ancien secrétaire général de l’ONU entre 1953 et 1961 : Est digne du pouvoir seulement celui qui le justifie jour après jour.

Contrairement à la plupart de ses voisins européens, la France est le seul pays du Vieux Continent à n’avoir pas traduit ou adapté le mot football dans sa propre langue, l’idiome de Molière reprenant à l’identique le terme venu des compatriotes de William Shakespeare : calcio en italien, fussball en allemand, futebol en portugais, futbol en espagnol, voetbal en néerlandais, nogomet en croate, labdarugas en hongrois …

Malgré cela, le football va devenir une affaire d’Etat pour nos politiques, en grand besoin de bouées de sauvetage du fait de sondages calamiteux, en particulier auprès des classes populaires implantées près des bassins de développement du football : le Nord minier (RC Lens, Lille OSC), l’Est Industriel (FC Metz, AS Nancy Lorraine, RC Strasbourg, FC Sochaux Montbéliard) et viticoles (Stade de Reims) les grandes villes portuaires (Le Havre Athletic Club, Olympique de Marseille, FC Nantes Atlantique) et industrielles (AS Saint-Etienne), avec cependant une contagion aux grandes villes plus bourgeoises (Girondins de Bordeaux, Paris Saint-Germain, Olympique Lyonnais, OGC Nice …)

En 1856, Alexis de Tocqueville écrivait ceci : La France, la plus brillante et la plus dangereuse des nations de l’Europe, et la mieux faite pour y devenir tour à tour un objet d’admiration, de haine, de pitié, de terreur, mais jamais d’indifférence. Pays parfois considéré comme ingouvernable, la France correspond toujours à cette définition … Mais Jean Monnet avait bien résumé la situation en 1976 dans ses mémoires : Le choix est simple : modernisation ou décadence.

Dans les années 50, l’apparatchik socialiste de la IVe République Guy Mollet, Président du Conseil entre février 1956 et décembre 1957, inventait une expression qui allait rester dans tous les esprits, parlant de la droite la plus bête du monde. Force est de constater que tout le spectre est couvert depuis …

Les hommes politiques français sont de piètres scénaristes comparés à ceux d’Hollywood, puisque bien souvent, aux antipodes du happy end tant espéré, leur réélection est utopique, soumise à la férule de l’alternance voulue par les Français, si loin du plébiscite espéré et même de la courte majorité qui suffirait à pérenniser sa présence au pouvoir après le money time constitué par une campagne électorale où petites phrases, peaux de banane, coups bas, meetings politiques en forme de kermesses géantes pour moutons de Panurge et sondages en rafale sont les rares arbres cachant la forêt d’un débat au contenu abyssal ... Comme le dit très bien la célèbre maxime, un homme d’Etat pense aux prochaines générations, tandis qu’un homme politique pense surtout aux prochaines élections. En France, depuis les années 80-90, l’homme d’Etat est une espèce en voie de disparition, tout comme le loup ou encore l’ours des Pyrénées. Jamais la citation d’Abraham Lincoln n’est apparue plus juste au sujet de la politique française : La démagogie est la capacité d’habiller des idées faibles par de belles paroles.

En 1997, Alain Madelin avait reçu de vives critiques en déclarant : l’Irlande a eu l’IRA, l’Espagne l’ETA, l’Italie la Mafia, la France a l’ENA. L’ancien Ministre de l’Industrie voulait dénoncer cette technocratie d’énarques et cette élite qui gouverne la France depuis trop longtemps, sans résultats probants. La politique est l’art d’obtenir de l’argent des riches et des suffrages des pauvres, sous prétexte de les protéger des uns des autres, écrivait Jules Michelet. Dans le Tombeau Etrusque (1968), Jacques Martin montre en une planche les talents de politiciens du préfet véreux de Tarquini, Vésius Pollion, lequel manque de précipiter Alix dans le bassin des murènes en faisant diversion par son verbe et son éloquence : C’est pour calmer les esprits. Pendant que les gens sont distraits par des spectacles, ils ne songent pas à se révolter. C’est de la politique, vois-tu ! C’est l’art d’arriver à ses fins sans que personne ne s’en doute ! Il faut un peu de subtilité et beaucoup de fourberie …

