Aujourd’hui, la musique comme dans le temps

par Alban MARTIN
jeudi 29 septembre 2005

Et si les nouvelles technologies de diffusion de la musique nous faisaient revenir quelques siècles auparavant ? Explication :

Avant les premiers outils d’enregistrement de contenu audio (on dira que cette fontionnalité a vraiment débuté avec le gramophone et le phonographe fin XIXe), comment écoutait-on la musique ? on se rendait sur le lieu même de sa production, à savoir au concert, au spectacle, à la représentation. Il n’y avait de musique que "live", "en direct", "vivante". Ecouter de la musique revenait toujours à assister à un spectacle, UNIQUE. Aucune représentation n’était exactement pareille à une autre, à chaque fois le caractère vivant du spectacle rendait la prestation irremplaçable.


La valeur de la musique était donc complétée par le sentiment d’assister à quelque chose d’unique.
Avec les nouvelles technologies telles que le haut débit, certains portails internet (ou bientôt certains opérateurs mobiles) proposent de visionner des concerts en direct. Le groupe AIR, le FAI AOL et le label Virgin Music ont notamment proposé une telle prestation aux abonnés payants AOL. A terme, sans doute aurons-nous la possibilité d’assister à n’importe quel concert, depuis n’importe quel endroit : au lieu d’écouter un CD standard, peut-être pourrons-nous nous connecter en direct au serveur d’un artiste et le visionner en plein spectacle : cette unicité de la prestation "quasi à la demande" nous offrira une expérience musicale aussi riche que d’antan. A mon avis, les nouvelles technologies vont nous permettre d’accéder de manière unique à l’univers musical de l’artiste : relation one-to-one, discussion "de un vers plusieurs", prestations interpersonnelles "de masse". Un retour aux sources, rendu possible à grande échelle par les nouvelles technologies.

Cette tendance ne s’exprime-t-elle pas déjà de nos jours chez les plus jeunes, qui font de plus en plus l’arbitrage entre CD (impersonnel) et concert (interpersonnel) ? Des études approfondies pourraient montrer que l’argent qui n’est plus dépensé pour découvrir l’artiste (CD remplacé par le téléchargement gratuit sur les réseaux P2P, ou licence libre "creative commons" autorisant le téléchargement gratuit), est volontairement reporté sur les spectacles vivants chez les personnes ne pouvant s’offrir les deux à la fois. Une étude sur l’affluence des festivals, d’année en année, et sur leur nombre grandissant, serait un bon indicateur.


Lire l'article complet, et les commentaires