Le « péril existentiel » de la Russie, la Troisième guerre mondiale et ce qui adviendra à la fin de la guerre en Ukraine
par Hamed
jeudi 22 mai 2025
Le président américain fait tout pour redonner de la vigueur et l’espoir à la nation américaine pour changer les donnes et retrouver sa grandeur comme il dit, mais le peut-il ? Qu’il dit qu’il va régler la guerre en Ukraine, il est clair qu’après trois années de guerre, et le conflit est entré dans la quatrième année, et c’est toujours l’impasse, malgré le soutien massif européen et américain depuis le début de la guerre, la situation reste toujours dans l’état. Très peu de changements malgré quelques prises de villages ukrainiens par la Russie, et une occupation d’un petit territoire en Russie, dans la région de Koursk.
En toute logique, Trump ne fait que suivre la marche de l’histoire, nonobstant le refus de Kiev et ses alliés européens qui veulent continuer la guerre craignant que la fin du conflit n’entérine définitivement l’appartenance à la Fédération de Russie de la Crimée et de Sébastopol et des régions de Donetsk, Louhansk, Kherson et Zaporijjia, déjà annexées. Ce qui constituerait une défaite pour l’Europe mais les États-Unis, avec Trump, acceptent cette éventualité du fait que la Russie détient toutes les cartes alors que l’Ukraine n’en détient aucune.
La question se pose pourquoi Trump a changé complètement de politique, contrairement à ce qu’a suivi Biden dans sa politique avec l’Ukraine. En fait, Trump a compris que la Russie n’abandonnera en aucun cas les régions ukrainiennes annexées, non seulement parce qu’elles sont globalement habitées par des populations russophones, mais surtout la Russie ne veut en aucun cas avoir en l’Ukraine, un futur talon d’Achille, doté de l’arme nucléaire comme la Corée du Nord, qui « l’immunisera » et constituera une « menace » permanente à ses frontières.
En effet, ce qu’a vécu Donald Trump, lors de son premier mandat, avec la Corée du Nord, lui rappelle ce que peut être une nation hostile à ses frontières qui, procédant à des essais nucléaires et des tirs ICBM, devient aussitôt une menace puisqu’elle est immunisée par la possession d’armes nucléaires Une guerre avec cette nation hostile à ses frontières provoquerait des désastres irréparables ; ce qui obligerait une coexistence basée plus que sur la dissuasion nucléaire, par l’hostilité que voue la nation à la superpuissance, et c’est le cas avec la Corée du Nord, la situation se transformerait en véritable chantage pour la superpuissance américaine.
Et cette sécurité de l’asymétrie du faible contre le fort devient émotionnellement extrêmement forte pour la superpuissance. Heureusement pour les États-Unis, la Corée du Nord est en Asie, très loin des États-Unis ; la distance entre la Corée du Nord et les États-Unis est de 9640 km ; le risque est beaucoup plus grand pour la Corée du Nord, en cas de guerre nucléaire avec les États-Unis, qui se trouverait « saturée » par des frappes nucléaires massives ; ces frappes massives viendraient raser toutes les villes nord-coréennes alors que la superpuissance américaine avec ses systèmes anti-missiles a plus de chance de parer aux attaques nucléaires nord-coréennes. Bien entendu, quelques missiles ICBM pourraient passer et raser des villes américaines.
Les systèmes anti-missiles américains n’offrant pas une garantie totale, et c’est là le risque de l’asymétrie du faible contre le fort. Il demeure néanmoins que le faible ne chercherait pas à se suicider sauf folie ni les États-Unis à provoquer le faible. Et c’est la raison pour laquelle Donald Trump a rencontré Kim Jong-un pour éviter l’irréparable, une guerre nucléaire.