Les diplômes dont sont affublés les gouvernants français de la Ve République, à quelques exceptions près, semblent inversement proportionnels à leur capacité à réformer le pays, même si la plupart d’entre eux ont de quoi un bilan : le redressement économique de l’Hexagone pour le Général de Gaulle et sa poursuite par Georges Pompidou jusqu’à la fin des Trente Glorieuses, la construction européenne avec le chancelier allemand Helmut Schmidt, la réforme de l’IVG (loi Veil) et le passage de la majorité européenne à 18 ans pour Valéry Giscard d’Estaing, l’abolition de la peine de mort, les grands travaux (Grande Arche de la Défense, Cité des Sciences et de l’Industrie, Grand Louvre, Musée d’Orsay, Institut du Monde Arabe, Opéra Bastille, Tunnel sous la Manche …) pour François Mitterrand, opposition aux Etats-Unis de George W. Bush concernant la deuxième guerre du Golfe en 2003 en Irak, lutte contre l’insécurité routière, réforme des retraites et reconnaissance de la responsabilité du régime de Vichy dans la rafle du Vélodrome d’Hiver du 16 juillet 1942 par Jacques Chirac, autonomie des universités, gestion de la crise bancaire de 2008 via l’Union Européenne et le G20, réforme des retraites pour Nicolas Sarkozy, mariage pour tous par François Hollande, assouplissement du code du travail pour Emmanuel Macron.

Présidents de la République

Premiers Ministres

Mais être bardé de diplômes prestigieux tout en étant doté d’une proximité avec le peuple via une intelligence concrète, ce n’est pas incompatible, comme le prouve l’exemple de Georges Pompidou … Arrêtez d’emmerder les Français ! Ce mot resté célèbre du Premier Ministre du général de Gaulle avait été lancé un jeune collaborateur, un certain Jacques Chirac, ce bulldozer venu lui apporter une pile de décrets à signer : Il y a trop de lois, il y a trop de textes, trop de règlements dans ce pays ! On en crève ! Laissez-les vivre un peu et vous verrez que tout ira mieux ! Foutez-leur la paix ! Il faut libérer ce pays, disait encore Pompidou, maître d’œuvre de la modernisation de l’Hexagone entre 1962 et 1974, de Matignon à l’Elysée. Lassé de voir la pomme de la discorde diviser les Français, Pompidou avait un jour déclaré ceci : Allons-nous éternellement entretenir saignantes les plaies de nos désaccords nationaux ? L’humoriste Pierre Daninos ne disait pas autre chose, de façon ironique : la France est le seul pays au monde où, si vous ajoutez dix citoyens à dix autres, vous ne faites pas une addition mais vingt divisions.

A l’époque des réseaux sociaux, des chaînes d’information tournant en boucle, de la pensée unique et du politiquement correct érigé en vertu suprême, chaque mot de trop sert de prétexte à une opprobre publique, telle Nadine Morano reprenant en septembre 2015, certes à des fins électorales à trois mois des élections régionales de décembre 2015, ces célèbres mots prononcés jadis par le général de Gaulle à Alain Peyrefitte, en 1959 exactement : la France est un pays de race blanche. Peyrefitte avait publié cette conversation dans son livre C’était de Gaulle, dont voici l’exhaustivité. Alain Peyrefitte avait demandé au héros du 18 juin 1940 pourquoi il ne prononçait jamais ce mot d’intégration si cher, depuis 1958, aux pieds-noirs et aux militaires, sur les 9 millions de musulmans d’Algérie : Parce qu’on a voulu me l’imposer, et parce qu’on veut faire croire que c’est une panacée. Il ne faut pas se payer de mots ! C’est très bien qu’il y ait des Français jaunes, des Français noirs, des Français bruns. Ils montrent que la France est ouverte à toutes les races et qu’elle a une vocation universelle. Mais à condition qu’ils restent une petite minorité. Sinon, la France ne serait plus la France. Nous sommes quand même avant tout un peuple européen de race blanche, de culture grecque et latine, et de religion chrétienne. Qu’on ne se raconte pas d’histoires ! Les musulmans, vous êtes allés les voir ? Vous les avez regardés, avec leurs turbans et leurs djellabas ? Vous voyez bien que ceux ne sont pas des Français ! Ceux qui prônent l’intégration ont une cervelle de colibri, même s’ils sont très savants. Essayer d’intégrer de l’huile et du vinaigre. Agitez la bouteille. Au bout d’un moment, ils se sépareront de nouveau. Les Arabes sont des Arabes, les Français sont des Français. Vous croyez que le corps français peut absorber 10 millions de musulmans, qui demain seront 20 millions et après-demain 40 ? Si nous faisions l’intégration, si tous les Arabes et Berbères d’Algérie étaient considérés comme Français, comment les empêcherait-on de venir s’installer en métropole, alors que le niveau de vie y est tellement plus élevé ? Mon Village ne s’appellerait plus Colombey-les-Deux-Eglises, mais Colombey-les-Deux-Mosquées.

