Se mettre en drapeau

par C’est Nabum
vendredi 12 mai 2023

 

La démocratie en berne.

 

Le pays connaît des turbulences et notre pilote, qui n'ignore rien des principes qui prévalent au pilotage d'un avion dans la tourmente a décidé de mettre les pales d'une hélice à pas variable dans la position qui offre le moins de résistance à l'avancement, lorsque le moteur est stoppé. Le drapeau aux étoiles sera donc sur le nez de nos cockpits locaux, pour ne pas perdre de vue que nous fonçons dans le mur.

Rappelons à nos amateurs de chiffons, que celui-ci a largement de quoi contrarier les démocrates de tous poils qui lors du dernier référendum à ce propos, avaient repoussé une proposition que les parlementaires félons se sont empressés de voter en abolissant le peuple souverain. Cet oriflamme n'est en rien le drapeau blanc pour annoncer la fin du conflit entre les citoyens et leurs élites mais tout au contraire, une déclaration de guerre pour ceux qui aiment traîner des casseroles sans être indisposés par leur bruit.

Ce grand mouchoir bleu parsemé d'étoiles est une forme élaborée de drapeau rouge agité devant ceux dont la colère n'a aucune chance d'être écoutée. Au lieu des aiguillons du picador, ils devront se contenter des coups de matraque des péones qui assurent la tranquillité du matador du palais.

Ainsi donc, les adeptes de cette dictature libérale que constitue un pouvoir européen sans base électorale lèvent leur drapeau sans honte pour l'accrocher aux frontons de nos mairies en prenant bien garde qu'il cache soigneusement la devise : « Liberté- Égalité - Fraternité » qui n'a plus de raison d'être sous la botte de ceux qui sont en marche vers la Renaissance de la monarchie. À quand les fleurs de lys à la place des étoiles ?

Nous devrions par la contrainte et la loi nous placer sous le drapeau d'une institution tout en adorant l'icône du Monarque qui défend ce pouvoir inique, car la même obligation impose ces deux symboles de notre asservissement et de la rupture du contrat démocratique. Le petit étameur arrogant et méprisant aime par dessus tout son image qu'il entend imposer à un peuple qu'il écarte désormais de son chemin.

Il est venu le temps de la grande conscription générale. Nous devrions tous répondre à la mobilisation générale pour nous mettre sous le drapeau flamboyant d'une Europe qui défend la liberté d'exploiter. Nous ne sommes pas dupes et au bout du combat, nous savons que ce sont toujours les mêmes qui battront en retraite avec leurs acquis sociaux en berne. Voilà le sens véritable de cette mascarade.

Nous n'avons plus qu'à mettre notre drapeau noir dans la poche et nous moucher dans les étoiles. C'est la fin de la République quand un autre symbole vient détrôner celui qui issu de la Révolution, était porteur de tant d'espoir. Seule la bannière des banquiers, des privilégiés, des profiteurs flottera au vent.

Le Freluquet lève haut son drapeau, il affiche son opinion. Le vote n'a été qu'une farce, le véritable pouvoir est dans les mains des oligarques hors sol dont il est la parfaite illustration. Il met sous le joug nos maires, ultime rouage démocratique qui agit encore au nom des citoyens. L'intention est claire, c'est une révolution réactionnaire qui se trame ici.

Que faire devant cette mascarade ? Sortir les casseroles encore et toujours pour faire grand tapage devant ces individus confits dans la haine du peuple. On mesure bien l'urgence qu'il y avait à légiférer sur pareil sujet. Le parlement est devenu le siège de la futilité et du vide politique, il s'est mis en drapeau et tombe en chute libre. Pour sauver le pays du crash, il n'est qu'une solution, déclencher le siège éjectable !

À contre-drapeau.


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