En revanche, si la Corée du Nord était située à la frontière de la superpuissance américaine, la situation aurait changé totalement ; un danger potentiel aurait existé à ses frontières ; la situation serait intenable, insupportable pour les États-Unis. Et c’est ce que la Russie ne veut à aucun prix que l’Ukraine intègre l’OTAN et que, par une aide américaine, arrive à se doter de l’arme nucléaire ; une telle situation exposerait Moscou à une frappe nucléaire ukrainienne ; ce qui affaiblirait la Russie face à l’Occident. Et c’est la raison pour laquelle le président russe Vladimir Poutine a déclaré que « la guerre en Ukraine est considérée comme un enjeu existentiel » pour la Russie.
Il faut se rappeler la crise des missiles à Cuba, en 1962, qui était sur le point de provoquer une guerre nucléaire entre les États-Unis et l’Union soviétique. Des missiles nucléaires soviétiques étaient entreposés secrètement à Cuba, et le renseignement américain, par voie aérienne, a détecté l’implantation des missiles soviétiques. Le président américain John F. Kennedy, après en avoir reçu la confirmation par ses services de renseignement, a informé le peuple américain de la présence de missiles soviétiques à Cuba.
Dans son discours, Kennedy s'est adressé à la nation américaine et au monde, exigeant de l'Union des républiques socialistes soviétiques (URSS) qu'elle retire les missiles qu'elle était en train d'installer sur l'île de Cuba, à proximité du territoire américain. C’était le branle-bas de combat qui précédait l’irréparable entre les États-Unis et l’Union soviétique. Pour les États-Unis, c’était réellement une « question existentielle » qui se posait pour l’Amérique.
Il est très important de se remémorer ce qui s’est passé, à l’époque, avec la crise des missiles, en 1962, à Cuba. Dans un contexte de guerre froide, le monde entier retenait son haleine ; une troisième guerre mondiale menaçait le monde. La lecture du discours du président américain John F. Kennedy donne une idée de ce qui s’est passé, des risques d’une guerre nucléaire entre les États-Unis et l’URSS, qui aurait été la plus grande catastrophe du monde ; une catastrophe apocalyptique depuis la disparition des dinosaures qui aurait été causée, selon les scientifiques, par la collision d'un astéroïde géant avec la péninsule du Yucatán, il y a 66 millions d'années. Nous en donnons ci-après les grands traits du discours du président Kennedy.
Discours. Date : 22 octobre 1962
« Bonsoir mes compatriotes,
Fidèle à sa promesse, le gouvernement a continué de surveiller de très près les préparatifs militaires soviétiques à Cuba. Au cours de la dernière semaine, nous avons eu des preuves incontestables de la construction de plusieurs bases de fusées dans cette île opprimée. Ces sites de lancement ne peuvent avoir qu'un but : la constitution d'un potentiel nucléaire dirigé contre l'hémisphère occidental. (...)
Les caractéristiques de ces nouvelles rampes de lancement pour missiles se rapportent à deux types d'installations distincts. Plusieurs de ces bases sont dotées de missiles balistiques de portée moyenne, capables de transporter une tête atomique à quelque deux mille kilomètres. Ce qui signifie que chacune de ces fusées peut atteindre Washington, le canal de Panama, cap Canaveral, Mexico ou tout autre ville située dans le sud-est des Etats-Unis, en Amérique centrale ou dans la région des Caraïbes. (...)
Cette transformation précipitée de Cuba en importante base stratégique, par suite de la présence de ces puissantes armes offensives à long rayon d'action et qui ont des effets de destruction massive, constitue une menace précise à la paix et à la sécurité de toutes les Amériques. Elles font délibérément fi, et d'une façon flagrante, du pacte de Rio de 1947, des traditions de cette nation et de cet hémisphère, de la résolution conjointe prise par le 87e congrès, de la charte des Nations unies et de mes propres mises en garde publiques aux Soviétiques les 4 et 13 septembre.
