Quelques réflexions sur les religions et la laïcité

par Eratosthène
samedi 28 août 2021

A) Bref rappels historiques

 

Acte I : en France, pendant longtemps, nous eûmes un régime monarchique, de droit divin, avec une personnalité (le roi) sacrée, tandis que les évêques jouaient le rôle de seigneurs locaux. Le point de départ fut bien sûr le baptême de Clovis, qui conférait ainsi à celui-ci le soutien de l’Église catholique, et donc une certaine légitimité. Le pouvoir royal, utilisant le soutien catholique, était né. Au Moyen-Age, la religion emplissait la vie quotidienne, ne serait-ce que parce que la foi était fortement répandue. Cela n’excluait pas des conflits réguliers entre les autorités civiles et ecclésiastiques : problèmes de mariage et de nullité de mariage des rois, conflits sur la nomination des évêques (devait-elle dépendre du Pape ou du roi), désastreux régime de la Commende (supérieur du monastère nommé par le roi, uniquement là pour encaisser les revenus), question de la taxation du clergé, destination des revenus des évêchés vacants (affaire de la Régale), autonomie ou non de l’Église de France par rapport au Pape (Quatre articles, Pragmatique sanction de Bourges), voire affrontements encore plus hostiles sous Philippe le Bel vis-à-vis du Pape Boniface VIII (la bulle Ausculta filii mettant le feu aux poudres, et conduisant à l’Attentat d’Agnani, tentative d’enlèvement ratée du pape, mais qui se solda par son décès peu de temps après).

 

Néanmoins, aussi aigus soient ces conflits et querelles incessantes, il n’en demeurait pas moins que l’emprise du catholicisme demeurait forte, quoique malmené vers la fin du Moyen-Âge, d’abord par les réformes luthériennes et calvinistes, mais aussi par la Renaissance, volonté de tourner le dos au Moyen-Âge chrétien pour privilégier la culture gréco-romaine païenne, basée davantage sur l’Homme.

 

Acte II : La Révolution vint frapper ce bel édifice. Les révolutionnaires s’en prirent à la monarchie, au nom des principes de liberté, égalité et fraternité, et à ce qui étaient perçus comme ses soutiens, à savoir l’Église catholique. Les persécutions qu’elle eut à endurer (au nom de la lutte contre la « superstition » et le « fanatisme ») furent innombrables. Persécutions financières, avec la confiscation des biens du clergé, dans une volonté destructrice (par exemple, les églises en bois étaient utilisées pour stocker du salpêtre, qui avait pour effet de détériorer les structures en bois).. Persécutions politiques, avec l’obligation de jurer serment civique et l’abrogation des vœux religieux. Persécutions physiques, contre les prêtres réfractaires, les religieux et religieuses, les réfractaires étant persécutés, chassés et exécutés (noyades à Nantes, décapitation des religieuses de Compiègne, exécution du Bienheureux Noël Pinot, encore revêtu de ses vêtements ecclésiastiques, la liste des martyrs est longue !). Même le calendrier fut changé, avec l’abandon de la semaine traditionnelle de 7 jours et son dimanche. Etc., le tout au nom de la « liberté ».

 

Acte III : Les malheurs des catholiques français ne sont pas terminés. Après l’Empire, puis la Restauration de la monarchie, puis la République, puis le IIe empire, arrive la Troisième République. De nouveau, la gauche radicale / socialiste, parfois maçonnique, reprit ses projets de persécution contre l’Église catholique, qui culmina en 1905 avec la loi de Séparation de l’Église et de l’État, et une nouvelle confiscation des bâtiments religieux, et l’expulsion des Congrégations. Encore arriva-t-on à échapper à certaines mesures, comme l’obligation de demander l’autorisation de rassemblement pour chaque messe dans n’importe quelle église…

 

