N’or : La relève du Rap français débarque à Marseille

par Malika B.
mardi 7 juillet 2009

Le 6 juillet dans les bacs, le second album du jeune et très talentueux rappeur N’or intitulé « Méloman » va faire du bruit cet été !!
Nourredine Benmoussa plus connu sous le pseudo « N’or » (son nom d’artiste) est un jeune rappeur de 25 ans originaire de Marignane dans le 13. Après son album « La France sur écoute » qui avait rencontré un succès sur les ondes de Skyrock notamment et des radios de la région, ainsi que les chaines musicales telles MCM et MTV, il revient sur la scène du rap français avec un second album « Méloman », aujourd’hui dans les bacs (point de ventes fnac, virgin..).

Cet album fera le bonheur des amateurs de rap. Il promet beaucoup de surprises sur l’univers de ce jeune rappeur, un univers mêlant diverses influences musicales à l’image de ce que peut-être son auteur : un Méloman. Le temps d’une interview, N’or a accepté de nous livrer quelques confidences sur lui et ce nouvel album.

Tu est originaire de Marignane près de Marseille, peux tu nous décrire rapidement tes débuts dans le rap français ?

J’ai commencé le rap à 13 ans, influencé par les grands rappeurs de l ’ époque IAM, NTM etc, et peu après j’ai monté un groupe avec deux potes, Servantès et Tmen qui s’appelle 13mil7sang en référence au code postal de Marignane. On a fait pas mal de concerts de quartiers, des freestyles aussi où on enregistrait dans des compiles de rap. On a remporté entre autres le printemps des lycéens en 2000, on a participés au festival Class’Rock en 2002 et à celui du Jazz de Rhodes de la Gavotte (Sèptemes les Vallons). Petit à petit je me suis détaché du groupe pour poursuivre ma carrière solo. Le fait d’avoir crée ce groupe a été un tremplin dans ma carrière car ça m’a beaucoup aidé à découvrir le terrain, à travailler sur un titre. J’ai appris à m’améliorer dans l’écriture de mes compositions, et à développer le travail en équipe. J’ai eu l’occasion entre temps de rencontrer Dj Babtou, avec qui j’ai réalisé un street Cd intitulé « Dis leur que ça vient ». En 2006, j’ai sorti mon premier street album La France sur écoute  qui a été ma première grande expérience en studio.
 

Pourquoi avoir choisi le rap plutôt que le slam ou le rnb ? Qu’est ce qui t’a attiré dans ce mode d’expression ?

A l’époque le slam n’existait pas quand j’ai commencé, et j’aime beaucoup écouter du rnb, j’aurai aimé en chanté seulement j’ai trouvé que ma voix ne correspondait pas à ce style, et que le rap s’harmonisait mieux avec ma voix. Le rap pour moi c’est un défouloir, un peu comme la boxe. Et c’est gratuit, suffit d’un stylo et d’un papier pour extérioriser ses sentiments et s’exprimer sans tabou quelque soit son humeur. Le rap je me reconnais dedans, je compose moi même mes textes et c’est un bon moyen de m’exprimer, c’est pour ça que je l’ai choisi.

Comment définirais tu ton style de rap parmi les autres rappeurs ?

En fait, je n’ai pas envie qu’on me mette une étiquette, car mon style touche à toute sorte de rap, je dirais que je suis polyvalent, je ne veux pas me cantonner à un style en particulier. En fait j’écris surtout à l’humeur du jour, je ne me limite à rien, et je veux faire ce que j’aime dans le rap comme je l’entends. Mon rap se fait au feeling, et ça peut être du rap hard core, comme du freestyle, comme du rap français....C’est ce coté mélomane que je veux faire ressortir dans mon album. Et on est tous un peu mélomane quelque part.

Parle nous maintenant de ton second album « Méloman », qui sortira lundi dans les bacs.

J’ai appelé le projet « Méloman » pour montrer justement que mon rap s’imprègne de tous les styles de musiques car moi même je suis un passionné de musique, j’écoute de tout que ce soit de la variété, de la pop, de la soul, du rnb... Dailleurs c’est ce qui fait de moi un méloman. Par exemple, en ce moment, j’écoute autant du  la Fouine (rap français), que le dernier album de Rick Ross (rap US) en passant par du Nekka (style pop) ou du Patrice (chanteur français)...

Ce projet c’est la concrétisation de 2ans de travail en studio, où on a sélectionné 17 titres. J’y retrace mon vécu, mes coups de gueules, j’y aborde des thèmes sérieux aussi comme celui des orphelins, celui de la jeunesse de France, de la délinquance où je fait d’ailleurs un featuring avec un jeune de mon quartier qui s’appelle Zifou, qui fait ses débuts dans le rap. J’ai voulu que cet album me corresponde et qu’il reflète ma vision du rap et de ce qui m’entoure.

Artistiquement avec qui t’es tu entouré pour enrichir ce second album ?

Pour ce second album, j’ai travaillé en collaboration avec mon producteur attitré Mathieu Di Chiara dit « moustik », c’est mon beatmaker. Il y aussi Dj Babtou, mon acolyte qui a supervisé la réalisation en studio de l’album. J’y ait fait participé Tmen et Servantès, les deux membres qui composaient le groupe 13mil7sang, ça a été une occasion de se retrouver autour de ce qu’on aime, histoire de se revoir. On a introduit aussi des chœurs de deux chanteuses talentueuses : Sophie et Jenna. Et j’ai aussi fait un morceau avec le jeune Zifou, histoire de l’aider à se lancer dans le rap comme je l’avais voulu à son age.

Qu’est ce qu’il apporte de nouveau par rapport à ton premier album Freestyle « La France sur écoute » ?

En 2006, quand j’ai sorti le street album « La France sur écoute » c’était surtout pour la famille, les amis qui m’ont demandés de leur faire une compilation de tout ce que j’avais fait auparavant. Donc même si l’album a été commercialisé pour le public, à la base, il était plus destiné à ceux qui me suivaient depuis le début... Alors qu’avec « Méloman » c’est pour faire connaître mon rap à un maximum de gens et leur faire découvrir un peu mon univers musical. Ce second album montre mon évolution dans le rap et c’est surtout un premier pas dans ma future carrière .

Est ce que ça a été dur pour toi de te dévoiler au public à travers cet album ?

C’est vrai que j’ai mis du temps à rentrer dans cette ambiance où je devais parler de mon parcours, de ma vie. Je ne suis pas quelqu’un de très extraverti. Ce qui m’a aidé à me dévoiler plus c’est que je me suis renfermé dans ma bulle en studio.

Dans les titres « Forever » et « Mon itinéraire », tu parles de ton vécu, des galères que tu as rencontrés avant de te faire une place dans le rap. Est-ce une manière à toi de dire à ceux qui veulent aussi faire carrière que si on veut on peut ?

Oui tout à fait, en m’inspirant de mon parcours, je veux montrer qu’il suffit d’y croire et de pas renoncer à ses ambitions. Quand je vois que je débute vraiment ma carrière avec un label, des producteurs etc après 11 ans dans l’ombre où j’ai eu des difficultés à m’imposer dans la scène du rap, je réalise qu’il faut énormément de boulot pour y arriver. Je délivre un message d’espoir et d’encouragement pour ces jeunes, car ils en ont besoin.

Qu’est ce qu’on peut te souhaiter pour ta future carrière ?

Que la santé aille bien, que je reste un passionné de musique, un méloman et que je continue à faire du bon son, qui plaise au public. Et que je continue à faire ce qui me tient à cœur, à concrétiser mes projets dans le rap.


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