NO, NO, NO, Il n’y a pas de génocide à Gaza !
par George L. ZETER
jeudi 22 mai 2025
Et ils s’y accrochent les aficionados tout crins d’Israël, ou plutôt, de son gouvernement d’extrême droite. À chaque intervention télévisuelle, comme accusés personnellement, d’un air convaincu et scandalisé, ils s’en vont tous devenus avocats de la cause à disculper Israël des faits génocidaires dont des instances internationales l’accusent. Dur de ramer à contre-courant et devant l’évidence : il y a bien un génocide à Gaza, et chaque jour qui passe le confirme. Trois philo-off vont nous dire combien nous sommes dans l’erreur de penser qu’il puisse y avoir une volonté génocidaire de la part de Netanyahou et de son gouvernement, y croire, comme l’affirme Onfray, c’est être un abruti.
À tout saigneur… BHL, cet incontournable incontinent (dans le sens littéraire), en visite à Nice, pour le lancement d’un de ses ième bouquins, Solitude d’Israël, le penseur nous confit : « Comme vous le savez, Israël fait tout ce qu'il peut pour qu’il y ait le moins possible de victimes civiles. Il n'y a pas de génocide à Gaza, il n'y a pas de massacre délibéré des populations civiles à Gaza, tout cela est faux. Après, il y a en effet la volonté que ça ne recommence pas, la volonté que le 7 octobre avec ses horreurs ne se reproduise pas, et pour cela bien sût, il fallait riposter à l’attaque du Hamas. »[i] Quant à la proportionnalité de la riposte… Pas dans la moralité BHilienne, car chez lui, on ne fait pas d’omelettes sans casser les poules. Comme ce petit mossieur est celui qui donne le La dans sa communauté parisienne, ses bonnes paroles sont reprises à plus soif à chaque recoin du landerneau médiatique. C’est devenu le leitmotiv : Tsahal, humaniste, averti même les populations avant de les bombarder… Populations coincées dans un périmètre restreint surpeuplé, entouré de murs et de barbelés ou les seules sorties possibles sont des check-points gardés par… Tsahal.
La cohorte des saigneurs. Qui y va de ses petits mots, ses analyses et autres théories enfumeuses. Restons alors avec le philo-off, Michel Onfray, qui tout à trac lança : « Je suis allé dans les territoires occupés, en Israël, et j'ai vu ces jérémiades permanentes des Palestiniens qui disent : on a rien, on ne peut pas acheter des violons pour que nos petites filles puissent apprendre jouer du violon, on est miséreux. »[ii] Il parle de « territoires occupés » ; pas mal pour un qui prônait la liberté. Alors quand vient entre ses lunettes le mot « génocide », il part dans des explications du type, « il n’y a pas de génocide à Gaza, car un génocide, c’est la volonté de détruire intégralement un peuple, s’il y avait un génocide ce n’est pas seulement sur Gaza, ce serait aussi sur la Cisjordanie qu’il faudrait détruire les Palestiniens, et bien, il y aurait par Israël des traitements militaires, alors qu’il n’y a rien en Cisjordanie, ce n’est donc pas un génocide. Ce sont des éléments de langage retournés par tous ces gens là (traités juste avant d’abrutis), qui estiment qu’ils instrumentalisent la shoah à des fins antisémites et ça fait des années qu’on les laisse faire parce que en banalisant il y a un moment quand on veut vraiment crier au loup on ne le peut plus car à un moment plus personne ne sait ce qu’est la shoah et peuvent dire ces choses là, convaincus qu’effectivement le ghetto de Varsovie, que le camp d’extermination de Treblinka et ce qui se passe sur la bande de Gaza c’est exactement la même chose. »[iii] En passant, Ardisson est un abruti, car il a osé comparer Gaza à Auschwitz… Sinon, il faudrait tout un article pour commenter « l’analyse » d’Onfray. Ce qui est sûr, si les sionistes cherchaient un avocat tout dévoué à la cause, il est là, ne cherchez plus ! « Mais quelle déchéance » aurait dit Sarkozy.