Ces propos de Charles de Gaulle, qui passent dans le contexte des années 2000-2010 pour choquants, sont à remettre en perspective avec la tragédie alors en cours, de la guerre d’Algérie, en plein mouvement de décolonisation … Mais l’Elysée ne voulait pas lâcher le pétrole algérien, ni le désert saharien permettant de faire les premiers essais nucléaires français en 1960, cette force de dissuasion que l’Hexagone est la seule à posséder en Europe avec l’allié cordial britannique. De Gaulle, décédé en 1970, avait laissé la nation orpheline, lui qui avait réussi en 1945 le prodige de faire asseoir le cadavre de 1940 à la table des vainqueurs, comme membre permanent du Conseil de Sécurité de l’ONU. Grâce à lui, la France a pu accomplir une traversée de première classe avec un ticket de seconde ... Mais à cause du général de Gaulle, la Ve République est devenu un cadeau empoisonné, faisant du costume de président une tunique de Nessus. Charles de Gaulle, dès 1946, avait théorisé ce régime qui se concrétisera en 1958 avec la Constitution rédigée par Michel Debré. Roi sans dauphin tant son envergure était incontestable, l’homme du 18 juin 1940 avait reçu les Kennedy au Trianon de Versailles. De Gaulle lui-même avait ironisé sur le sujet : Mon seul rival international, c’est Tintin ! S’il payait sa taxe d’habitation à l’Elysée et refusait de changer la 2 CV de son épouse Yvonne, le général ne voulait pas renvoyer l’image de son prédécesseur René Coty, dînant au palais présidentiel et se faisant servir la soupe par sa femme Germaine ! Tous les hommes politiques français, à commencer par François Mitterrand en 1964 dans le Coup d’Etat permanent, critiquent ce régime considéré comme monarchique, plus encore depuis le quinquennat sec de l’an 2000, mais tous ne rêvent que d’une chose, s’installer à l’Elysée, cet ancien Palais de la Marquise de Pompadour. Tous rêvent de posséder la foudre de Jupiter et de pouvoir nommer à leur guise le président de divers comités Théodule et autres agences ou administrations publiques. Prix Goncourt en 1988 et académicien depuis 1998, l’écrivain Erik Orsenna a travaillé deux ans pour François Mitterrand, en 1983 et 1984. Plume de ses discours, le conseiller culturel raconte : Quand je suis rentré à l’Elysée en 1983, c’était Saint-Simon ! Versailles, Louis XIV, les courtisans … Vous n’imaginez pas. Tout passait par lui. Tout procédait de lui. Tout lui était rapporté. Il disait : « Vous n’êtes rien. Il n’y pas d’équipe, pas de conseillers. Moi, j’ai été élu. Vous n’êtes rien. » Oui, d’une certaine manière, il était le roi. Il fallait voir les voyages présidentiels, c’était le Camp du Drap d’Or. Et les services de sécurité en rajoutent, ils accroissent le péril. Saint-Simon disait que quand Louis XIV partait se reposer ou se distraire dans son château de Marly, les courtisans imploraient sur son passage : « Sire, Marly ». Là, ils susurraient à François Mitterrand : « Monsieur le Président, Latché ». Membre du cercle proche avec Roger Hanin ou Roland Dumas, Jack Lang était un habitué de Latché, des ascensions de la Roche de Solutré voire de la Rue de Bièvre. Un jour, le Ministre de la Culture déclare ceci à François Mitterrand : J’ai passé le week-end à relire l’Histoire de France et je dois dire, Monsieur le Président, qu’il y a Louis XI, Louis XIV et vous ! De l’art de flatterie … Cette monarchie de droit divin fut même raillée par l’humoriste Coluche en 1981 … Le 10 mai, c’est pas une bonne date pour les rois : il y en a deux qui sont morts ce jour là : Louis XV et Giscard d’Estaing. VGE adorait organiser des chasses dans les domaines de Rambouillet de Chambord, son successeur Mitterrand sera lui surnommé le Roi-Soleil, choisissant même une musique de Jean-Baptiste Lully pour son intronisation au Panthéon, le 21 mai 1981, et organisant en 1982 le sommet du G7 au Château de Versailles … Mégalomanie !

Comme l’explique Henry James dans Voyage en France (1877), le château de Chambord a la chance d’avoir été construit par François Ier, dont le nom seul est chargé de beaucoup d’histoire. Pourquoi avoir construit un palais sur cette plaine sablonneuse ? C’est une question qui restera éternellement sans réponse, car les rois n’ont pas de raisons à donner.

