Une France plus déchirée, plus exsangue et plus ingouvernable qu’en 1939 bientôt mise à la diète énergétique sine die
par PELLEN
samedi 5 avril 2025
Sous la férule partisane et incompétente de l’UE et du Président de la République, un gouvernement fourvoyé par RTE et poussé au crime par la toxique impéritie d’une ADEME pesant lourd dans les finances publiques perpètre sciemment le naufrage économique de la France, avec la complicité des technologies énergétiques chinoises. L’histoire retiendra ce forfait sous le nom de « sous-traitance du programme d’indigence énergétique PPE3. » : telle est, sommairement décrite, l'alarmante descente aux enfers programmée du pays, que le peuple français se doit de faire massivement circuler.
Dans leur majorité, les Français savent que l’évolution de leur pouvoir d’achat est assujettie à celle du coût de l’énergie, la ressource économique la plus vitale. On ne peut donc être surpris que, à bout d’exaspération, spécialistes et experts dévoués à la pédagogie des préjudices attendus d’un sabordage énergétique délibéré en viennent à s’insurger. Après tant d’années d’inlassables et vaines mises en garde contre ce qui pend au nez des Français, ces protestataires estiment n’avoir plus à leur disposition que l’arme triviale du slogan pour susciter chez un public hélé sur les réseaux sociaux l’intérêt de lire pourquoi l’utopie « PPE3 et mobilité tout électrique » est sur le point de faire loi (1) :
Sous la férule partisane et incompétente de l’UE et du Président de la République, un gouvernement fourvoyé par RTE et poussé au crime par la toxique impéritie d’une ADEME pesant lourd dans les finances publiques perpètre sciemment le naufrage économique de la France, avec la complicité des technologies énergétiques chinoises. L’histoire retiendra ce forfait sous le nom de « sous-traitance du programme d’indigence énergétique PPE3. »
Nullement incommodés par l’invitation des Français à valider avant le 5 avril 2025 la condition ascétique que leur promet cette troisième édition de la Programmation Pluriannuelle de l’Énergie, d’aucuns ne devraient pas manquer de crier à l’alarmisme intéressé. Ils doivent d’ores et déjà savoir que les motifs de leur indignation ne seront recevables que s’ils répondent méthodiquement aux arguments développés dans les articles auxquels renvoie la présente tribune. À défaut d’y adhérer, ils en auront au moins pris connaissance, ce à quoi l’auteur de cette dernière exhorte des compatriotes ne mesurant pas le péril économique et social qu’on est en train de leur planifier.
Reste que parvenir à ruiner à temps la programmation de plusieurs décennies de galère économique et de confort spartiate au moyen de la PPE3 (2) nécessite de forcer l’orientation de toute mobilisation nationale vers l’approvisionnement énergétique du pays, notamment électronucléaire. Le temps presse d’autant plus que, en l’état, cette PPE 3 programme de durcir et d’entretenir sine die la dégringolade économique de la France… et que Dominique Voynet vient d’être mandatée pour veiller à ce qu’il en aille durablement ainsi. Récemment rejoints par quelques députés, les 160 sénateurs ayant réclamé l’abrogation de ce plan ne doivent donc pas rester seuls à exiger de le reprendre à zéro : la presse française et tout ce que le pays compte d’organisations politiques, professionnelles, sociales ou associatives ont l’obligation morale d’appuyer la démarche, sous peine d’avoir à assumer leur complicité avec l’impéritie et les arrangements politiques ayant prémédité la paupérisation qui nous attend. Est-il besoin de rappeler que sans énergie suffisante et suffisamment bon marché aucune guerre de quelque nature qu’elle soit ne peut être menée longtemps et que l’entreprendre au mépris de ce préalable relève du crime d’État ?
Ne nous cachons pas que réussir à retourner comme il se doit les États-Majors de Matignon et leurs auxiliaires penchés sur l’avenir énergétique du pays relève de la gageure, tant l’incompétence le dispute à l’irresponsabilité, à l’incurie, au clientélisme et à l’aveuglement partisans au plus haut niveau de l’État et partout où ses aspirations font autorité. On ne citera pour illustration que la mauvaise foi dans laquelle baigne le rapport de la Cour des Comptes sur la filière EPR (3), dont les (réputés) sages de la rue Cambon n’ont peut-être même pas conscience. Voyez ci-après ce qu’ils y déclarent :
…En 2020, la Cour recommandait de « calculer la rentabilité prévisionnelle du réacteur de Flamanville 3 et de l’EPR2 et en assurer le suivi » (recommandation n°6). EDF n’a pas communiqué ces informations, ce qui amène à considérer cette recommandation comme non mise en œuvre. Les calculs effectués par la Cour aboutissent à une rentabilité médiocre pour Flamanville 3, inférieure au coût moyen pondéré du capital de l’entreprise, sur la base d’un coût total de construction estimé à environ 23,7 Md€2023 (intérêts intercalaires compris). S’agissant du programme EPR2, sa maturité technique a été jugée encore insuffisante fin 2023 pour envisager le passage de la conception initiale à la conception détaillée. Ayant franchi ce jalon en juillet 2024, il conviendrait, entre autres, de réviser les coûts et délais du programme EPR2 en intégrant les raisons et les conséquences du report de cette échéance.
