Chirac face aux jeunes paumés

par Ben Ouar y Villón
vendredi 15 avril 2005

Dur d’être un président déconnecté. Depuis ce débat face aux jeunes on le sait définitivement, de l’aveu même du Président : on ne se comprend pas.

Le fossé se creuse entre nos élites dirigeantes, le monde qu’ils dirigent et celui où l’on vit. Il n’est manifestement pas le même. « On n’a pas peut-être pas la même télé » a dit l’un d’eux avec humour.

On aura donc vu un puissant de ce monde donner des leçons à de braves gens qui gagnent (par mois) la moitié de ce que mange cet homme (par jour).

" Dormez braves gens tout est tranquille, nous qui gouvernons, nous avons suffisamment de science pour vous en remontrer et vous tranquilliser".

J’ai été frappé par la teneur des questions. Certaines exprimaient l’angoisse devant l’avenir, d’autres étaient carrément noires. La plupart, hors-sujet (comme c’est pratique !).

Bravo à l’équipe du chef de cabinet qui a bien fait son casting, avec la dose de cynisme qu’il faut lorsque le radeau commence à couler.

Autant de choses faciles à éviter pour le président pédagogue (déma-)...
Aucun "jeune" pour soutenir la contradiction face aux mensonges éhontés de Chirac quant à notre inéluctable perte de souveraineté nationale, devant, non pas les "catastrophes", mais les simples menaces que le projet de Constitution fait planer sur la laïcité, sur les services public, sur l’emploi, sur la sécurité extérieure. Un seul cité l’article II-70 (bravo à ce garçon, qui en a...).

Chirac s’est employé à dire que cela ne changera rien pour nous.
Pour nous, certes. Et encore, en est-il si sûr ?

On a vu que le Président de tous les français n’est pas celui des peuples d’europe qui, eux, se verront empêchés de progresser sur le terrain de la laïcité et des services publics par exemple : La Lettonie va-t-elle développer une grande politque de services publics ? Certainement pas vu les dispositions sur les SIEG (Art. III-166 et 167).

Il se fout de savoir si les femmes de Pologne ou d’Irlande continueront de crever dans les pires souffrances pour avoir pratiqué des avortements illégaux, c’est-à-dire hors de vrais contrôles médicaux...

Comme l’a dit l’un des participants, "quand on voit le pedigree de certains hommes politiques" qui nous exhortent à voter OUI, il y a de quoi se méfier.

Si vous voulez écrire au président : president@jacqueschirac.org,
Lire son blog perso : http://www.jacqueschirac.org/
Méfiez-vous des imitations.


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