Cette action est également en contradiction avec les assurances réitérées données par les porte-paroles soviétiques, tant en public qu'en privé, selon lesquelles l'installation d'armements à Cuba ne revêtirait que le caractère défensif prévu à l'origine, et que l'Union soviétique n'a aucun besoin, ni aucun désir d'installer des missiles stratégiques sur le sol d'une autre nation.
L'ampleur de cette entreprise prouve clairement qu'elle a été mise au point depuis plusieurs mois. Cependant, le mois dernier encore, à peine avais-je fait la distinction entre l'installation éventuelle de missiles terre-terre et l'existence de missiles anti-aériens défensifs, le gouvernement soviétique avait déclaré publiquement le 11 septembre que « l'armement et l'équipement militaire expédiés à Cuba sont exclusivement destinés à des fins défensives », que « l'Union soviétique n'a aucun besoin de transférer ses armes, en vue de représailles contre un pays, dans un pays comme Cuba par exemple », et que « l'Union soviétique dispose de fusées tellement puissantes, capables de porter ses ogives nucléaires, qu'il est absolument inutile de rechercher des bases de lancement en dehors du territoire soviétique ». Cette déclaration était fausse.
Jeudi dernier encore, alors que je disposais de preuves irréfutables de l'accélération de ce dispositif offensif, le ministre soviétique des Affaires étrangères, M. Gromyko, me déclarait dans mon bureau qu'il avait reçu instruction d'affirmer une fois de plus comme, disait-il, son gouvernement l'avait déjà fait, que l'aide soviétique à Cuba « n'avait pour seul but que de contribuer aux moyens de défense de Cuba », que « l'entraînement par des spécialistes soviétiques des nationaux cubains dans le maniement d'armements défensifs ne revêtait aucun caractère offensif », et que « s'il en était autrement le gouvernement soviétique ne se serait jamais laissé entraîner à prêter une telle assistance ». Cette déclaration était également fausse.
Ni les États-Unis d'Amérique ni la communauté mondiale des nations ne peuvent tolérer une duperie délibérée et des menaces offensives de la part d'une quelconque puissance, petite ou grande. Nous ne vivons plus dans un monde où seule la mise à feu d'armes constitue une provocation suffisante envers la sécurité d'une nation et constitue un péril maximum. Les armes nucléaires sont tellement destructrices, et les engins balistiques sont tellement rapides, que tout accroissement substantiel dans les moyens de les utiliser, ou que tout changement subit de leur emplacement peut parfaitement être considéré comme une menace précise à la paix. (...)
Notre détermination inébranlable doit donc être d'empêcher l'utilisation de ces missiles contre notre pays ou n'importe quel autre, et d'obtenir leur retrait de l'hémisphère occidental.
Notre politique a été marquée par la patience et la réserve. Nous avons fait en sorte de ne pas nous laisser distraire de nos objectifs principaux par de simples causes d'irritation ou des actions de fanatiques. Mais aujourd'hui il nous faut prendre de nouvelles initiatives - c'est ce que nous faisons et celles-ci ne constitueront peut-être qu'un début. Nous ne risquerons pas prématurément ou sans nécessité le coût d'une guerre nucléaire mondiale dans laquelle même les fruits de la victoire n'auraient dans notre bouche qu'un goût de cendre, mais nous ne nous déroberons pas devant ce risque, à quelque moment que nous ayons à y faire face. (...)
Le prix de la liberté est toujours élevé, mais l'Amérique a toujours payé ce prix. Et il est un seul chemin que nous ne suivrons jamais : celui de la capitulation et de la soumission. (...)
