Sarkozy ou la piteuse parodie de la morale chrétienne

par Rosa L.
jeudi 17 janvier 2008

Nicolas Sarkozy aurait parfaitement pu dire lors de sa conférence de presse du 8 janvier 2008 à l’Elysée  : « Je veux rendre toute puissante l’influence du clergé, parce que je compte sur lui pour propager cette bonne philosophie qui apprend à l’homme qu’il est ici-bas pour souffrir et non cette autre philosophie qui dit au contraire à l’homme : "Jouis." » Le président Sarkozy semble reformu­ler la morale de la classe bourgeoise qui a jadis incarné l’égoïsme féroce et l’intelligence étroite.

La bourgeoisie, alors qu’elle luttait contre la noblesse, soutenue par le clergé, arbora le libre examen et l’athéisme ; mais, triomphante, elle changea de ton et d’allure et étaya de la religion sa suprématie économique et politique, aujourd’hui, la nouvelle bourgeoisie Bling-Bling de Nicolas Sarkozy arbore la valeur travail. Aux XVe et XVIe siècles, elle avait allègrement repris la tradition païenne et glorifiait la chair et ses passions, réprouvées par le christianisme  ; puis, gorgée de biens et de jouissances, elle a renié les enseignements de ses penseurs, les Rabelais, les Diderot, et prê­che l’abstinence aux salariés. La morale capitaliste, piteuse parodie de la morale chrétienne, frappe d’anathème la chair du travailleur ; elle prend pour idéal de réduire le producteur au plus petit minimum de besoins, de suppri­mer ses joies et ses passions et de le condamner au rôle de machine délivrant du travail sans trêve ni merci.

Les internautes ont à recommencer le combat qu’ont combattu les philosophes et les pamphlétaires de la bourgeoisie ; ils ont à monter à l’assaut de la morale et des théories sociales du capitalisme ; ils ont à démolir, dans les têtes de la classe appelées à l’action, les préjugés semés par la classe régnante ; ils ont à proclamer, à la face des cafards de toutes les morales, que la terre cessera d’être la vallée de larmes du travailleur ; que dans la société de l’avenir que nous fonderons « pacifiquement si possible, sinon violemment », les pas­sions des hommes auront la bride sur le cou : car, toutes sont bonnes de leur nature, nous n’avons rien à éviter que leur mauvais usage et leurs excès, et ils ne seront évités que par leur mutuel contre-balancement, que par le développement harmonique de l’organisme humain, car, dit le Dr Beddoe, « ce n’est que lorsqu’une race atteint son maximum de développement physique qu’elle atteint son plus haut point d’énergie et de vigueur morale ». Telle était aussi l’opinion du grand naturaliste, Charles Darwin.


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