Qu’est-ce qu’un Juif ?
par ekinox
lundi 24 octobre 2005
Dans la religion de Moïse, on est Juif par la mère. Donc, je le suis ! Je n’en tire ni gloire, ni honneur personnels. A contrario, je n’en suis ni honteux, ni mal à l’aise.
Dans les deux cas, je ne peux ressentir ni bonheur ni malheur, ni vertu ni vice, de ce dont je ne suis pas responsable.
Cette précision sur mes origines n’intéresse personne, certes, mais il m’importait de la dire, car c’est elle qui me permettra de rendre perméable l’analyse du problème que je soumets au lecteur. Je souhaitais vivement m’exprimer sur ce sujet, qui me paraît être terriblement d’actualité.
Qu’est-ce qu’un Juif ?
On ne sait pas trop quoi entendre par ce terme. Faut-il y voir la « race », si tant est qu’il en existe dans l’espèce humaine... la religion ou le peuple ? Et la confusion est souvent faite... mais pas innocemment... ni par méconnaissance ! Essayons d’éclaircir ce problème créé à dessein !
1. En biologie, une race désigne la subdivision d’une espèce fondée sur des caractères héréditaires. Or, tous les hommes possèdent un même génome à l’origine, et les différences qu’ils affichent ne constituent que le phénotype, c’est-à-dire une variété d’expressions de ce qu’ils possèdent en commun. Ainsi, deux frères peuvent ne pas se ressembler, sinon être complètement différents, tant par le physique que par le mental, et pourtant appartenir à la même hérédité. On ne peut donc parler de « race » n’en déplaise aux Gobineau, Renan et Ferry, si aptes à placer la « leur » au-dessus des « autres ». Les caractéristiques climatiques ont façonné des variétés d’humains et créé des « couleurs » afin de mieux adapter l’individu à son milieu. Au milieu du XIXe, on tenta de créer un prosimien duquel descendrait la « race blanche ». L’homme de Pilbeam fut alors reconnu comme étant la plus grande imposture archéologique. L’Europe dut se résigner alors à reconnaître que ses ancêtres étaient nés outre-Méditerranée, et que l’homme de Grimaldi, l’Africain, était l’ascendant de celui de Cro-Magnon.
Le racisme n’a donc aucun critère biologique fondé. C’est seulement l’idéologie de groupes humains souffrant d’affections psychopathologiques multiples et de complexes innombrables. Ceci étant, il n’existe pas de « race » juive, pas plus que d’indienne, de noire ou de jaune. La notion s’estompe d’elle-même !
2. Celle de « peuple » entend une communauté humaine
partageant un territoire et se conformant à des normes de citoyenneté.
Si l’on se réfère à cette acception, on ne pourrait alors parler de
« peuple juif » qu’en Israël. Mais là encore, il y
a problème, car nous serions obligés de considérer que les Musulmans qui
vivent en Israël sont également Juifs... ce qui, nous en conviendrons
tous, constitue un paradoxe évident. En outre, il faudrait exclure de
cette définition tous les Juifs de la diaspora.
Ainsi donc, en admettant la notion de « peuple juif », on
serait appelés à regarder ceux qui ne le sont pas comme tels, et à
déconsidérer ceux qui le sont. Situation pour le moins absurde et cocasse. En conséquence, il n’existe pas plus de peuple juif que de peuple musulman, chrétien ou arabe !
3. Il n’est pas nécessaire de s’étendre sur la notion de religion, puisque c’est la seule définition véritable du Judaïsme qui reste à considérer.
En conclusion, être Juif c’est en avoir la confession, exclusivement !
Ceci étant précisé... amorçons les problèmes subséquents à ce thème afin de lever un côté du voile qui entoure le terme de « Juif » et de mettre en évidence de nombreux paradoxes.
Matrilinéarité
Le Judaïsme se conforme au concept du « Mater semper certa est »... c’est-à-dire à l’idée que « la mère est absolument sûre »... mais pas le père. En outre, un verset de la Thora précise parfaitement la matrilinéarité, en plus des décrets rabbiniques ou de la tradition, halaka et autres (devarim chap 7 ver 3-4) : "Ne t’allie avec aucun d’eux : ta fille, ne la donne pas à son fils, et sa fille, n’en fais pas l’épouse du tien, car il détacherait ton (petit) fils de moi et ils adoreraient des divinités étrangères..."
Pourtant, si le Judaïsme est transmissible horizontalement par matrilinéarité, doit-on considérer que :
- ceux qui sont de père juif doivent en être exclus ? Apparemment
...oui ! Dans ce cas, M. Klarsfeld n’est pas plus juif que
n’importe qui !
- ceux qui sont convertis ne seraient que des Juifs de seconde zone ? Là encore... la réponse est positive !