Notre but n'est pas la victoire de la force mais la défense du droit. Il n'est pas la paix aux dépens de la liberté, mais la paix et la liberté dans cet hémisphère et, nous l'espérons, dans le monde entier. Avec l'aide de Dieu, nous atteindrons ce but. »
Précisément, il existe beaucoup de similitude entre la crise des missiles à Cuba, en 1962, et la guerre russo-ukrainienne, aujourd’hui. Et on comprend pourquoi la Russie exige que l’Ukraine n’intègre pas l’OTAN et que l’armée ukrainienne en termes d’effectifs soit limitée. Le raisonnement de Moscou sur l’Ukraine est le suivant : « Si l’Ukraine intègre l’OTAN, elle deviendrait en quelque sorte le Cuba des années 1960, ou la Corée du Nord pour la Russie. »
Avec son hostilité pour la Russie, pour s’immuniser contre toute attaque de la Russie, elle poursuivrait certainement un « plan secret pour se doter d’armes nucléaires ». Aidée par les États-Unis et l’Europe, et comme elle dispose déjà de quatre centrales nucléaires électriques, l’Ukraine n’aurait pas de grands problèmes pour y arriver, comme d’ailleurs ce qu’a fait Israël, avec l’aide des États-Unis, qui s’est constitué un arsenal nucléaire secret. Dotée de missiles nucléaires, l’Ukraine sera immunisée de facto.
La distance entre les deux grandes villes russes, Moscou, Saint-Pétersbourg, et le territoire ukrainienne est de l’ordre de 500 à 1000 km ; une distance beaucoup plus proche qu’entre la Corée du nord et les États-Unis qui est de l’ordre de 10 000 à 13 000 km. Le temps est extrêmement court, de quelque dizaine de minutes, ce qui rend l’interception par le système anti-missile russe très difficile.
On comprend pourquoi la Russie pose cette conditionnalité sur la non-intégration de l’Ukraine à l’OTAN. Pour la Russie, il est donc hors de question qu’elle ait à ses frontières, en l’Ukraine, une « Cuba » ou une « Corée du Nord ». Et c’est ce qui s’est passé, en 1962, à Cuba lorsque le président John F. Kennedy, dans son discours, le 22 octobre 1962, a lancé un ultimatum à peine voilé aux Soviétiques. Il les a mis en demeure de retirer les fusées à tête nucléaire installées à Cuba, aux portes des États-Unis. Le monde tremblait dans la crainte d'une guerre nucléaire entre les deux superpuissances. Mais Nikita Khrouchtchev, secrétaire général du PCUS, s’est incliné. Chacun a respiré ; la sagesse a prévalu.
Donc, force de dire que c’est un « problème existentiel » qui se joue pour la Russie, comme ce qui s’est passé en 1962 et en 2017-2018, avec la Corée du Nord. Et le président Vladimir Poutine a averti, plusieurs fois, les Occidentaux qu’une situation de danger existentiel pour la Russie l'obligerait à envisager le premier au recours aux armes nucléaire. Et c’est ce qui n’est pas compris par les pays d’Europe et par le président Joe Biden, durant son mandat, tous pensaient que le président russe « bluffait ».
Compte tenu de l’hostilité de l’Europe et des États-Unis en plus de la libération de ces populations et l’annexion de ces régions à la Russie, il est apparu clairement, depuis le début du conflit en 2014, que l’Occident voulait faire jouer un rôle bien plus grand à l’Ukraine, en le poussant contre la Russie. D’où cette méfiance de Moscou d’abord de la guerre et du temps de guerre qui n’a pas cessé de s’étendre ; l’Occident recherchait par l’usure une victoire pour l’Ukraine, ce qui aurait conforté l’Union européenne, les États-Unis et l’OTAN. Sauf que c’est l’impasse ; et les menaces de recours aux armes nucléaires n’étaient pas du bluff, mais des menaces basées sur une réalité que vivait la Russie.
Et, heureusement, qu’à la veille de la quatrième année de guerre, un événement a surgi, c’est l’élection de Donald Trump à la présidence américaine, qui a changé les donnes. Et même la Russie « attendait » ce qui allait sortir des élections présidentielles américaines de novembre 2024. Malgré les aides massives en armements par l’Europe et les États-Unis, et les attaques en profondeur sur le territoire russe, les menaces de recours à l’emploi d’armes nucléaires ont baissé ; l’Ukraine a continué ses attaques ; la Russie continuait dans son offensive à gagner des villages, le long du front.