Acte IV : Jusqu’alors, le catholicisme était extrêmement majoritaire, et sans réel rival. Les minorités juives et protestantes ne cherchaient pas à affronter le pouvoir (enfin, la plupart du temps tout au moins) et restaient discrètes. Mais au XXe siècle émergea alors une nouvelle religion, l’islam. Du coup, qu’allaient faire les descendants du petit Père Combes et des révolutionnaires ? Allaient-ils maintenir leurs principes laïcs, ou montrer qu’ils étaient surtout anticléricaux ? De fait, la gauche progressiste bobo avant l’heure chercha à se faire bien voir des immigrés du Maghreb et musulmans pour leur grande majorité, a contrario de la gauche ouvrière communiste, refusant la concurrence déloyale qui tirait les salaires vers le bas et endurant réellement cette présence (que l’on se souvienne de Paul Mercieca, maire PCF de Vitry-sur-Seine, rasant au bulldozer un foyer de travailleurs maliens immigrés la veille de Noël, le 24 décembre 1980, et soutenu par un communiqué du parti lors de la polémique qui s’ensuivit).

Mais finalement, la volonté de s’opposer à la « bête immonde », les aspirations internationalistes comme quoi tous les prolétaires sont frères, les arrières-pensées électoralistes devant le départ des ouvriers pour le FN de substituer les ouvriers et artisans par les immigrés, firent que, globalement, la gauche entière soutint activement l’immigration, hurlant, tels les Troyens devant Cassandre ouvrant la bouche, contre toute personne, et particulièrement tout élu de droite, qui dénoncerait un tant soi-peu l’immigration ou l’islamisation, ce dernier point n’ayant l’air de gêner absolument personne, malgré les premières alarmes : premières affaires du voile, attentats islamistes de 1995...

 

Acte V : Quand il advint que la population maghrébine musulmane, forte de son nombre de plus en plus important, commença à contenir dans son sein des gens de moins en moins recommandables, quand il n’était plus possible de se contenter des incantations habituelles d’ « incidents isolés commis par des déséquilibrés dont on ne devait pas trop parler pour ne pas faire le jeu de l’extrême-droite » devant le nombre d’attentats islamistes commis sur le sol français et revendiqués par des groupes fanatiques, la gauche se divisa.

Une première branche se contentait de condamner le catholicisme par réflexe anticlérical absolu, et encensait tout ce qui pouvait s’y opposer, y compris les maghrébins, sur lesquels on se bornait à voir l’incarnation des nouveaux damnés de la Terre, victimes de l’impérialisme, du racisme, du colonialisme, et de l’extrême-droite.

Une deuxième branche, tout aussi virulente dans son anticléricalisme, commençait à s’émouvoir des problèmes que pouvaient poser les revendications bien peu progressistes de diverses associations musulmanes.

La tension et les désaccords de ces groupes allait croissant.

 

Acte VI : On peut considérer qu’il y eut deux déclencheurs principaux, sur l’ensemble des attentats, très nombreux, commis par des islamistes au nom de l’islam. Le premier, ce fut l’assassinat des journalistes de Charlie Hebdo. Le second, ce fut la décapitation d’un professeur d’histoire, Samuel Paty. Dans les deux cas, les victimes étaient les vaches sacrées de la gauche : des journalistes d’un « journal » anticlérical et blasphémateur contre la religion catholique, le deuxième, un de ces « hussards noirs » de la République.

Il est intéressant de constater que ni l’assassinat du Père Hamel, ni l’assassinat d’élèves juifs dans une école, ni l’assassinat de trois fidèles catholiques dans une cathédrale, dont tout le monde a oublié les noms et dont personne ne se souvient, ne déclencha la même émotion, ni même l’attaque de Nice qui fit des dizaines de morts.

 

Et donc la loi « confortant le respect des principes de la République » est présentée au vote.

 

B) Les erreurs de la gauche

 

Il est quand même intéressant de constater que la gauche (c’est le camp le plus intéressé aux questions de société et de religion, même si ses préoccupations sont partagées parfois par l’autre camp) s’est, une fois de plus, lourdement trompée.

 

La première erreur, c’est d’avoir oublié que la seule force idéologique capable de lutter contre l’impérialisme musulman (car, oui, ce ne sont pas que les Américains et les Croisés qui sont impérialistes ; la conquête de l’Afrique du Nord jusqu’à l’Espagne et les attaques contre l’Europe furent bien le fait des populations arabo ou turco musulmanes) fut historiquement la Chrétienté. Qu’elle ne l’a pas forcément fait avec tout le doigté requis ou avec les meilleures intentions du monde, c’est possible : mais il n’empêche que le Pape joua un rôle non négligeable dans cette lutte, tout comme les divers royaumes de l’Europe (sauf, parfois, la France pour diverses raisons).