Il semble que les Présidents de la Ve République n’aient pas non plus beaucoup de raisons à donner … Une simple anecdote durant le mandat de François Mitterrand en atteste. En 1989, durant une visite en France du numéro 1 soviétique Mikhaïl Gorbatchev, François Mitterrand fait intervenir les gardes républicains au Musée de la Poste d’Amboise. C’est là que Michel Debré, ancien Premier Ministre et maire de la commune, avait fait don des pistolets qui avaient tué le poète russe Pouchkine, en duel, en 1837. Jack Lang, Ministre de la Culture du gouvernement Rocard, assure lui que les pistolets ont été prêtés et donnés au Musée de l’Ermitage de Leningrad. Mais ces objets appartenaient à la Ville d’Amboise et non à l’Etat ! Un coffret de pistolets subsistant de nos jours à Moscou, on peut se demander si ceux qui sont revenus à Amboise sont bien les vrais … En 1995, quand Bernard Debré, à la fois médecin du Chef de l’Etat et son ministre de la Coopération dans le gouvernement de cohabitation d’Edouard Balladur, ose lui poser directement la question. Le fils de Michel Debré ne reçoit que mépris et courroux de la part de Mitterrand, monarque républicain à nul autre pareil ... Valéry Giscard d’Estaing concède que son successeur fut le dernier grand Président, pique à Jacques Chirac, qui inauguré la série des rois fainéants et mauvais présidents à partir de 1995 … Dans son testament politique à Georges-Marc Benamou, Mitterrand lui-même se voyait comme le dernier des grands présidents. Guy Gauthier dans un livre consacré à François Mitterrand, écrit ceci : Mitterrand était un Capétien : le territoire, le pré carré, l’Etat, la fonction régalienne, tout ça … Ancien Ministre socialiste entre 1981 et 1995, Michel Charasse corrobore ces propos : J’ai servi François Mitterrand pendant quatorze ans. Partout où il allait en France et dans le monde, il bénéficiait du respect de tous, mélange de crainte et d’admiration. Il était le Président, il était la France. Quand il arrivait quelque part, tout le monde se levait et faisait silence. ça n’a plus été le cas avec ses successeurs et j’en ressentais parfois, lorsque j’étais témoin de ce manque de respect, une humiliation pour la France.

 La République s’est assise sur le trône du roi, écrivait Alexis de Tocqueville. Difficile de lui donner tort …

En témoigne le budget de fonctionnement de l’Elysée … Sous François Hollande, malgré une baisse par rapport au quinquennat de Nicolas Sarkozy, le budget s’élève à 101 millions d’euros par an, bien plus que celui de la présidence de la République allemande (30.7 millions) ou de la chancellerie allemande (30 millions). Même les vraies monarchies sont moins coûteuses ! La couronne britannique, avec 38 millions, est la plus chère d’Europe devant la Norvège (25 millions), la Suède (13 millions) et l’Espagne (8 millions). S’il est délicat de comparer, l’ordre de grandeur est clairement choquant vu de France, sans oublier les frais de retraite des anciens Présidents de la République et autres anciens Premiers Ministres, entre bureaux mis à disposition par l’Etat, voitures de fonction, chauffeurs et autres gardes du corps …

Avec un tel contexte, il ne faut pas s’étonner que l’état de grâce finisse parfois avant même d’avoir commencé pour le président élu … La popularité de l’exécutif ne cesse de diminuer, à l’image de ce toboggan du déclin de la politique française. Exception faite de la grève des mineurs en 1963 où il disposait de seulement 43 % d’opinions positives, Charles de Gaulle surnagea pendant une décennie au-dessus de 50 % de confiance. Georges Pompidou commença son mandat en 1969 avec une cote de popularité 54 %, finissant exactement avec le même pourcentage à sa mort en 1974. Valéry Giscard d’Estaing est le premier président à décrocher, oscillant entre 40 et 59 % durant son septennat, et même un creux à 37 % en janvier 1981, en raison d’un chômage passé de 3% à 6 % depuis son élection en 1974. François Mitterrand, lui, dégringole de 54 % à 32% en 1983 avec le fameux tournant de la rigueur. Jacques Chirac, lui, se prend le mur de la réalité en octobre 1995. Loin des promesses de la fracture sociale, le nouveau Chef de l’Etat doit qualifier la France pour l’euro et respecter les critères de Maastricht : tournant le dos à son programme électoral, l’ancien maire de Paris passe de 59 % à 28 % en seulement cinq mois de présidence, avant même les terribles grèves de décembre 1995 ! Son successeur, Nicolas Sarkozy, dégringole en janvier 2008. François Hollande, lui, a fait exploser les records d’impopularité dès 2012 (cote minimale de 13 % en novembre 2014), au point de ne pouvoir se représenter en 2017. Les moyennes ne mentent pas … 59 % de popularité moyenne pour Charles de Gaulle durant son premier mandat (1958-1965), 58 % pour son second mandat (1965-1969), 59 % pour Georges Pompidou (1969-1974), 49 % pour Valéry Giscard d’Estaing (1974-1981), 43 % pour François Mitterrand durant son premier septennat (1981-1988) et 40 % pendant son deuxième septennat (1988-1995), 49 % pour Jacques Chirac durant son premier mandat (1995-2002) et 45 % pendant son deuxième mandat (2002-2007), 38 % pour Nicolas Sarkozy entre 2007 et 2012, 25 % pour François Hollande entre 2012 et 2017 … Les chocs pétroliers de 1973 et 1980 n’expliquent pas tout, car la chute se poursuit après la fin du mandat de Valéry Giscard d’Estaing dans des proportions effrayantes. Les Français se consument d’impatience de voir leurs problèmes quotidiens résolus : manque de pouvoir d’achat, insécurité, chômage … Et le mythe du Sauveur ne cesse de prendre un coup à chaque élection présidentielle. Vercingétorix, Saint-Louis, Bertrand du Guesclin, Jeanne d’Arc, Bayard, Henri IV, Bonaparte, Napoléon III, Georges Clémenceau, Charles de Gaulle … Le Messie national, par définition, n’apparaît qu’une fois par siècle … Mais comme le disait justement Charles Pasqua, les promesses n’engagent que ceux qui y croient !

