2007 : Angela Merkel veut relancer l’Union européenne

par Neos
lundi 11 décembre 2006

Dans quelques semaines, la présidence finlandaise de l’Union européenne va céder le témoin à l’Allemagne pour une nouvelle période de 6 mois de coordination des activités politiques de l’UE. Mme Merkel a déjà dévoilé à plusieurs reprises les grandes lignes du programme de la présidence allemande. 5 thèmes ont ainsi été identifiés et feront l’objet d’âpres discussions entre les Etats membres jusqu’à la fin du mois de juin 2007.

Parmi les priorités de la présidence allemande figurent les limites géographiques de l’Union européenne. Sur ce sujet ultra sensible qui ne peut se séparer du débat autour de la (des) vision(s) globales de la construction européenne, Angela Merkel souhaite poser la question : les Etats membres sont-ils en mesure aujourd’hui de clarifier les frontières physiques de l’UE ? Le sujet est non seulement complexe, compte tenu des positions divergentes des Etats membres, mais également nécessaire pour que le projet général de construction européenne gagne en visibilité pour des citoyens européens de plus en plus demandeurs. La chancelière allemande  annonce la couleur : « une entité politique sans frontières n’est pas viable (..) » Et elle le sait bien : parler des frontières de l’UE est à haut risque politique à l’heure où les négociations d’adhésion avec la Turquie se cristallisent autour de l’ouverture des frontières turques aux ressortissants de la partie chypriote-grecque de l’île de Chypre. Mme Merkel, qui ne cache pas sa préférence pour une Turquie basculant dans le groupe des Etats « partenaires » de l’UE, plutôt que de la voir progresser sur la voie de l’adhésion, a prévenu : « pour les pays qui ne peuvent pas être accueillis en tant que membres à part entière, l’Allemagne aspire à une politique de voisinage élaborée. »


Autre sujet cher à nos voisins allemands : le travail des seniors. Alors que la France lance une campagne de sensibilisation d’envergure en faveur de l’emploi des seniors, dans le cadre de la mise en œuvre de la stratégie de Lisbonne, l’Allemagne, confrontée à une problématique démographique dramatique à cause d’une société vieillissante, tentera de généraliser cette initiative à l’ensemble des Etats et identifier de nouvelles mesures permettant de valoriser et mieux utiliser le savoir-faire des plus anciens sur les lieux de travail.
Troisième priorité de la présidence allemande : la politique énergétique. Dans un contexte de négociations ardues avec la Russie, l’Allemagne saisira cette occasion pour continuer le travail déjà entamé par les 25 depuis plusieurs mois. Elle tentera notamment d’aboutir à un accord avec la Russie sur le volet énergétique et de trouver un compromis avec la Pologne sur les modalités d’approvisionnements du gaz russe.
Mme Merkel y est sensible : la lutte contre le réchauffement climatique sera dans le lot des priorités allemandes pour les 6 prochains mois. Alors que le protocole de Kyoto s’achève en 2012, la présidence allemande tentera de dégager un embryon de position commune des Etats membres sur les orientations stratégiques de l’UE en faveur de l’environnement pour l’après Kyoto à partir de 2013. Pour Mme Merkel, « l’Union européenne doit être pionnière en matière de protection climatique (..) » Saisir et responsabiliser les Etats membres de cette question est selon elle « la seule manière de convaincre d’autres États (tiers) de la nécessité d’agir contre les émissions des gaz à effet de serre qui ont des effets négatifs sur le climat. »
Dernier dossier, et non des moindres : la relance du processus constitutionnel. S’appuyant sur les réflexions des Etats membres depuis l’été 2005 et l’analyse technique de la Commission européenne sur les causes et les conséquences des votes négatifs français et néerlandais aux referenda de la même année, Mme Merkel essayera de « créer des perspectives permettant de donner une nouvelle dynamique au processus d’unification européenne » et « explorer les évolutions futures possibles du processus constitutionnel. » Le dossier est complexe : à ce jour, 16 Etats membres ont ratifié le traité, 2 se sont prononcés contre et 7 Etats ne se sont pas encore officiellement exprimés. La présidence allemande devra négocier un scénario ainsi qu’un nouveau calendrier auprès des Etats membres pour relancer le processus. Accueillant 2 nouveaux Etats membres le 1er janvier 2007, l’UE réclame en effet plus que jamais des adaptations institutionnelles a minima pour continuer à fonctionner normalement. Rendez-vous a donc été fixé par Angela Merkel à Berlin le 25 mars 2007 : devant les chefs d’Etats et de gouvernement des Etats membres, à l’occasion du 50e anniversaire de la signature des traités de Rome, la chancelière allemande devrait faire l’annonce solennelle de nouvelles propositions et perspectives en vue de relancer l’Union européenne.

Source : http://www.bundesregierung.de/


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