Albert Cossery : Mendiants et orgueilleux

par Kindred
samedi 9 mars 2013

A l’occasion du centenaire de la naissance d’Albert Cossery, Frédéric Andrau publie une biographie intitulée Monsieur Albert.

http://lectures.revues.org/10728

http://guilainedepis.blogspirit.com/archive/2013/02/01/livres-hebdo-salue-la-sortie-du-livre-hommage-a-albert-cosse.html

http://archaion.hautetfort.com/archive/2013/02/27/qui-se-souvient-d-albert-cossery-frederic-andrau.html

L’occasion pour moi de revenir sur cet écrivain curieux et sur le dernier livre que j’ai lu : Mendiants et orgueilleux

Albert Cossery est né le 3 novembre 1913 au Caire. Vers l’âge de 20 ans, il s’est installé à Paris où il est mort le 22 juin 2008, dans sa chambre de l'hôtel, à 94 ans.

Il écrivait en français, mais ses romans se déroulaient en Égypte. On dit qu’à la question : "Pourquoi écrivez-vous ? ", il répondait : " Pour que quelqu'un qui vient de me lire n'aille pas travailler le lendemain "...

Les titres de ses quelques livres s’inscrivent facilement dans la mémoire :

Les Hommes oubliés de Dieu (1941).
La Maison de la mort certaine (1944)

Les Fainéants dans la vallée fertile (1948).
Mendiants et orgueilleux (1955)


La Violence et la Dérision (1964)
Un complot de saltimbanques (1975)
Une ambition dans le désert (1984)
Les Couleurs de l'infamie (1999)

 

Il y a longtemps, j’avais lu Les Fainéants dans la vallée fertile. Plus récemment, j’ai lu Mendiants et orgueilleux. J’en donne quelques extraits, pour donner envie.

Le roman se déroule au Caire, bien sûr. Le début est assez léger. Un homme veut attirer l’attention d’une femme. Quoi de plus banal :

« Tout en elle proclamait une fierté naïve et un mépris total pour son entourage.

Elle passa près de Yeghen sans rien changer de son allure, et feignant de l’ignorer complètement. Celui-ci s’était presque arrêté sous le réverbère ; il montra son visage en pleine lumière, la bouche tordue par un rictus qui voulait être un sourire engageant. Mais cette mimique bouffonne fut perdue cette fois pour la jeune fille. Elle ne daigna même pas lui jeter un regard.

Yeghen , déçu par cette façon d’agir, fit encore quelques pas, puis se retourna et courut derrière elle. Il se sentait prêt à provoquer une émeute s’il le fallait. Comment avait-elle osé l’ignorer !

Elle s’arrêta, interdite, l’air grave et un peu effrayé. L’affaire se compliquait pour elle ; elle ne pensait pas qu’il aurait le courage de l’aborder. Instinctivement, elle avait tendu la main ; Yeghen lui remit le bout de papier contenant le poème et s’éloigna en toute hâte, sans se retourner.

Cela s’était passé sans incident ; il avait réussi son coup d’une façon magistrale. Comment allait-elle réagir après la lecture du poème ? »

 

Puis on tombe sur un dialogue moins banal :

(chapitre V)

 

Les choses ne vont pas en rester là. Une fille va mourir des mains de l’un de ces deux hommes.

La suite du roman va donc être une enquête policière, mais le lecteur n’aura pas à chercher l’auteur du crime, puisqu’il aura assisté à la strangulation. Ce plutôt une sorte de Crime et châtiment en moins long et sous une autre latitude.


Lire l'article complet, et les commentaires