On en arrive, par conséquent, non à la notion d’un Judaïsme congénital,
puisque celui-ci proviendrait de l’accouplement des deux parents, mais à
celle d’un Judaïsme héréditaire, qui se transmettrait de mère en fille.
Il est difficile de penser qu’un concept religieux puisse être cédé de
cette façon. En outre, il deviendrait aberrant de donner un quelconque
crédit à la légitimité du trône d’Israël à Rehavaam (Roboam), fils de
Salomon, dont la mère Naamah était Ammonite (Rois 14:21). Il deviendrait
ridicule, également, de considérer les Falachas comme des Juifs,
puisqu’ils seraient issus du couple formé par Salomon et Balqis, Reine
de Saba, une Arabe yéménite.
Mais plus grave encore, si un Juif l’était par matrilinéarité, qu’en
serait-il des descendants de Moïse, puisque lui-même avait épousé
Sephora, fille de Jethro, une Madianite donc... une Arabe ! Ainsi donc, si l’on reste dans pareille logique, tous les Juifs ne sont en réalité que de vrais...Arabes !
Sémantique et Histoire
Le Judaïsme, quoi que l’on en dise, commence avec les Tables de la Loi recueillies par Moïse sur le Mont Sinaï. Les Hébreux furent les premiers convertis à cette religion... puis les Arabes. Mais Hébreu ne signifie pas Juif, comme Arabe ne signifie pas Musulman. Abraham était avant tout un Chaldéen (Irak actuel) puisque né à Ur (Najjaf), en Mésopotamie. C’est avec lui que naîtront les Hébreux, (d’ailleurs le mot « hébreu » a pour racine Abraham). Certes, le patriarche fut le premier Hébreu monothéiste... mais il n’était certainement pas Juif, comme on a tendance à nous le faire croire, à moins qu’il ne fût antérieur à Moïse par une galipette de l’histoire comme on a l’habitude d’en faire. En outre, si Abraham est Hébreu, les Arabes le sont autant que les Juifs !
Il reste un autre problème à évoquer.
Les Juifs, traditionnellement, se divisent en Séfarades et
Ashkénazes ! Les Séfarades, sémites, se sont implantés en Espagne
avec les Arabes dont ils partageaient la langue, d’où leur nom puisque,
en hébreu, l’Espagne est désignée par le mot Séfarad. Les Ashkénazim, Européens, proviennent de l’Europe de l’est. Leur nom
signifie à l’origine « Allemands » (d’autres avancent le nom
du petit-fils de Noé).
Les premiers sont issus donc du bassin méditerranéen, de la Palestine, alors que les seconds sont Caucasiens, d’origine turco-slave.
En somme, le seul groupe authentiquement sémite, donc originel, dans cette histoire est celui des Séfarades. Les autres Juifs, occidentaux en l’occurrence, sont des convertis. Il faut signaler toutefois qu’il existe une minorité de Juifs sémites dont les ascendants auraient émigré d’Espagne, après l’Inquisition, vers les pays de l’Est de l’Europe.
L’ensemble des noms à consonance germanique est issu des Ashkenazim (Klarsfeld, Finkelkrauft, Adler, Schönberg, Kouchner, Sarkozy etc.) Les noms des Sémites juifs sont issus de ceux des douze tribus et sous-tribus d’Israël (Lévy, Cohen, Judas, Manassé, Zabulon, Ephrem, etc.) ou des régions d’Espagne (Tolédano, Murcia etc.).
Problème juridique
Reste à traiter le problème juridique pour lequel la confusion est entretenue. En effet, à tort et à travers, des procès contre l’antisémitisme ont lieu. Sans entrer dans la polémique ou la politique, analysons froidement la situation.
Qu’est-ce que l’antisémitisme ? C’est une idéologie raciste qui consiste à être hostile, en principe, aux Sémites ! Et pourtant... il n’en est rien, car ne sont considérés comme Sémites dans cette acception que les Juifs... pas les Arabes ! Première injustice ! Si un Ashkénaze est traité de « Sale Juif ! », est-ce de l’antisémitisme ? Oui, selon le tribunal. Mais qu’en est-il en réalité ?
L’Ashkénaze est Juif, certes, mais son origine est européenne. Il est donc un converti n’ayant aucun lien avec la racine sémitique. Pourquoi, alors, y aurait-il « antisémitisme » ? Il y a injure ou délit de blasphème, mais certainement pas antisémitisme, puisque les Ashkénazim ne sont pas Sémites !!! Deuxième injustice !