Dans la galerie des philo-off continuons avec le sir Einthoven. Il était invité pour présenter son dernier bouquin « Lettre à un ami arabe », face à lui le dit journaliste Yves Théard qui demande ce qu’il pense du fait que l’armée israélienne soit « accusée par certains de génocide » et à ce dernier de répondre : « L’emploi de ce mot n’a strictement aucun sens. Il n’y a pas de génocide en Palestine, il n’y a jamais eu de génocide palestinien. Ce mot s’applique inadéquatement à une population qui a triplé en plus de vingt ans, et pour parler en plus de bombardements ciblés qui font des victimes collatérales sur des zones où les terroristes se cachent derrière des boucliers humains. Aucune instance internationale ne statue sur un tel mot. L’emploi du mot de génocide, qui a une visée politique très précise, qui consiste à délégitimer l’État d’Israël, et d’une certaine manière à autoriser qu’on souhaite qu’il disparaisse, l’emploi de ce mot a pour effet d’empêcher toute solidarité avec Israël ». Il conclut son monologue par « c’est une période bénie pour l’antisémitisme »…[iv] Et aussi une période bénie pour les philo-off à trois balles qui ont les micros ouverts pour développer leurs théories nihilistes. Comme qui dirait « cela ne pourrait pas être pire », et de répondre « mais si, mais, si, cela pourrait être encore pire ». Ces philo-off ne parlent jamais du bien, mais de quelque chose de restreint, le pire…
« Juridiquement, le génocide se caractérise par des actes graves commis dans l'intention de détruire, en tout ou partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux. Les actes graves en question pouvant notamment être les suivants : ➡ meurtre de membres du groupe ; ➡ atteinte grave à l'intégrité physique ou mentale de membres du groupe ; ➡ soumission intentionnelle du groupe à des conditions d'existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle. À la lueur des décisions rendues par la Cour internationale de justice ; des conclusions de la Rapporteuse spéciale des Nations Unies sur les territoires palestiniens ; du rapport établi par le Comité spécial de l'ONU chargé d'enquêter sur les pratiques israélienne affectant les droits de l'Homme du peuple palestinien, et plus récemment de rapport édifiant publié par Amnesty International, le mot « génocide » ne doit plus être silencié. »[v] Il est vrai, que ces trois « grands penseurs » s’assoient sur ces décisions, et par idéologie, continuent de réfuter qu’il y ait une intention génocidaire de la part du gouvernement israélien ; cependant, les faits sont têtus, et encore hier, Netanyahou déclarait faire un grand nettoyage de Gaza, car les bombes ne tuent pas seulement, c’est la faim organisée qui fait son œuvre. Depuis le 2 mai, le gouvernement bloque l’entrée de toute aide humanitaire dans le territoire et provoque ainsi une situation de famine (et de soif) pour une part importante de la population.[vi] Pousser les 2 millions de Palestiniens hors de l’enclave pour qu’ils se réfugient « ailleurs », en oubliant les monceaux de cadavres sous les 80 % d’immeubles détruits, et les au moins 100 000 victimes.
Lorsque la table sera raz, en avant pour un Gazaland, ouvert à l’investissement immobilier et à l’avènement du développement d’une zone palestinian’s free, à part les petites mains nécessaires à la qualité de vie des nouveaux habitants, tous, c’est à parier israéliens de confession judaïque puisque le 19 juillet 2018,[vii] les députés de la Knesset ont donné la force d’une Loi fondamentale, le plus haut degré possible, en l’absence de Constitution à un texte définissant Israël comme le « foyer national du peuple juif », ce qui inclura la bande de Gaza et dans les années à venir, la Cisjordanie.[viii]
L’ « entre-soi » ? C’est faire acte identitaire. Lorsqu’on se retrouve avec les membres de sa tribu, cela rappelle qui je suis et le miroir que me fournit mes semblables présents, c’est un élément important de motivation de vie... Sauf qu’il faudra cohabiter après tous ces carnages avec de jeunes soldats de Tsahal démobilisés et renvoyés à la vie civile, ayant commis pour beaucoup les pires crimes de guerre, des atrocités, et des tortures, alors, comment ce pays « foyer national du peuple juif », pourra-t-il continuer à vivre ? Sans oublier la haine des « autres », ces Palestiniens qui auront survécu et vivront dans le « sans oubli, sans pardon ». Quant à demain et après demain... Inch'Allah !
Georges ZETER/mai 2025
Vidéo : « ILS VEULENT EFFACER UN PEUPLE" : EN PALESTINE, LA NAKBA NE S’EST JAMAIS ARRÊTÉE »
[i] https://france3-regions.franceinfo.fr/provence-alpes-cote-d-azur/alpes-maritimes/nice/entretien-bernard-henri-levy-il-n-y-a-pas-de-genocide-a-gaza-il-n-y-a-pas-de-massacre-delibere-des-populations-civiles-2949686.html
[ii]https://x.com/caissesdegreve/status/1759273040632827979?ref_src=twsrc%5Etfw%7Ctwcamp%5Etweetembed%7Ctwterm%5E1759273040632827979%7Ctwgr%5E1914603bd882c18e1691c85ab2f7d6002d518493%7Ctwcon%5Es1_&ref_url=https%3A%2F%2Fwww.egaliteetreconciliation.fr%2FMichel-Onfray-fustige-les-jeremiades-permanentes-des-Palestiniens-75019.html
[iv] https://fr.timesofisrael.com/cest-une-periode-benie-pour-lantisemitisme-deplore-raphael-enthoven/
[v] https://fr.linkedin.com/posts/juristes-pour-le-respect-du-droit-international-jurdi-47a15531b_guerre-au-proche-orient-lanalyse-de-activity-7270485432180604929-5wZE
[vi] https://www.humanite.fr/monde/benyamin-netanyahou/gaza-netanyahou-accelere-loccupation-militaire