Mathieu Kassovitz ne veut plus de FRANÇAIS DE SOUCHE
par Jean-Luc ROBERT
mercredi 28 mai 2025
Identité, racines et cosmopolitisme : une fausse opposition ?
Récemment, certaines déclarations de personnalités publiques, comme celles de Mathieu Kassovitz, ont ravivé un débat sensible : celui de l’identité française et du devenir de la notion de « Français de souche ». L’acteur-réalisateur semble se féliciter de la disparition de cette catégorie sociologique, ou du moins appeler de ses vœux à ce qu’elle n’ait plus lieu d’être dans le monde de demain, qu’il imagine plus ouvert, plus mélangé, plus universel.
Mais faut-il réellement se réjouir d’un monde sans attache, sans racines, sans héritage culturel revendiqué ? Peut-on espérer construire une paix durable en demandant à certains peuples de se détacher de leur mémoire collective, de leurs traditions, de leurs repères fondateurs ?
Car l’histoire — et malheureusement aussi l’actualité — nous enseigne que de nombreuses tensions et conflits sont nés de ce sentiment de dépossession culturelle ou identitaire. De peuples à qui l’on a dit qu’il fallait faire place, s’ouvrir, s’adapter, parfois jusqu’à l’effacement. Qu’il s’agisse des Balkans, du Moyen-Orient, ou même des débats internes à de nombreux pays européens, ce qui resurgit, c’est souvent le besoin vital d’appartenance, de continuité, d’ancrage.
Il ne s’agit pas ici de refuser la diversité ni de nier les apports du métissage culturel. Mais la diversité ne signifie pas uniformité. Le cosmopolitisme ne peut fonctionner que s’il respecte d’abord ce besoin fondamental de chaque individu : celui de savoir d’où il vient, pour mieux accueillir ce qui vient d’ailleurs.
Qu’on tente donc, par exemple, d’expliquer à un Italien qu’il doit renoncer à sa langue, à sa cuisine, à ses rituels, pour embrasser une culture "globale"… La réaction serait vive. Et c’est bien normal. Car l’homme a besoin de repères, de symboles, de narrations communes. Ce n’est pas une forme de repli sur soi, mais un besoin anthropologique de construction de soi.
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