L’ambition dont on n’a pas les talents est un crime, écrivait Chateaubriand. Trop d’hommes politiques français ont oublié qu’on ne s’improvise pas homme d’Etat, et aussi qu’un seul mensonge fait plus de bruit que cent vérités, comme le disait Georges Bernanos … Peu de gouvernants français correspondent en fait à la définition des politiciens donnée jadis par Nikita Khrouchtchev, l’ancien maître du Kremlin en Union Soviétique. Pour le successeur de Staline, ils étaient partout pareils, capables de promettre un pont même où il n’y a pas de fleuve. Le Tigre, alias Georges Clémenceau, ne disait pas autre chose : Il faut savoir ce que l’on veut. Quand on le sait, il faut avoir le courage de le dire. Quand on le dit, il faut avoir le courage de le faire.

Mais même loin d’Hollywood, les scénaristes belges de bande dessinée, issus de la vieille Europe, ont plus d’imagination que nos apparatchiks, Hergé nous sortant des puzzles magiques dans l’Ile Noire et le Crabe aux Pinces d’Or. Dans l’Ile Noire, album mythique inspiré des Trente-Neuf Marches d’Alfred Hitchcock, une première énigme en forme de double puzzle, un premier au sens propre quand Tintin rassemble des bouts de papier déchirés retrouvés dans une blouse d’aviateur, un second au sens figuré via ce qui est inscrit sur la feuille blanche : Eastdown Sussex Müller 3f 24 – 1h. Cet album virtuose introduit l’un des plus farouches ennemis du petit reporter habillé en pantalon de golf, le docteur Müller. Dans le Crabe aux Pinces d’Or, Hergé introduit un autre personnage du panthéon des tintinophiles : le capitaine Haddock et son amour viscéral du whisky … Comme le dit lui-même Tintin en début d’album, une boîte à conserve + un noyé + cinq fausses pièces + Karaboudjan + un Japonais + une lettre + un enlèvement = un fameux casse-tête chinois.

Dans l’Etrange Rendez-Vous scénarisé par Jean Van Hamme (XIII, Largo Winch, Thorgal), c’est au tour de Blake et Mortimer d’être confrontés au mystérieux puzzle laissé par l’aïeul écossais du professeur Mortimer, le soldat Lachlan Macquarrie : 8061, roi jaune, danger, lumière, H, Temple 1954, Pluton, Peupliers … Dans les deux premiers tomes de la saga XIII, l’amnésique XIII se retrouve face à un mystère, qui le suivra jusqu’au : retrouver Kim Rowland là où va l’Indien, et découvrir l’origine de l’argent lui appartenant à la National Trust Bank, caché dans un coffre la succursale de la ville d’Eastown.

En 2012, le matraquage fiscal des classes moyennes entraîne un ras-le-bol. En 2013, l’affaire Leonarda montre à l’opinion le cruel manque de courage politique de François Hollande, qui cherche toujours à ménager la chèvre et le chou, à faire la synthèse entre l’aile gauche et l’aile droite d’un parti qui n’a pourtant plus aucune cohérence idéologique. Le schisme apparaît au grand jour en 2014 quand le Président tourne le dos à ses promesses de campagne pour une politique économique de l’offre, avec le pacte de compétitivité. Aux yeux des électeurs de gauche, Hollande franchit là le Rubicon, mais ne remontera jamais dans l’estime de la France qui vote à droite, du fait des hausses d’impôts de 2012 et 2013 ! Le socialisme coule tel un Titanic qui a percuté l’iceberg de la réalité, remettant au goût du jour cette terrible citation de Sir Winston Churchill … Christophe Colomb fut le premier socialiste : il ne savait pas où il allait, il ignorait où il se trouvait... et il faisait tout ça aux frais du contribuable ! Une deuxième suit dans la foulée : Le vice inhérent au capitalisme consiste en une répartition inégale des richesses. La vertu inhérente au socialisme consiste en une égale répartition de la misère.