La rentabilité prévisionnelle du programme EPR2 reste, à ce stade, inconnue, d’autant que les conditions de financement de ce programme ne sont toujours pas arrêtées…
On croit rêver. Où cette Cour a-t-elle trouvé qu’il existe un seul EPR de série dans le monde, à ce titre, tenu de répondre aux exigences de rentabilité économique pesant sur toute filière industrielle établie ? Si, pour ces sages, il ne s’est agi que de dimensionner en quelques chiffres la déploration d’un fiasco économico-industriel dont, une fois de plus, le politique porte toute la responsabilité, la communauté professionnelle à laquelle votre serviteur appartient et le rapport Folz n’ont pas attendu l’auguste cénacle pour en faire l’inventaire précis et spécialisé : de Taishan à Flamanville, en passant par Olkiluoto, tous les EPR lancés suivant le même format technologique inédit, incapables d’intégrer en temps réel leurs retours d’expérience mutuels, doivent être considérés comme des prototypes. Au demeurant, on rappelle aux Français que, en décidant du développement de l’EPR, François Mitterrand désavoua souverainement une ingénierie nationale alors au sommet de son expertise et de sa créativité, avec son REP 2000, le réacteur le plus abouti de la filière électronucléaire française duquel les Chinois ont depuis fait leur beurre (4).
Par ailleurs, on a du mal à voir en quoi ce rapport participe à la mère, aujourd’hui, de toutes les missions régaliennes de sauvegarde : la recherche prioritaire de la production la plus abondante et la plus rentable possible de MWh vitale pour le pays sous moins de 15 ans. Pour être crédible, une telle recherche ne peut être que comparative et raisonner en relatif, ce à quoi la communauté professionnelle dont il est question ci-dessus s’est déjà livrée, se faisant forte de démontrer à nos sages qu’il n’y a pas photo entre une quelconque filière EPR et n’importe laquelle des filières éoliennes, en matières de rentabilité économique et de capacités de production.
Partant, il n’y a donc rien de plus légitime qu’exiger de la Cour des Comptes qu’elle soumette rétrospectivement au calcul du coût moyen pondéré du capital les quelque 300 à 400 milliards d’euros engloutis par l’État depuis 20 ans dans des énergies renouvelables poussives et, à titre comparatif, qu’elle soumette au même calcul les quelque 300 milliards d’euros dont on estime que coûtera le programme éolo-photovoltaïque de la PPE3… Pour les y aider, on leur en rappelle ci-après la formule de calcul (!) :
CMPC = K(CP) * [CP/(CP+D)] + [D/(CP+D)]*[K(D) * (1-TAUX D'IMPOSITION)] où K(cp) = taux de rendement exigé par les actionnaires ; CP = capitaux propres ; D = dette totale ; K (d) = taux intérêt moyen des dettes contractées.
Bref, au lamentable point où en est notre pays, la transition énergétique dont les Français ont besoin ne peut pas continuer d’être celle, stérile, qui leur est infligée à prix d’or depuis plus de vingt ans et dont, foi de RTE, l’unique service « décarbonateur » rendu profite à 75 % aux pays voisins de la France. Devant la dynamique d’une augmentation du prix de notre électricité amorcée pour longtemps – actuellement de peu ou prou 10 % –, dont la perte de contrôle ne date pas d’hier, comment ne pas craindre le pire pour l’économie française, quand 85 % de nos industriels déclaraient récemment à OpinionWay qu’elle aura des répercussions sur leurs entreprises ?
Dans les états actuel et prévisible des choses, il est donc à craindre que le pays n’ait à terme d’autre choix que recourir en catastrophe à un plan de sauvegarde énergétique comme celui suggéré dans l’article intitulé Charbon maudit : prohiber des KWh quand on en explose le besoin (5). Le pouvoir politique qui, le moment venu, invoquerait les arguments partisans que l’on sait scélérats pour se dérober à une telle obligation perpétuerait délibérément un commerce actuel de l’électricité dans lequel le contribuable finance à la fois les pseudo fournisseurs alternatifs et des consommateurs insolvables en toujours plus grand nombre, exposant son pays aux tragiques conséquences socioéconomiques que ses électeurs – hélas pas ses seules victimes – n’auraient pas volées.
Tous les Français admettent aujourd’hui à mots plus ou moins couverts que la situation de leur pays est alarmante. Ils sont déjà moins nombreux à admettre que, pour l’essentiel, ce dernier doit sa situation à la calamiteuse politique énergétique suivi par tous les gouvernements depuis le gouvernement Jospin. Mais combien sont-ils à admettre que ne pas tout faire pour remettre le moteur énergétique du pays à peu près d’aplomb dans les meilleurs délais revient à sceller l’impossibilité pour nos enfants de rembourser la dette abyssale que nous leur léguons et à laquelle ils savent d’avance devoir une condition plus précaire que la nôtre ?
(1) https://atlantico.fr/article/decryptage/mobilite-tout-electrique-et-ppe-3-quand-lutopie-fait-loi-andre-pellen
(2) https://atlantico.fr/article/decryptage/ppe-3-nous-programme-plusieurs-decennies-de-galere-economique-et-de-confort-spartiate-andre-pellen