 

La deuxième erreur, c’est que cela fait depuis des décennies que le FN, ou d’autres personnalités d’ « extrême-droite », alertent sur le problème de l’immigration, de l’islamisation, défendent le principe du droit du sang, veulent que les immigrés soient assimilés (et non seulement intégrés). Que n’a-t-on pas entendu comme cris d’orfraies ! La gauche se rend compte qu’elle a une fois de plus eu complètement tort. Mieux vaut tard que jamais.

 

La troisième erreur, c’est de croire à l’Homme universel, débarrassé de tous ses attachements déterministes, culturels et historiques, de croire que n’importe qui pourrait se fondre dans la France, se contenter des pseudo valeurs de la République, tellement floues que personne n’a été capable de les définir, de croire que les immigrés se contenteraient que l’on les parquât dans des ghettos pourris, avec comme seuls horizons les aides sociales, le trafic de drogue, et une école ou des professeurs soixante-huitards diraient à leurs élèves qu’ils doivent construire leur propre savoir, et que n’importe quel groupe de rap est aussi digne d’éloge qu’un auteur du XIXe (oui, je caricature, mais c’est l’idée). Or, la Nature a horreur du vide, c’est bien connu. Et les incantations, telles un mantra, répétées de « démocratie », « tolérance », « solidarité », qu’on répète d’autant plus qu’on ne les met pas en pratique, ne nourrissant pas intellectuellement ni intérieurement, il faut bien se raccrocher à autre chose, par exemple la religion, l’opium du peuple.

 

La quatrième erreur, c’est la flagellation permanente, qui a un moment allait être pris au mot. A force de répéter que tous les blancs sont méchants, racistes, colonialistes et génocidaires, que l’islam était le parangon de la Civilisation face à la décadence européenne, à force de leur servir une histoire tronquée et partiale, on a ouvert la porte à toutes les revendications communautaristes et « réparatrices ».

 

La cinquième erreur, c’est de n’avoir rien compris à l’islam. Si l’on prend les griefs qu’a le camp progressiste contre le catholicisme, de son point de vue, l’islam devrait être nettement pire.

Sur les droits de la femme : chez l’islam, elle peut être répudiée (pas dans la religion catholique, qui proscrit le divorce), un homme peut avoir plusieurs femmes (pas le cas dans la religion catholique, qui considère que le mariage doit unir un homme et une femme, qui se doivent fidélité) mais pas l’inverse, elle peut n’hériter que de la moitié de ce qu’hérite un homme (aucune disposition analogue dans le catholicisme), son témoignage vaut la moitié de celui d’un homme (idem), elle peut être tuée en cas d’adultère (idem, avec en plus la mention de cette page d’Evangile où Jésus s’oppose à la lapidation de la femme adultère).

Sur les droits des homosexuels : la peine de mort peut être prévue dans certains pays musulmans, aucune peine pénale n’est prévue dans la religion catholique, la condamnation (de plus en plus inaudible) n’étant que religieuse.

La peine de l’apostasie dans l’islam peut être la mort, tandis que dans le catholicisme, la peine n’est que religieuse (il s’agit de l’excommunication, ce qui n’est finalement que la reconnaissance d’un état de fait voulu par l’ex-catholique).

Les attentats motivés par l’islam, en France, foisonnent ; on est à 263 morts depuis 2015, sans compter les blessés ; en cherchant bien du côté catholique, on arrivera sans doute à nous sortir l’incendie d’un cinéma en 1988 qui fit... 0 mort.

Etc.

Or, la gauche dans sa quasi-totalité réserva ses flèches, son ostracisme et, osons-le, sa haine, envers le catholicisme. Réflexe atavique de la gauche biberonnée à 1789 et 1905 et rêvant de poursuivre l’Église aux cris de « à bas la calotte ! » et « écrasons l’Infâme ».

