Sympathisant certes mais pas militant

par C’est Nabum
samedi 25 août 2012

On ne peut tout faire

Vidéo 

Écrivailleur et pas pédaleur.

Mon court séjour sur la Caravane à vélo des indignés du nucléaire m'a permis de constater amèrement que je ne peux à loisir changer les rôles et les postures. Je suis un sympathisant, quelqu'un qui soutient une idée qui est viscéralement ancrée au fond de mes convictions le plus profondes mais je ne peux entrer dans la logique militante où les mots écrits ou dits doivent tenir compte de la ligne adoptée.

Cela demande trop de retenue, trop de distance par rapport à l'acte d'écrire qui suppose un laisser-aller des doigts sur le clavier dans l'expression immédiate et sincère des affects et des sentiments. Moduler son langage, infléchir ses désappointements parce qu'ils ne s'inscrivent pas dans la stratégie adoptée, c'est au-dessus de mes forces.

Je veux laisser mes doigts aller à leur guise, je ne peux pas mettre de l'eau fût-elle exempte de radiations dans un vin que j'aime astringent, capiteux et au fort caractère. Le plus sage est de poursuivre la route à distance, d'encourager sans être du nombre. Tant pis, si parfois une réflexion n'est pas de nature à intégrer la ligne initiale. C'est donc de ma seule place et sous mon seul pseudonyme que j'écris. Mes propos n'engagent nullement les initiateurs de la Caravane auquel je conserve toute mon estime et ma sympathie.

Mais poursuivre me semblait impossible car j'ai placé le combat sur le plan des écrits. Même s'ils sont engagés, ils demeurent, c'est du moins mon souhait, emprunts d'une volonté d'esthétisme et de construction littéraire (même si ce terme est prétentieux). Coller au plus près à la réalité quotidienne, rester dans le factuel tout en évitant les emportements du style ou de la formule, ne peut me convenir.

Et surtout, faire du vélo m'éloigne de ma zone de nocivité supposée (ce que j'espère naïvement) qui est l'immense toile d'où je ne suis qu'une minuscule molécule d'eau. Pourtant c'est de là que je veux faire des ronds dans la mare aux canards, bretter et jouter avec les personnes qui me font l'honneur de commenter. Que leurs réactions soient hostiles ou favorables, je leur dois réponse courtoise et rapide, car c'est ainsi que je conçois le débat.

De ma bicyclette, j'ai ressenti la frustration de ne pouvoir satisfaire à cette exigence purement morale qui a toujours été mienne. Je reprends donc ma vigie internet, mon espace d'expression est ici et non sur un terrain qui demande trop de souplesse et de temps. J'espère que vous comprendrez ma posture.

La Caravane poursuivra sa route sans moi comme elle débuta le chemin pareillement. Nul n'est indispensable, j'espère simplement être utile et pour cela, le meilleur endroit est derrière mon clavier. Je sais avoir blessé l'organisateur, pas vraiment convaincu par mes arguments qu'il prit pour des arguties. Je souhaite que le temps lui permette de croire que ce n'est pas une trahison mais un constat d'impossibilité.

Je ne peux écrire sans être totalement en accord avec le contenu de ce que je couche sur l'écran mystérieux. Je ne suis pas comme cette journalistes d'un journal du Centre qui reconnaissait ne pas être libre d'écrire certaine chose sur le nucléaire. Son compte-rendu devait être neutre et insipide pour ne pas s'aliéner les responsables irritables sur ce dossier.

Un incident venait d'avoir lieu dans une centrale ligérienne. Le journal chargé des Nouvelles locales s'est satisfait de l'annonce officielle de la responsable en communication d'EDF. Aucune contre-enquête, aucun contrôle des affirmations de la dame. Tout est sous contrôle et il n'y a aucun risque pour l'environnement. Nous avons pu apprécier par le passé ce que signifiait cette formule vide de réalité ! La jeune journaliste, pourtant favorable à nos thèses était bâillonnée par sa fonction.

Je veux rester libre et je reprends donc cette liberté qui m'est aussi chère que mon désir de voir notre pays sortir au plus vite de l'impasse nucléaire ! Merci …

Librement mien !

Ils continuent …

Les départs sont prévus à 10 heures et les arrivées à 17 heures devant les mairies des villes étapes.

Caravane à vélo de Plogoff à Fessenheim

des indignés de plus en plus inquiets du nucléaire

jeudi 23 aout : Départ de la mairie de Chaumont-sur-Loire à 10 heures

Arrivée à la centrale de SAINT LAURENT DES EAUX à 17 heures

vendredi 24 aout : arrivée à Orléans

samedi 25 aout : arrivée à la centrale de DAMPIERRE EN BURLY

DIMANCHE 26 AOUT : arrivée à la centrale de BELLEVILLE

lundi 27 aout : arrivée à Entrains-sur-Nohain

mardi 28 aout : arrivée à Vézelay

mercredi 29 aout : arrivée à Semur-en-Auxois

jeudi 30 aout : arrivée à Darcey

vendredi 31 aout : arrivée à Moloy (Valduc,
CEA : centre nucléaire pour la production d'armements)

samedi 1er septembre : arrivée à Dijon

DIMANCHE 2 SEPTEMBRE : arrivée à Pesmes, après passage àPontailler-sur-Saône (déchets, stockage. Installation de stockage de déchets dangereux ayant reçu des boues de décantation de très faible activité provenant du Centre d'Etudes de VALDUC)

lundi 3 septembre : arrivée à Besançon

mardi 4 septembre : arrivée à Baume-les-Dames

mercredi 5 septembre : arrivée à L’Isles-sur-le Doubs

jeudi 6 septembre : arrivée à Montbéliard

vendredi 7 septembre : arrivée à Mulhouse

SAMEDI 8 SEPTEMBRE : arrivée à la centrale de FESSENHEIM

et DIMANCHE 9 SEPTEMBRE : festivités puis ballade à WYHL en Allemagne. En 1975, occupation du chantier de la centrale nucléaire par 25 000 militants pendant 8 mois : de Kaisergaust (Suisse) à Gerstheim (Bas-Rhin), 12 projets de réacteurs sur le Rhin sont abandonnés.


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