Bac 2008, top départ
par Saerovi
vendredi 13 juin 2008
Ce lundi 16 juin, c’est le top départ du baccalauréat édition 2008. Parce que l’épreuve est la plus longue à corriger mais aussi parce que c’est un symbole, des milliers de lycéens vont entrer dans le vif du sujet par la philo. La philosophie c’est la matière qui nous invite à chercher les causes, à donner un sens à notre avenir. Pendant cinq jours des problèmes variés de math ou d’histoire vont se succéder, à nous d’y construire une cohérence pour demain.
Les raisons d’êtres pessimistes, d’avoir peur de franchir cette étape ne manqueraient pas. Entre les grèves à répétition, les catastrophes naturelles, le chômage et la baisse du pouvoir d’achat il y a de quoi avoir envie de rester chez papa et maman. Cela devient presque une version officielle : le XX° siècle a détruit nos bons vieux idéaux, aujourd’hui il faudrait choisir entre nostalgie d’une « belle époque » et léthargie de consommation.
Je sais, le pessimisme est une vieille mode française (du temps de Châteaubriand dit-on), je ferais mieux, du haut de ma jeunesse dorée, de relativiser nos petits soucis, face à la faim dans le Sud ou à la disparition des ours polaires... Eh bien justement, j’ignore si c’est l’été qui arrive ou les super souvenirs de mes derniers jours de lycée mais j’ai envie d’être optimiste.
J’entends beaucoup l’expression « erreur d’orientation » en cette fin d’année. Cela voudrait-il dire que nous avons déjà fait un choix définitif ? Que nous avons notre vie tracée sur le formulaire d’inscription dans le supérieur ? Je ne veux pas le croire. En attendant une possible réforme du secondaire et compte tenu de l’allongement probable du temps avant la retraite je préfère me souvenir que les rencontres et les opportunités comptent énormément dans une carrière. Notre monde présente bien assez de challenges pour ne pas s’enfermer 40 ans dans un poste unique.
Les bonnes blagues de fin d’année, ces quelques « instants de poésie », dirait E. Morin, la perspective des vacances ne me donnent pas envie de souhaiter à tous mes camarades de terminale un bon courage mais plutôt de leur crier « Go ! Go ! Go ! ». Préparez-vous à relever les grands défis, à reconstruire vos utopies, à embrasser le monde dans toute sa complexité. Je suis sûr que ma génération est capable de remettre dans un sens positif la grande expérience humaine. Bien entendu je ne compte pas oublier d’un coup toutes les leçons de l’Histoire. Je suis juste d’humeur à aborder cet examen en nous sentant capables d’être assez pragmatiques et ambitieux pour réhabiliter l’optimisme. Et cela même dans un siècle de technique où les scientifiques ne cherchent plus la Vérité, où les artistes se noient dans « leur beauté ».
Après avoir profité de ce bref [intermed] pour parler du bac sur AgoraVox, motivés à 100% reconcentrons-nous sur notre copie. Voir que c’est possible est une première étape, un état d’esprit vital. Apprendre, chercher comment agir, avancer constituent l’étape suivante.