Les faux
Viennent s’ajouter à ces faux problèmes ceux de la discrimination positive effectuée par M. Sarkozy, ministre de l’Intérieur, et Mme Guedj, pour leur engagement dans une lutte contre l’antisémitisme, qu’ils sont les seuls à entrevoir, créant ainsi, et manifestement, une ségrégation des populations, l’une méritant tous les égards, les autres n’en ayant aucun. Lorsque M. Sarkozy, face à M. Tariq Ramadan, estime prendre en compte la Choa pour considérer la population de religion juive comme hors norme, vis-à-vis de la population française, il y a alors hiérarchisation des individus, car on ne peut traiter de manière différente deux membres d’une même société qui auraient commis un crime crapuleux, ni condamner l’une parce qu’elle est musulmane, ni absoudre l’autre parce que juive, en mémoire de la souffrance de ses ascendants.
Il y a lieu de prendre en considération au plus tôt les problèmes qui se posent, et notamment les écueils juridiques, sinon la République faillirait à ses principes !
Le problème israélo-palestinien
Les groupes sionistes, dont l’idéologie est raciste, prennent comme bouclier le Judaïsme et, afin de « protéger » l’Etat d’Israël et de masquer ses violations du droit international, traitent d’antisémites tous ceux qui ne sont pas d’accord avec la politique de cet État, dont les gouvernants pratiquent manifestement l’apartheid envers la population palestinienne.
Comment justifient-ils l’annexion de la Palestine ?
1. D’après eux, Dieu aurait promis une terre aux Juifs, et notamment la Palestine. Notion contestable, n’ayant aucune base, ni historique ni juridique. Comment pourrions-nous convaincre des laïques, des agnostiques ou des athées sur une conception religieuse qu’ils ne reconnaissent pas ? Si donc Dieu avait promis la terre de Palestine aux Juifs, il en découlerait logiquement trois conclusions :
o l’État d’Israël est bien une théocratie. Ainsi s’écroulerait le mythe de l’État le plus démocratique de la région.
o Il ne peut y avoir dans cet État d’agnostiques, de communistes, d’athées ou de laïques. C’est donc un État intégriste !
o Toutes les lois sont sous le régime rabbinique. C’est donc un État extrémiste !
Si l’on est Juif par matrilinéarité, l’État d’Israël, pour être conforme à sa religion et surtout à cette promesse divine dont il se revendique - sinon sa thèse de la « terre promise » s’effriterait- ne devrait pas comporter de :
o Askhénazim,
o Musulmans,
o Chrétiens,
o Falachas
2. D’après eux, les Juifs étaient en Palestine depuis des millénaires. Là encore, il y a un amalgame voulu. Le calendrier juif daterait de 5766 ans, nous dit-on ? Certainement pas, puisque le Judaïsme n’est apparu que depuis Moïse, soit il y a 1250 ans. Si l’on compte, en outre, la traversée du désert, qui dura 40 ans, l’installation des Juifs à proprement parler en Palestine se serait faite bien après l’an 1200 avant Jésus-Christ. Mais ce que l’on oublie de dire, c’est que même si Dieu avait promis la terre aux Juifs, il y avait néanmoins des populations qui l’occupaient bien avant les Hébreux... lesquelles n’étaient rien d’autres que des Chaldéens à l’origine... c’est-à-dire des Irakiens !
Petit récapitulatif historique :
o en 3000 av. J.C. la Palestine est habitée par les Cananéens, qui érigèrent Ourousalim.
o Vinrent successivement les Mésopotamiens (Terach père d’Abraham), les
Egyptiens, les Philistins (-1175) et enfin les Hébreux convertis au
Judaïsme par Moïse (Juifs).
o Destruction du royaume d’Israël par l’invasion des Assyriens en -722 jusqu’en -609.
o Invasion des Babyloniens, puis des Séleucides, et enfin des Romains, jusqu’au VIIe après J.C.
o Conquête par les Arabes
o 1516, Conquête ottomane
o 1830, reconquête arabe
o 1840, reconquête ottomane
o 1916, mandat britannique sur la Palestine
o 1948, création de l’État d’Israël jusqu’à aujourd’hui.
Petite comptabilité bien intime :
Les Juifs ont occupé la Palestine :
o depuis Moïse (-1175) jusqu’à l’effondrement du royaume d’Israël (-722) soit 453 ans.
o Puis de 1948 à 2005, soit 57 ans.
o Total : 510 ans
Les Arabes ont occupé la Palestine de 700 à 1516, soit 816 ans.
Si l’on parle d’occupation juive, il faut alors parler d’occupation
musulmane, et dans ce cas, les Musulmans sont restés en Palestine de 700
à 1916, soit 1216 ans. Sans commentaire.
Il est essentiel, pour bien comprendre la stratégie d’une idéologie raciste, de ne jamais faire d’amalgame, et surtout de ne jamais confondre Juif et Sioniste ou Juif et Israélien, car ce serait entrer dans le jeu de ceux qui tentent de nous embrouiller.