 

C) La loi « confortant le principe des respects de la République »

 

On peut bien sûr faire l’examen détaillé des mesures comprises dans cette loi, mais attardons-nous plutôt sur un examen global.

 

« Mal nommer les choses, c’est ajouter au malheur du monde » (Camus). Or, cette loi ne mentionne pas précisément quel est le problème. Comment donc espérer le résoudre ? Si c’est l’islam, il faut l’inscrire quelque part. La République ne souhaitant (pouvant ?) pas faire de distinction entre les différentes religions, elle promulgue donc un texte qui s’applique à toutes les religions, traitant de manière égale des religions différentes et posant des problèmes différents. Une école coranique (le mot « taliban » vient de « taleb », désignant les étudiants dans les madrasas, les écoles musulmanes) pose-t-elle les mêmes problèmes qu’une école catholique privée hors contrat ? Si ce n’est pas le cas, pourquoi les mettre sur le même plan et exiger les mêmes choses ?

 

En fait, si l’on regarde bien, on s’aperçoit que c’est même pire que cela : la loi a été présentée le 9 décembre 2020, 115 ans jour pour jour après le 9 décembre 1905, loi de persécution des catholiques, de vol de leurs bâtiments, de restriction du culte. Ce n’est pas un hasard, cela a été fait délibérément, et c’est même souligné lourdement dans la communication du Ministère : https://www.gouvernement.fr/conseil-des-ministres/2020-12-09#respect-des-principes-de-la-republique Ainsi, même si un enseignant est assassiné par un fanatique musulman lui reprochant d’avoir critiqué Mahomet, le principe est de lutter, encore et toujours, contre le catholicisme.

 

Par ailleurs, cette neutralité forcée a l’air de s’appliquer exclusivement aux religions. Les divers courants philosophiques, et en premier lieu la franc-maçonnerie, ne sont pas concernés. Pourquoi ? Le risque séparatiste ne serait-il faisable qu’au prisme de la religion, et pas d’une idéologie, fût-elle athée ? Deux des principales idéologies du XXe siècle, le communisme et le nazisme, embrigadèrent des millions de gens et firent des dizaines de millions de morts, et elles étaient athées...

 

Alors que le principe de neutralité voudrait que la République ne se préoccupe pas ni ne prenne partie entre les diverses religions et la laïcité (pour ne pas dire l’athéisme), ne créant aucune hiérarchie entre eux et ne se souciant pas de savoir qui était sans religion et qui ne l’était pas, ici la République met en avant un seul système de pensée, sous l’appellation fumeuse de « neutralité », la laïcité. On est donc totalement en dehors de toute « neutralité », mais face à un choix imposé, la République laïque.

 

Comme on ne sait pas contre quoi on lutte ni exactement où sont les problèmes, difficile d’évaluer la pertinence et le réalisme des mesures de ce projet de loi. Il y a, on ne va pas le nier, des mesures qui ne sont pas nocives, voire vont dans le bon sens ; on ne peut qu’approuver le principe de lutter contre l’exclusion, par exemple !

 

Mais traitant de la même manière des choses différentes, cette loi est vouée à l’échec. Elle utilise différents événements tragiques, comme les attentats terroristes islamistes, pour faire valider des mesures qui n’ont strictement rien à voir. Cette loi part du principe que tout peut être réglé par une loi, sans voir que les racines du problèmes sont religieuses, culturelles et civilisationnelles ; qu’un Etat ne sachant pas ce qu’il est et ce qui le définit, qui ne transmet rien, et se repent en permanence, ne peut pas donner envie à quiconque, à moins qu’il soit particulièrement motivé, d’y être fidèle.

 

Ajoutons enfin que la seule mesure que j’attendais, à savoir, enfin, l’étiquetage obligatoire permettant de distinguer la nourriture abattue selon des rites religieux (hallal, kacher), n’a pas été pris, conduisant les Français à manger de la viande abattue selon des techniques dangereuses pour l’hygiène, bénie par des imams ou des rabbins, et finançant les réseaux juifs ou musulmans. Une occasion ratée, donc.

 

D) La République contradictoire

 

Les mesures prises par la République pourraient déconcerter certains, et sur de nombreux points.

