Première enquête participative : les vaccinations

par JL ML
mercredi 25 juillet 2007

Comme cela vient d’être annoncé par Carlo Revelli, Agoravox lance une nouvelle forme d’enquêtes journalistiques indépendantes. Pour le sujet de notre première enquête, nous avons choisi d’aborder le thème des vaccinations. Pourquoi ?

Plusieurs raisons à ce choix :

1) C’est d’abord un sujet d’actualité

Le 5 mars dernier, la loi n° 2007-293 réformant la protection de l’enfance a été promulguée (Journal officiel du 6 mars 2007). Ce texte élargit la peine de six mois d’emprisonnement et de 3 750 € d’amende à tous les refus de vaccination. Jusqu’ici, suivant la vaccination, les pénalités ne sont pas les mêmes. Désormais, la peine la plus lourde est appliquée à tous les refus parentaux de vaccination, sans qu’il y ait eu un vrai débat public autour de cette mesure qui touche pourtant aux libertés fondamentales. La presse généraliste d’information a très peu évoqué cette question.

Le 13 juillet, la ministre de la Santé, Roselyne Bachelot, a décidé de suspendre la vaccination systématique BCG des enfants avant leur entrée en maternelle. Une controverse éthique s’est instaurée sur l’idée de cibler cette vaccination obligatoire pour le BCG, en la réservant aux populations à risques. Le CSHPF (Hygiène publique) et la Haute Autorité de lutte contre les discriminations (Halde) sont pour. Le Comité consultatif national d’éthique est contre.

Pendant des décennies, cette vacination BCG a été présentée comme vitale et ses opposants traités d’irresponsables.

Par ailleurs, plusieurs projets de vaccination généralisée se sont fait jour : Sanofi Pasteur MSD commercialise en France, depuis fin 2006, le Gardasil, premier vaccin préventif du cancer du col de l’utérus, qui a bénéficié d’une rapide autorisation de mise sur le marché à 145, 94 euros la dose (le vaccin s’administre en trois doses). Déjà l’on parle de faire vacciner toutes les fillettes de 10 ans, comme l’a ordonné l’Etat du Texas, provoquant une vive polémique aux Etats-Unis.

Depuis le début de l’année, deux vaccins permettent de prévenir la gastroentérite. La vaccination des plus jeunes pourrait permettre, selon les laboratoires, d’enrayer les épidémies de cette maladie dont on ne peut traiter que les symptômes. La Société européenne des maladies infectieuses pédiatriques (Espid) et la Société européenne d’hépatologie, de gastroentérologie et de nutrition pédiatrique (Espaghan) ont recommandé la vaccination des nourrissons contre le principal virus responsable de la gastroentérite, en publiant des guides d’information à destination des médecins.

Toutes ces substances ne sont pas anodines. Elles s’ajoutent aux médicaments, aux différents additifs ainsi qu’à la pollution diffuse. Personne n’est en mesure de connaître précisément les effets sur notre corps de leur intéraction...


2) C’est
un sujet controversé et très sensible

La presse généraliste d’information est peu bavarde sur la problématique elle-même. Et quand elle parle des vaccinations, c’est la plupart du temps en relayant sans distance, sans utiliser ni ses capacités d’investigation ni son devoir de "poil à gratter" des pouvoirs, le commentaire des autorités médicales et administratives. Les contestations, les oppositions, les critiques (qu’elles soient justifiées ou non - mais comment le savoir si on n’en discute pas ?) sont le plus souvent passées sous silence. De nombreuses associations combattent pour faire difficilement entendre leur point de vue. Des scientifiques aux thèses présentées comme iconoclastes sont ignorés.

En l’absence de ce débat ouvert et respectueux des avis divergents, le mépris, l’insulte et les accusations les plus outrancières tiennent lieu d’échanges. Rien que le fait de reposer la question de l’efficacité (ou de l’intérêt) des vaccinations telles qu’elles sont mises en oeuvre aujourd’hui paraît un crime, comme si tout était nécessairement parfait et que l’on remettait en cause une vérité d’église... Comme si la démocratie ne pouvait supporter pareille interrogation !

Les observateurs non connaisseurs sont perplexes et ont du mal à se forger un point de vue équilibré. Alors, la plupart du temps, ils choisissent de faire confiance aux autorités scientifiques, sanitaires et politiques, oubliant les scandales ravageurs du sang contaminé, de l’amiante (3 000 morts par an), de l’hormone de croissance, de l’hépatite B, etc.

Il faut absolument que puisse exister quelque part un réel débat démocratique. Agoravox ouvre, sans a priori, sa tribune à tous les protagonistes, partisans, adversaires ou simplement spécialistes de tel ou tel aspect de la question.


3) C’est un sujet qui intéresse les lecteurs d’Agoravox

Plusieurs articles ont déjà été publiés sur Agoravox sur la problématique de la vaccination. Ils démontrent qu’il y a un véritable intérêt pour ce sujet et une grande attente d’éclaircissement. C’est pourquoi, en tant que journaliste professionnel, je vais essayer de démêler, autant que faire se peut, le vrai du faux et j’indiquerai les flous et les questionnements qui demeurent irrésolus.

Vous tous qui avez des réponses ou des éléments de réponse aux questions que nous posons, nous vous invitons à nous les communiquer. Nous nous efforcerons d’en faire une juste synthèse, qui n’exclura aucun argument, du moment qu’il est accompagné de "preuves", de références ou d’indices factuels vérifiables.

Nous ne cachons pas que le défi est de taille, tant les avis sont divers et opposés sur ce sujet. Mais la démarche est transparente, puisque les informations apportées par les internautes apparaîtront sur le site et la synthèse sera publiée au vu de tous.

Je vais publier demain un article qui définira les modalités pratiques de cette enquête, les questions que nous nous posons et le mode d’interaction envisagé avec les lecteurs et les rédacteurs d’Agoravox.

Qui suis-je ?

Né en 1950 dans l’Allier, je suis journaliste indépendant. Spécialisé dans le domaine de l’environnement, de l’éco-management et du développement durable, je collabore à différentes publications, la plupart destinées à des publics professionnels.

Depuis mes premières armes dans le journalisme, je milite pour une revalorisation du métier et de son éthique. J’ai créé, avec mon confrère Yves Agnès, ancien journaliste du Monde et ancien directeur du Centre formation des journalistes (CFJ), l’Association de préfiguration d’un Conseil de presse (APCP). Voir en particulier la rubrique FAQ.

Je suis également professeur de journalisme (CNED, CFD-EMI) et inventeur de la démarche véritale destinée à maximiser la qualité épistémologique et “citoyenne” des articles d’information.

J’ai rédigé plusieurs articles sur Agoravox ainsi que sur mon blog et j’ai publié cinq ouvrages à ce jour :



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