Les Rita Mitsouko : le bonheur de l’anticonformisme...
par rosemar
vendredi 31 janvier 2020
Les Rita Mitsouko... tout le monde connaît ce duo d'auteurs-compositeurs-interprètes pop-rock formé en 1979, composé de Catherine Ringer et Fred Chichin. Le groupe, révélé en 1985 par le tube Marcia Baïla, est l'un des plus populaires dans les années 1980.
Et pourtant, aucune biographie ne leur avait été jusque là consacrée...
Cet oubli a été enfin réparé puisque Stan Cuesta, auteur, journaliste, musicien français, a écrit un ouvrage qui leur est dédié : "Catherine Ringer et les Rita Mitsouko"... un livre abondamment illustré.
Invité lors du Festival de la biographie à Nîmes, le journaliste a évoqué la carrière, les débuts du groupe...
L'enfance de Catherine Ringer est placé sous le signe de la créativité, de l'éclectisme : elle s'intéresse à beaucoup de choses, elle a fait sa culture musicale aussi bien avec Brassens que David Bowie ou Dalida.
"En fait, elle n'a jamais pris de cours de chant, elle écoutait la radio, elle chantait par dessus les chanteurs à la radio... elle changeait sa voix parce qu'elle imitait la voix des chanteurs, par exemple, elle imitait beaucoup Dalida en prenant son accent, cette espèce d'accent italien, égyptien, on ne sait pas trop...
Elle adore prendre des voix, par exemple, dans Marcia Baïla, c'est une chanson qu'elle chante avec un faux accent espagnol... ça lui vient de son enfance.
Très jeune, Catherine Ringer se distingue par son anticonformisme : par exemple, elle a fréquenté l'université de Vincennes réputée pour son esprit de liberté... elle a côtoyé beaucoup l'underground, l'art contemporain, le théâtre contemporain.
Elle a quitté le domicile familial à l'âge de 13 ans pour vivre avec un homme plus âgé qu'elle : c'est quelqu'un qui a lui servi de maître spirituel, qui l'a initié au théâtre contemporain. Mais, en fait, aujourd'hui, quand elle en parle, elle dit que c'était un pervers narcissique et qu'elle était sous son emprise.
Cela lui a permis de faire du théâtre contemporain avec Michael Lonsdale, de chanter avec Yannis Xénakis, et en même temps de faire du cinéma porno...
C'était une époque de liberté, celle des années 70."
Elle s'en gargarisait avec son côté provocateur en disant : "J'adorais passer de Yannis Xénakis, le matin à un film porno, le soir."
L'auteur évoque ensuite sa rencontre avec Fred Chichin : ils avaient beaucoup d'atomes crochus, notamment cette envie d'innover dans le domaine musical.
"Ils composent des musiques haletantes, des boîtes à rythme rouillé où des synthétiseurs dissonants soutiennent de leur bip bip des guitares cradingues, le tout magistralement survolé par la voix de chanteuse d'opéra déjantée de Catherine Ringer."
Dans toute la carrière des Rita Mitsouko, ce qui prédomine, c'est l'absence de concession aux modes, au show business. Ainsi, ils ont toujours refusé de participer à une tournée internationale parce qu'ils avaient des enfants en bas âge qui allaient à l'école.
Stan Cuesta, à travers dix temps forts, retrace la carrière de la chanteuse, avec Fred Chichin au sein des Rita Mitsouko, puis en solo.
Une carrière placée sous le signe de la liberté, de l'originalité et de l'anticonformisme...
Le blog :
http://rosemar.over-blog.com/2020/01/les-rita-mitsouko-le-bonheur-de-l-anticonformisme.html
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