Très vite, il faut trouver des paravents et autre cache-misère pour limiter la chute libre dans les sondages. Car dès 2013, où François Hollande commet l’erreur de lier sa réélection à l’inversion de la courbe du chômage, chacun comprend que l’ancien maire de Tulle n’aura pas vers un deuxième mandat à l’Elysée un chemin pavé de roses, mais un enfer, un chemin de croix, un pandémonium de souffrance … La comédie cessera le 1er décembre 2016 avec le renoncement du chef de l’Etat. Charles de Gaulle avait abdiqué de sa position de monarque républicain en avril 1969, le général ne supportant pas le veto du peuple à son référendum sur la réforme du Sénat et des régions. La fièvre étudiante de mai 1968, décrite par le philosophe Raymond Aron comme une négation utopique de la réalité, avait accentué le schisme entre l’élite politique et le peuple français, représenté par sa jeunesse. Georges Pompidou n’avait pu se représenter devant les Français en 1976, victime en avril 1974 de la terrible maladie de Waldenström. Valéry Giscard d’Estaing, faute de discréditer son rival socialiste François Mitterrand par une photo le montrant recevoir la francisque des mains du maréchal Pétain, avait reçu la guillotine dans les urnes le 10 mai 1981. L’homme qui voulait regarder la France au fond des yeux en 1974 est battu nettement en 1981. Autant que l’addition salée des diamants de Bokassa, VGE payait aussi son arrogance du 25 mai 1976 à Brégançon, quand il avait reçu Jacques Chirac, son Premier Ministre, en même temps que son moniteur de ski à l’occasion du week-end de Pentecôte ! Mais ce n’est pas tout … Valéry et Anne-Aymone Giscard d’Estaing s’étaient assis sur des fauteuils, quand Bernadette et Jacques Chirac avaient dû se contenter de chaises. Furieux, le bulldozer Chirac avait claqué la porte de Matignon le soir même ! Et construisant une machine diabolique électorale appelée RPR, Chirac fit payer cash à Giscard l’épisode de 1976, provoquant directement son échec en 1981. Avant cette échéance qui fit bascule la France dans le socialisme pour la première fois avant les répliques de 1988, 1997 et 2012, Jacques Chirac met par trois fois les bâtons dans les roues du président : à la mairie de Paris en 1977, Jacques Chirac torpille l’ambition de Michel d’Ornano, parachuté par VGE. En décembre 1978, depuis sa chambre d’hôpital, le nouveau maire de Paris lance l’appel de Cochin, appuyé par ses éminences grises Pierre Juillet et Marie-France Garaud. Ce texte dénonçait notamment la politique « antinationale » de l'Europe fédérale d'un « parti de l'étranger », soit, dans l'esprit du signataire, l'Union pour la démocratie française, parti de centre-droit créé le 1er février 1978 à l'initiative de Valéry Giscard d'Estaing, alors président de la République. En avril 1981, arrivé troisième au premier tour de l’élection présidentielle derrière Giscard et Mitterrand, Chirac rencontre le candidat socialiste à son domicile rue de Bièvre, mais chez Edith Cresson … Officiellement, Chirac ne donne pas de consigne de vote et n’appelle pas à voter Giscard et donc à faire barrage au candidat socialiste, François Mitterrand : J’appelle chacun à voter selon sa conscience. Pour ma part, je ne puis voter que pour Monsieur Giscard d’Estaing. Ce dernier, via un appel anonyme, se rencontre qu’une permanence provinciale du RPR appelle clairement à glisser le bulletin Mitterrand dans l’urne au second tour ... Sept ans plus tard, Marie-France Garaud, farouchement anti-européenne, renvoie le coup de pied de l’âne à son ancien protégé, qui sera battu par François Mitterrand lors de l’élection présidentielle de 1988 : Je croyais que Jacques Chirac était du marbre dont on faisait les statues. En réalité, il est de la faïence dont on fait les bidets. François Mitterrand en 1988 s’était sauvé face à Jacques Chirac du fait de la cohabitation, laissant son rival s’embourber dans le marigot de Matignon. Chirac avait retenu la leçon pour 1995, laissant Edouard Balladur diriger le gouvernement lors de la nouvelle cohabitation de 1993. Trahi par son ami de trente ans, le maire de Paris gagna un duel fratricide avant de vaincre Lionel Jospin, qui deviendrait par la suite son Premier Ministre de cohabitation, dès 1997 ! Par la magie d’une campagne ratée du candidat de la rue de Solferino, d’un contexte sécuritaire marqué par les attentats new-yorkais du 11 septembre 2001 et l’agression de Paul Voise lors du samedi de réflexion le 20 avril 2002, Chirac fut propulsé au second tour face au Front National de Jean-Marie Le Pen. Réélu avec 82.21 % soit un score digne d’une république bananière, Jacques Chirac quitta l’Elysée en 2007, laissant le champ libre à Nicolas Sarkozy. Ce dernier prit le boomerang de la crise économique mondiale de 2008 en pleine face. Conjugué au triple choc Fouquet’s / yacht / augmentation / népotisme, ce contexte économique morose fit perdre Sarkozy, qui aurait perdu face à Dominique Strauss-Kahn. Mais le président du FMI fut victime en mai 2011 d’un scandale digne de Félix Faure en 1899, sans la suite 2806 du Sofitel de New York. Voilà qui amena François Hollande à l’Elysée, récupérant la résidence versaillaise de la Lanterne prise par Sarkozy à François Fillon … En résumé, les présidents sont soit morts en exercice (Pompidou en 1974), soit partis avec classe (De Gaulle en 1969), soit battus (Giscard d’Estaing en 1981, Sarkozy en 2007), soit réélus grâce à la cohabitation (Mitterrand en 1988, Chirac en 2002), soit partis en retraite politique après avoir repoussé le moment inexorable de la tentation de Venise (Mitterrand en 1995, Chirac en 2007). Aucun n’a réussi l’exploit d’une réélection envers et contre l’usure du pouvoir … François Hollande, lui, a été piégé comme le Minotaure dans un labyrinthe de Dédale dont le vainqueur ne sera pas Thésée mais Emmanuel Macron, en mai 2017. Trois ans avant cela, la Coupe du Monde 2014 offre un fol espoir à celui qui représente cette promotion Voltaire 1980 de l’ENA, ce faux président normal que les Français ne peuvent plus voir en peinture, ce président élu par défaut puisqu’on voulait surtout éliminer Sarkozy. François Hollande paie aussi cher son anaphore « Moi, président de la République » du débat présidentiel du mercredi 2 mai 2012.