Avant l’élection de Donald Trump, l’Occident tout entier ne prenait pas en compte l’avertissement de Poutine sur le « péril existentiel » qui pesait sur la Russie dans la guerre en Ukraine. Et pourtant, la crise des missiles à Cuba n’est pas si lointaine, elle concerne les armes nucléaires, le monde était à deux doigts d’une « Troisième guerre mondiale ».
Donc, il est clair que si l’administration démocrate américaine était restée aux commandes à la Maison Blanche, pour un nouveau mandat 2025-2028, la guerre en Ukraine qui certainement aurait perduré resterait toujours dans l’impasse, il est plus que certain que Moscou « n’aurait plus bluffé » comme les États-Unis et l’Europe l’auraient pensé. Qu’une frappe nucléaire russe aurait survenu et qu’elle aurait touché très probablement l’Ukraine ; une stupeur va frapper les États-Unis et l’Europe. Des consultations de l’OTAN vont s’opérer et rien de tangible n’en sera sorti. Pourquoi ? Parce que l’OTAN aurait affaire à une guerre nucléaire ; c’est la fin d’une guerre conventionnelle.
Les États-Unis auraient certainement reculé ; une riposte nucléaire sur la Russie entraînerait une riposte immédiate sur les États-Unis. Ouvrant le début d’une Troisième guerre mondiale. Par conséquent, le « téléphone rouge » immédiatement relierait les États-Unis à la Russie et y mettrait fin à la guerre.
Tout ce que la Russie aurait demandé lui serait accordé ; les quatre régions ukrainiennes annexées (Louhansk, Donetsk, Zaporijjia, Kherson et la Crimée), et l’interdiction à l’Ukraine de rejoindre l’OTAN, la limitation de l’armée, etc. Bien sûr, la Russie n’abuserait pas dans les négociations. Cependant, l’essentiel pour elle est que l’Occident apprendrait à la respecter en tant que superpuissance nucléaire mondiale.
Et c’est précisément pourquoi Donald Trump est devenu président des États-Unis ? C’est en fait Dieu, l’Esprit du monde qui a tranché en jetant son dévolu sur lui ; c’est l’Esprit du monde qui l’a élevé à la magistrature suprême aux États-Unis, le 20 janvier 2025. Et cette vérité métaphysique que l’on y croit ou non n’a pas d’importance ; c’est métaphysique et tout ce qui est métaphysique dépasse l’homme ; ne s’interrogeant que sur une question basique « pourquoi il y a vie, et après la vie, la mort ? », et ça concerne tous les humains, il n’y a pas de réponse.
Enfin, rappelons l’événement central, vu en direct sur toutes les télévisions du monde, qui a eu lieu dans le bureau ovale de la Maison Blanche, lors de l’altercation entre le président ukrainien Vladymyr Zelensky et le président Donald Trump : « Vous jouez aux cartes. Vous jouez aux cartes. Vous jouez avec la vie de millions de personnes. Vous jouez avec la Troisième Guerre mondiale. Vous jouez avec la Troisième Guerre mondiale. Et ce que vous faites est très irrespectueux envers ce pays, ce pays qui vous a soutenu bien plus que ce que beaucoup de gens ont dit qu’il aurait dû faire. »
En effet, il n’y a pas que Zelensky qui joue aux cartes, mais pratiquement tous les dirigeants européens, à quelques exceptions près, qui jouent aux cartes, avec la vie de millions de personnes, avec la Troisième Guerre mondiale. Ils jouent avec la Troisième Guerre mondiale. »
Et les tractations en cours en Arabie saoudite et en Turquie, et ce n’est pas finie. Et le problème est que les gouvernements européens ne se sont toujours pas réveillés de leur folie des grandeurs ; ils sont allés plus jusqu’à voter, à Bruxelles, un plan de réarmement de 800 milliards de dollars ; un plan qui ne leur apportera que des illusions.
