Des rivières sous la banquise !

par Christophe Agnus
jeudi 20 avril 2006

Plus de 150 lacs ont été repérés sous la banquise antarctique (mais ils pourraient être des milliers), et une équipe de chercheurs britanniques, menée par des scientifiques du Centre d’observation et de modélisation polaire de l’Université collège de Londres, vient d’apporter une information très importante : ces lacs seraient reliés entre eux par un réseau de rivières...

Pourquoi est-ce important ? Parce que, depuis longtemps, les scientifiques rêvent d’effectuer des prélèvements dans ces lacs, à la recherche de bactéries et de microbes qui pourraient avoir été bloqués là depuis des millions d’années, évoluant dans ce milieu isolé. Certains pensent même que si des microbes ont pu évoluer dans ces lacs, ils l’ont fait d’une manière peut-être équivalente à ceux que l’on pourrait trouver sur Europa, la lune de Jupiter, par exemple. Une seule chose les bloque depuis des années : comment effectuer ce prélèvement sans contaminer la nappe ?

Mais les relevés, effectués avec un satellite radar européen, ont montré une élévation simultanée du niveau de plusieurs lacs distants de 290 kilomètres, laissant penser à une réaction en chaîne, un réseau de rivières alimentant les différents lacs sous la banquise.

Du coup, les théories sont remises en cause. Qui peut dire que ces rivières n’ont jamais communiqué avec l’océan ? De plus, si un seul lac a été, pour une raison ou une autre, contaminé, bien d’autres ont pu être affectés par le réseau de rivières... Le principe de "laboratoires biologiques isolés" en prend un coup.

Le plus célèbre des lacs, le Vostok, contient 5 400 kilomètres cubes d’eau, soit l’équivalent de la consommation d’une ville comme Londres pendant 5000 ans... Et sa puissance aurait très bien pu générer des courants "sous-banquise" pouvant atteindre la mer. On peut voir ici une simulation du lac Vostok.

Les deux images montrent le lac Vostok, sous plus de 3600 mètres de glace.


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