Le scandale fiscal de son ministre du Budget Jérôme Cahuzac, qui a menti avec un aplomb désarmant en décembre 2012 à l’Assemblée Nationale avant d’avouer son délit en avril 2013, et la phobie administrative de Thomas Thévenoud à la rentrée 2014 seront deux pierres dans le jardin du chef de l’Etat, chahuté par le cancre surdoué Arnaud Montebourg lors de sa Fête de la Rose en août 2014, trois jours après un discours ridicule du Président à l’île de Sein sous le déluge breton.

Mouton de panurge du nouveau socialisme, Arnaud Montebourg est devenu locataire de Bercy par opportunisme en 2012, sans atomes crochus avec Pierre Moscovici. Futur cadre de Habitat et étudiant à l’INSEAD de Fontainebleau, celui qui enchaîne les conquêtes médiatiques (Audrey Pulvar, Elsa Zylberstein, Aurélie Filippetti …) marche sur les traces de François Mitterrand non pas à la Roche de Solutré, mais au Mont Beuvray (à droite, Laurent Wauquiez fait de même au Mont Mézenc). En 52 av. J.-C., Vercingétorix y fut proclamé chef des Gaules coalisées, et César, après sa victoire d'Alésia, y passa l'hiver à rédiger les Commentaires sur la Guerre des Gaules. Mais le bourreau de Jules César sera Brutus, comprenez Emmanuel Macron, loup qui entre dans la bergerie à Bercy, reprenant le portefeuille sur une erreur politique colossal de Manuel Valls. A l’instant où le jeune énarque de la promotion Senghor 2004, ex banquier chez Rothschild, entre au gouvernement, Valls perd son talisman de Ministre dynamique. Cette erreur lui sera fatale, lui qui sera entraîné par François Hollande dans les sables mouvants de sondages inextricables.