Précisément, tout laisse penser que Donald Trump mettra fin à la guerre en Ukraine ; il sait que si la guerre se poursuit, elle peut aboutir soit à une impasse, une guerre d’usure qui affaiblirait les États-Unis et l’Europe malgré le soutien massif à l’Ukraine, soit au pire des cas, à un point de non-retour, c.-à-d. se transformer en guerre nucléaire. Quant à l’Europe, elle use de tous les stratagèmes pour amener la Russie à négocier et pousser les États-Unis dans cette voie.
Inviter le président russe Vladimir Poutine à Istanbul pour rencontrer le président ukrainien Zelensky ; rien n’y fait, le président russe reste imperturbable ; il envoie une mission pour négocier en Turquie. Le 16 mai 2025, à la fin de la réunion à Istanbul, rien ne sort de concret dans les négociations entre Russes et Ukrainiens, à part un accord d’échange de prisonniers.
Le 18 mai 2025, lors de la rencontre de nombreux dirigeants occidentaux, à Rome, pour assister à la première messe du nouveau pape Léon XIV, plusieurs d’entre eux ont pensé à la possibilité pour le Vatican de jouer un rôle de médiateur dans la guerre en Ukraine. Mais qu'apportera-t-il le pape Léon XIV si chaque partie campera sur ses positions ?
Un jour après, Donald Trump, le 19 mai 2025, appelle le président russe Vladimir Poutine ; il adopte la position la plus avantageuse pour Moscou ; il soutient la formule russe « d’abord des négociations, puis un cessez-le-feu » ; il refuse de durcir les sanctions contre la Russie et a même confirmé sa détermination à développer un « commerce à grande échelle » avec elle.
La déception règne à Kyiv et chez ses alliés occidentaux face à la « trahison » américaine. L’Europe introduit un « dix-septième train de sanctions » contre la Russie, et pense déjà au dix-huitième train de sanctions.
Force de dire que tout se terminera ; tous ces détours pour éviter ce qui est déjà en puissance et qui surviendra, c.-à-d. la fin de la guerre en Ukraine, ne sera « pas du tout ce qu’espèreraient les dirigeants européens ». Évidemment, il y a le f acteur temps, l'usure, la lassitude de la guerre et les pertes humaines qui vont jouer. Donald Trump veut arrêter le « bain de sang » qui, précise-t-il, tue, en moyenne, plus de 5000 soldats russes et ukrainiens par semaine.
Et ne perdons pas de vue que le plus gros effort d’armements que l’Ukraine reçoit de ses alliés vient surtout des États-Unis. Ce qui signifie que si les États-Unis arrêtent ou diminuent fortement leurs livraisons d’armements, l’armée ukrainienne se trouvera automatiquement affaiblie, démunie, face à l’armée russe. Et donc tout dépendra des décisions du président Donald Trump et c’est ce qui explique ses décisions qu’il prend sans concertation avec ses alliés européens.
Et comme il a déclaré, après l’entretien téléphonique avec son homologue russe, que les négociations « doivent « démarrer immédiatement en vue d’un cessez-le-feu » alors que son homologue russe, Vladimir Poutine, n'a cependant pas consenti à un arrêt des combats sans conditions comme réclamé par Washington et Kiev. On comprend donc que, dans la guerre en Ukraine, ce sont les États-Unis qui sont au centre de la décision dans la fin de la guerre. Si la guerre en Ukraine perdure, ce sont les États-Unis qui la font traîner et non leurs alliés européens. Les pays d’Europe n’ont pas une puissance d’armements suffisante qu’ils peuvent mettre à la disposition de l’armée ukrainienne.