 

Ainsi, la République nous explique que l’avortement est un droit puisque le corps des femmes leur appartient. Sans s’attarder au fait que d’une part, notre propre corps ne nous appartient pas totalement (il est par exemple interdit de vendre son sang), et que d’autre part ici on parle du corps du bébé qui est clairement distinct du corps de sa mère, il convient de noter que la République, dans le même temps, veut interdire les certificats de virginité : pourquoi donc ? Le corps appartiendrait-elle à la femme dans le cas de l’avortement mais pas pour un certificat de virginité ? Aucun sens

 

On nous explique que les homosexuels étaient discriminés parce qu’ils ne pouvaient pas se marier (ce qui était bien sûr inexact, personne ne leur interdisant de se marier, le fait d’être hétérosexuel ou homosexuel n’ayant jamais été exigé pour se marier), et que comme ils s’aimaient, c’était un droit pour eux de se marier ; mais dans ce cas, pourquoi refuserait-on et serait-on si sévère avec la polygamie ? Ils s’aiment, ils ont le droit de se marier : non ? Encore un cas de géométrie variable !

 

On nous indique que le port du voile serait condamnable, mais à côté de cela des plages nudistes sont créées. Quelle logique ?

 

Il ne s’agit ici pas de réclamer le mariage polygame bien entendu, il s’agit simplement de noter la schizophrénie de la République, totalement inconstante, qui raisonne au gré de ses humeurs, ou plutôt ne raisonne pas. Et cette absence totale de cohérence ne peut qu’alimenter le ressentiment de l’autre côté.

 

E) Que faire ?

 

Soyons pragmatiques quelques instants. Les rêves de certains voulant « mettre dehors » les immigrés arabo-musulmans sont, au-delà de toute considération morale, totalement fantaisistes et irréalisables. En 2019, 31 400 étrangers en situation irrégulière ont été reconduits. Donc vouloir reconduire (sous quel motif au juste ?) des millions de personnes est impossible.

L’éducation civique voulue par l’État ne réglera absolument rien ; trop creuse, trop floue, ne pointant pas les bonnes thématiques, et aggravée par l’image donnée d’un Occident décadent, délabré, immoral (et même amoral), terre-à-terre, ayant évacué toute notion de transcendance au profit, au mieux, d’un vague gloubi-boulga sur la tolérance, quand il ne s’agit pas des aides de la CAF et des films pornographiques à la télévision ou un concert de rock (le fameux « panem et circenses » de Juvénal).

Et donc ? Il aurait pu être intéressant de rêver un peu à ce qu’aurait pu donner une conversion des immigrés arabo-musulmans au christianisme ; si la gauche eût certes poussé des cris d’horreur, nous n’eussions au moins pas ces attentats à longueur de temps, un plus grand respect pour l’autre, une meilleure compréhension de la dignité féminine, etc. Si, certes, certains dans l’Église ont l’air d’être plus intéressés par le tri des déchets que le baptême des non-chrétiens, il n’en demeure pas moins qu’un discours plus axé sur des règles morales solides et éprouvées d’une religion abrahamique du point de vue musulman que les lubies de l’instant du ministre au pouvoir aurait peut-être plus de chance de fonctionner.

Et c’est en fait le point-clé : qu’avons-nous le droit, voire le devoir, d’imposer, et que doit-on laisser à l’appréciation de l’autre ? Si, pendant des années, il était « interdit d’interdire », et que tout devait être accepté au nom du droit à la différence, on arrive maintenant à un retour de balancier assez strict, qui paraît parfois excessif et inapplicable, car beaucoup trop opposé aux racines culturelles des populations arrivées : par exemple, un musulman devrait pouvoir penser qu’il n’y a aucun droit à se déshabiller en public, et que les plages nudistes devraient être interdites, sans que l’on essaye de lui « laver le cerveau » pour qu’il pense l’inverse.

C’est ainsi que je propose la voie catholique, conciliant aussi bien certains principes moraux qu’une adaptation au mode de vie occidentale. De toute manière, il n’y a pas d’autre issue. Entre les talibans et la Gay pride, essayons de trouver une troisième voie : « in medio stat virtus ».


Lire l'article complet, et les commentaires