La France s’apprête à être le premier pays au monde à bannir un aliment végétal sain en restauration collective

par Abolab
mercredi 26 mars 2025

La France a ratifié la Constitution de l'Organisation Mondiale de la Santé, qui définit que la « santé est un état de complet bien-être physique, mental et social, et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d'infirmité.  »

Dans ces conditions, lequel du complexe militaro-industriel ou du complexe agro-industriel est le plus néfaste pour la santé publique ?

Une saisine de l'ANSES par le Ministère de l'Agriculture et de la Santé sur les risques sanitaires liés à la consommation d’aliments contenant des isoflavones et la possibilité d’en servir en restauration collective a mené à un avis conseillant l'interdiction pure et simple du soja dans la restauration collective, sur la base d'études réalisées sur des rats... qui n'ont jamais mangé de soja de leur vie, mais à qui l'on a injecté, par voie orale, des doses d'isoflavones préparées pharmacologiquement.

Pourquoi une étude sur les isoflavones, œstrogènes d'origine végétale, et pas sur les œstrogènes alimentaires d'origine animale ? La raison est tout simplement très éloignée de véritables préoccupations de santé publique...

Si quelqu’un doutait encore que la France soit aujourd’hui l’un des pays les plus soumis aux lobbies – pour ne pas dire l’un des plus corrompus au monde – voici un exemple flagrant : selon le dernier rapport du SIPRI, la France est désormais le deuxième plus grand exportateur d’armes au monde, juste derrière les États-Unis, et devant la Russie et la Chine.

Mais la France est également parmi les premiers exportateurs de produits laitiers transformés et de lait de vache au monde, en perte de croissance ces dernières années.

C'est dans ces conditions que le gouvernement a saisi l’Agence nationale de sécurité sanitaire et de l'alimentation (ANSES) sur les aliments à forte teneur en isoflavones (dont l'un des plus connus, à part la bière, est le soja, principal concurrent des produits laitiers) et que l'ANSES a officiellement recommandé l’interdiction des aliments à base de soja dans la restauration collective, invoquant une prétendue surconsommation de phytoestrogènes.

Or, ces composés (les isoflavones alimentaires du soja) sont largement reconnus pour leurs effets bénéfiques sur la santé, (le soja est consommé depuis des millénaires en Asie), contrairement aux œstrogènes d’origine animale présents dans les produits laitiers – qui ne sont eux jamais remis en cause, malgré tous les signaux scientifiques.

« Comment les aliments à base de soja peuvent-ils à la fois avoir des effets pro-œstrogéniques (protecteurs des os, réduction des bouffées de chaleur) et anti-œstrogéniques (prévention des cancers du sein et de l’endomètre) ? »

« Y a-t-il des personnes qui devraient éviter le soja ? Oui, les personnes allergiques. Mais une enquête nationale a montré qu’environ 1 personne sur 2 000 rapporte une allergie au soja – soit 40 fois moins que le lait de vache, et 10 fois moins que d'autres allergènes communs (poissons, œufs, crustacés, blé, arachides...).  »
— NutritionFacts.org – Is Soy Bad for You ? Who Shouldn't Eat It

Ainsi, la France s'apprête à devenir le premier pays au monde à bannir un aliment végétal sain en restauration collective, pendant que les produits laitiers, viandes transformées, aliments gras, sucrés et ultra-transformés – parfois classés cancérogènes – restent encouragés dans les assiettes.

Ce choix n’est qu’un nouvel exemple d’attaque en règle du gouvernement français contre la santé publique, le bien commun et l’environnement, dans un contexte déjà préoccupant : assouplissement des règles sur les pesticides, relance de l’industrie de l’armement, affaiblissement des normes environnementales.

Pendant ce temps :

Je vis en Bretagne, première région de production laitière de France, et où l’État prévoit également la production de 24 000 obus par jour dans la Fonderie régionale, soutenue par une entreprise se présentant comme un "leader des énergies et technologies vertes" (Europlasma).

Les néo-ruraux sont même empêchés de se plaindre des pollutions agricoles, via des clauses de voisinage destinées à faire taire les citoyens qui souhaitent juste vivre dans un environnement sain.

Tout cela est profondément inquiétant. Je vous invite à interpeller le Président de la République, le Premier Ministre et vos députés sur ces décisions aberrantes, qui vont à l’encontre des données scientifiques, des impératifs de santé publique, et de la transition écologique.

Dans l’attente d’un signal de courage politique de votre part.


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