Aussi plus la guerre dure, plus l’armée ukrainienne s’affaiblit face à la Russie, plus les États-Unis se retrouvent dans une situation de blocage, de faiblesse. Une guerre vouée à un échec pour l’Ukraine et les États-Unis. Pour l’Europe, cela va de soi ; mais ce sont surtout les États-Unis qui n’auront pas pu renverser l’équilibre des forces ; on comprend dès lors l’insistance de Donald Trump de vouloir convaincre Poutine de mettre fin à la guerre.
On peut même dire que le président Donald Trump est en train d’amadouer le président russe, lui promettant même de développer un « commerce à grande échelle ». Il est clair que l’issue de la guerre est comprise pour les deux présidents, cela ne fait aucun doute ; Donald Trump, dans son insistance auprès de Poutine, cherche que la fin de la guerre en Ukraine ne soit pas une défaite criante, une défaite totale pour l’Ukraine, ce qui aura de graves répercussions sur l’Occident, surtout pour leur leadership, les États-Unis.
On comprend d’ailleurs pourquoi Donald Trump, après l’échec des négociations russo-ukrainien, le 16 mai, à Istanbul, s’est empressé d’appeler son homologue russe. Quant au président français Emmanuel Macron, le Premier ministre britannique Keir Starmer et le président ukrainien Zelensky, ils font surtout du bruit dans leurs déclarations. Il est certain que les conditions de fin de guerre après négociation seront ce qui ressortira des entretiens Trump-Poutine qui sont secrets, personne n’en sait les tractations ; donc tout relèvera des deux présidents Trump et Poutine.
Et tout dépendra de ce que Poutine consentira à Trump. Et c’est très important pour Trump sur les conséquences de la fin de la guerre en Ukraine qu’elles auront sur les États-Unis et aussi sur sa personne lui-même en tant que président des États-Unis. Par exemple, la centrale nucléaire de Zaporijjia, le président Poutine consentira-t-il à la rendre à l’Ukraine ? Et s’il y consent, en échange de quoi ? Et tant d’autres litiges territoriaux anciennement ukrainiens.
A la fin de la guerre, l’Ukraine perdra inévitablement ses quatre régions de l’est ; elle n’intègrera pas l’OTAN. Donald Trump aura beau minimiser les dégâts qui ressortiront de la fin de la guerre Ukraine ; celle-ci constituera néanmoins une leçon magistrale, une leçon éclatante pour l’Europe comme pour les États-Unis qui commenceront à être plus réalistes, plus pragmatiques, et surtout des gouvernements européens qui seraient plus proches de leurs peuples. Les pays européens comprendront leurs limites et surtout prendront conscience que l’article 4 du traité de l’Atlantique Nord ne protège que les pays membres de l’OTAN et encore selon des conditionnalités bien déterminées.
Enfin, sur une autre guerre qui se déroule au Moyen-Orient, la guerre à Gaza, et Israël poursuit son épuration ethnique ; là aussi, cette guerre qu’Israël mène cessera par usure, par l’impasse sans solution, par lassitude et aussi par des condamnations internationales. Une guerre que l’armée israélienne mène essentiellement contre des civils, et surtout contre des femmes, des enfants et des bébés. Le gouvernement israélien, sous la pression internationale en particulier de ses alliés occidentaux, sera obligé de mettre fin à la guerre ; cette guerre aura le mérite d’ouvrir véritablement, pour la première fois, la voie à la création d’un État palestinien souverain.
Israël ne pourra pas continuer à mener des guerres génocidaires ; et les États-Unis et l’Europe ouvertement complices dans ces guerres inhumaines, ces guerres barbares, des famines perpétrées contre la raison humaine, ne pourront soutenir un État paria. Et jusqu’à quand Israël continuera-t-il ses guerres contre les pays de la région ? Oublie-t-il que tôt ou tard l’Occident en particulier les États-Unis le laisseront tomber ? C’est inévitable, le monde avance et se recompose ; et ni l’Occident ni Israël ne peuvent arrêter la marche du monde, le progrès des peuples ; le progrès est inscrit dans l’ADN des peuples.
Medjdoub Hamed
Chercheur