Du burn out des locataires au Borne out !

par CHALOT
samedi 10 juin 2023

'L'art doit surgir, là où on ne l'attend pas, Dubuffet" Peinture Karen, photo/montage Sapiens, Vitry-sur-seine 2009

Même dans ces villes où le social est au centre des politiques locales, les locataires souffrent et subissent les conséquences des politiques publiques nationales.

Cette image est optimiste mais oui il faudrait mettre l'art partout et permettre aux familles de vivre décemment et d'être logés convenablement.

 

Les locataires, mal logés connaissent un burn out sérieux.

Allez discuter avec eux et vous constaterez vous-mêmes qu'il connaissent un épuisement physique, émotionnel et mental qui résulte d'un investissement prolongé dans des situations de vie courante.

Un monsieur, père de famille, doté d'un CDI n'arrive toujours pas, depuis plus d'un an à trouver un logement pour son couple et leurs quatre enfants. Il y aurait rien pour lui, il attend et pour l'instant est « logé » par une autre famille.

Ils sont 10 dans un logement.

Il est abattu, démoralisé comme le sont des familles d'handicapés qui attendent depuis des mois une mutation dans un logement accessible.

Combien sont-ils en burn out habitat ?

Si l'on prend les chiffres de la sérieuse Union Sociale pour l'Habitat (USH) qui regroupe 580 bailleurs sociaux privés et publics, 2,42 millions de ménages attendaient fin décembre 2022 un logement social.

Combien sont-ils aujourd'hui ?

Un million de personnes n'ont pas de logement du tout, un autre million se retrouve dans un logement dit sur-occupé et qui est effectivement surpeuplé.

Comment vivent-ils ? Difficilement.

Quant aux nuisances, si parfois les voisins s'en plaignent, ce sont ces familles là, celles qui sont en sur-occupation qui souffrent le plus.

Nous organisons, les colibris solidaires et SOS hébergement des distributions alimentaires gratuites dans plusieurs villes du sud de la Seine et Marne.

Les gens sont contents de nous voir, ils sont demandeurs mais il ne s'agit là que d'une goutte d'eau face à la misère.

L'intérêt c'est le partage, l'échange et comme nous l'a dit une dame : « vous nous redonnez un peu confiance en l'humanité ».

Quand les bénévoles repartent chez eux, ils sont heureux du lien social et des sourires sur les lèvres mais ils sont désespérés, il faudrait faire plus.

Des familles nous ont confié qu'elles ne servaient souvent qu'un repas sur deux.

Nous avons eu peine à les croire mais leurs déclarations recoupent les chiffres de l'IFOP qui indique qu'un sur deux saute un repas !

 

Demain on ne rasera pas gratis et ce n'est pas demain, ni l'année prochaine que le nombre de logements construits sera suffisant.

On est loin du compte.

Les bailleurs sociaux ont exprimé deux exigences : la suppression de la baisse de la TVA et le retour pour les constructions du logement social à taux de 5,5%.

Ce sera NON !

Macron et Borne font exploser les dépenses militaires dans le cadre d'une loi de programmation militaire insolente et ne font rien pour le logement social.

Oui, les locataires, les mal logés et tous ceux qui attendent la rénovation de leur logement n'en peuvent plus c'est le burn out !

Le nombre d'expulsions locatives a augmenté de 10% fin 2022 et il risque d'exploser.

Il y a des familles imprévoyantes qui laissent courir une dette, certes ? mais quand on va les voir et que l'on discute avec le père ou la mère, l'un ou l'autre nous explique qu'ils ont tenu mais qu'ils ont abandonné car il n'y avait plus assez pour se nourrir et se soigner !

Nous expliquons bien qu'il vaut mieux régler les loyers et charges en premier car l'essentiel c'est de ne pas se retrouver dehors....

Nous continuons à tenir le même discours mais nous avons devant nous des familles désespérées.

 

Pour mettre fin au burn out ou pour l'atténuer, il faudrait réussir à mettre, au minima, Borne out, dehors !

Sa politique et celle de son mentor qui dirige la « République » comme un monarque absolu sont à combattre.

Il y a tant à faire au niveau social et ils font le contraire, au profit des très riches.

 

Smina Kernoua et Jean-François Chalot

 


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