Très vite, Hollande perd sa baraka et tombe dans une scoumoune cyclique, un cercle vicieux. Et la guillotine médiatique, dressée sous forme d’opprobre, s’apparente à un tube du dentifrice : une fois sortie, impossible de la faire rentrer. Passé maintes fois sous les fourches caudines de l’aréopage journalistique et du landerneau politico-financier, Hollande utilise la méthode Coué pour croire à une utopique réélection, se dit qu’il renaîtra de ses cendres, tel le phénix. Mais à force de rembobiner la même bande de la même cassette vidéo, le feuilleton Hollande ressemble à un épisode de Derrick sans suspense, à un disque rayé …

Mais pour les sherpas de François Hollande, chevilles ouvrières de sa communication politique du haut de leur tour d’ivoire élyséenne, dimension parallèle dans laquelle raccourcis, contrepieds, mauvaise foi et éléments de langage sont tous VIP, l’équation de la victoire pour l’équipe de France de football n’est pas aussi complexe, pas même un polynôme du deuxième degré à faire pâlir un lycéen autant que son acné naissante … Seulement une inconnue dans l’équation pour faire gagner la sélection frappée du coq gaulois : un Premier Ministre socialiste à l’hôtel de Matignon, comme en 1984 (Pierre Mauroy) ou encore 1998 et 2000 (Lionel Jospin) ! On pourrait rajouter d’autres composantes au problème en étant tenté par la conjecture tel le mathématicien Goldbach en 1742 : Tout nombre entier pair supérieur à 3 peut s’écrire comme la somme de deux nombres premiers. Comme le dit le grand Oscar Wilde qui repose en paix au Père Lachaise, le meilleur moyen de résister à la tentation, c’est d’y céder ! Quand les Bleus ont un meneur de jeu de grande envergure (Kopa, Platini, Zidane), ils peuvent aller loin. Et quand ils rencontrent le Danemark au premier tour, la martingale est imparable, sans risque tel le livret A du père tranquille, bien loin de la roulette russe de Saigon dans Voyage au bout de l’enfer pour Nick, alias Christopher Walken (1978). S’ils battent les Vikings, comme en 1984 à Paris (1-0), en 1998 à Lyon (2-1) ou en 2000 à Bruges (3-0), les Bleus vont au bout du tournoi et ramènent le trophée, idem pour les Danois victorieux en 1992 à Malmö (2-0) avant d‘aller au bout de l’Euro suédois et en 1908 aux Jeux Olympiques de Londres (deux corrections 9-0 face à l’équipe B puis 17-1 face à l’équipe A), exception en 2002 avec une défaite à Incheon (0-2) suivie d’une élimination danoise face aux Three Lions de la Perfide Albion. On pourrait en rajouter beaucoup, de Madame Soleil à Paco Rabanne en passant par Nostradamus.

Contrairement à ses prédécesseurs à l’Elysée, François Hollande n’a pas connu l’état de grâce, victime immédiatement de la fameuse usure du pouvoir et d’une chute vertigineuse dans les sondages. Proche de Jacques Chirac qui fut jadis son rival politique en Corrèze, le chef de l’Etat se remémore la spectaculaire hausse de popularité du tandem Chirac / Jospin après la Coupe du Monde 1998, dans un pays qui ne jurait plus que par le « black blanc beur » symbolisés par six joueurs cadres de l’équipe de France, les blacks Thuram et Desailly, les blancs Deschamps, Barthez et Blanc, le beur Zinédine Zidane …

Malheureusement pour l’ancien maire de Tulle dont les ayatollahs en cravate se sont improvisés un peu vite oracles du tournoi mondial, l’air élyséen lui a fait oublier en juin 2014 que Didier Deschamps n’étant pas alchimiste, le sélectionneur ne pouvait pas revenir de Rio de Janeiro avec la Coupe du Monde simplement avec la méthode Coué en guise de préparation. Pas aussi simple que d’inverser la courbe du chômage … Chiche ?

Les victoires et autres apothéoses

L’ancienne ministre communiste des Sports, Marie-George Buffet, le reconnaît a posteriori, ce n’était pas au football de régler les maux de la société : On ne peut pas demander au sport de régler les problèmes de la société. Ça m’énerve quand on demande au sport d’assurer le lien social, la santé, etc … C’est du sport, point. Mais il était pourtant bien marqué Zidane Président sur l’Arc-de-Triomphe de la place d’Etoile, dans l’euphorie d’un certain 12 juillet 1998 … France 98 n’a donc pas résolu, évidemment, les problèmes sociaux, économiques et sécuritaires de l’Hexagone. Mais les Beatles en leur temps n’avaient pas enrayé le déclin de l’Empire britannique ni amélioré la condition sociale des sujets de sa Majesté … Cependant, les quatre garçons dans le vent de Liverpool avaient insufflé un gigantesque élan d’optimisme collectif sur la Perfide Albion. Grâce à Zidane, Barthez et tous les autres, ce même vent soufflera dans les voiles de France et de Navarre entre 1998 et 2002, avant le dur retour à la réalité. Mais l'important n'est pas la chute, c'est l'atterrissage, avait écrit Matthieu Kassovitz en 1995 dans la Haine, film testament sur les banlieues françaises, récompensé du César du meilleur film …


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