Avoir plus d’un tour dans son sac

par C’est Nabum
mercredi 14 août 2024

 

Faire le tour de l'expression.

 

Avant que d'examiner en détail le fond du sac, posons-nous en premier lieu la question du nombre puisque la seule infirmation qu'on veut bien nous concéder ici est que nous dépassons l'unité sans savoir dans quelle proportion. Est-ce que la taille du sac peut rentrer en ligne de compte ? Est-elle un argument à porter au crédit ou bien au débit des tours à y ranger ? L'incertitude demeure sans que l'on puisse affirmer avoir une quelconque chance d'y voir plus clair. Il est vrai que le fond d'un sac n'est pas le lieu idéal pour clarifier une situation qui risque de tourner à notre plus grande confusion.

Faute de compter les tours et même à envisager l'existence de tours gratuits, de tours à vide et de tours de cochon, nous nous bornerons ici à examiner la nature du tour en question en tenant compte des paramètres que l'on veut bien nous consentir. Les tours en question tiennent dans un sac, il convient ainsi d'exclure le tour à bois et le tour de voiture. Nous avançons certes de manière ténue mais nous venons néanmoins de supprimer deux hypothèses. Le tour de con à mon humble avis ne supporte guère le pluriel, sa réitération ferait désordre. Posons pour vraisemblable qu'il ne s'agisse pas de lui.

Le tour de la question quant à lui ne concerne que l'adepte de la circonférence. Tout dépend ainsi du diamètre du dit tour et du rayon d'action de celui qui envisage d'exposer le fond du problème. Ce n'est donc pas de ce côté-là qu'il faut chercher la solution de l'énigme. Ne reste plus si l'on veut bien éliminer tout ce qui n'a rien à faire dans un sac que le tour de main et le tour de manège.

Mettre la main dans le sac est certes une hypothèse crédible quoique beaucoup ici préfèrent le panier dans pareil circonstance. Par contre mettre deux mains dans le sac en question suppose immanquablement le recours à un complice, ce qui ne semble pas satisfaire à la signification couramment donnée à cette expression de plus en plus absconse.

Le tour de manège supporte aisément le pluriel, il est même bien rare qu'il se contente d'un singulier. Il faut donc envisager sa matérialisation pour juger s'il est un candidat crédible à notre clarification lexicale. Les jetons peuvent tenir sans un sac mais dans pareil cas, avoir les jetons vous autorise-t-il de manière crédible à être candidat à cette formulation qui fleure la confiance en soi, la ruse et la roublardise ? J'en doute.

Je crains une fois encore d'avoir fait fausse route, de me retrouver à nouveau dans un cul de sac qui n'a rien d'un panier. Je tourne en rond dans une réflexion manifestement sans issue. Aurai-je fait fausse route à prendre au premier degré cette expression qui a tout prendre sent la métaphore à plein nez. À rester par trop terre à terre, la langue vous joue de mauvais tours.

Tenant désormais pour acquis que ces fameux tours n'en sont pas, il appartient désormais de s'interroger sur la matérialité de ce sac. Existe-il d'autres sacs que ceux qui appartiennent à la grande famille des cabas et autres paniers qu'ils fussent de toile, de cuir ou bien d'osier ou d'une toute autre matière ? Le sac de Rome sort à n'en point douter des candidats potentiels et la mise à sac de ma cervelle pour parvenir au terme de ce billet ne relève pas de la bonne explication.

Fait-on alors référence à ce SAC, service d'action civile qui joua bien de vilains tours aux opposants d'un pouvoir qui n'a jamais supporté la contradiction ? Dans pareille hypothèse les tours en question sont de fort mauvais tours qui s'apparentent au tour de vis et de vice, tout autant que de cochon. La clarté se fait sur cette curieuse expression qui me donne l'occasion de rendre une gloire posthume à Charles Pasqua, grand démocrate s'il en est.


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