Jamais content même quand on les protège !

par A.C.
jeudi 6 mars 2008

La détention de sûreté du président Nicolas Sarkozy fait couler de l’encre depuis que le Conseil constitutionnel a accepté, en partie, de l’accepter et que M. Sarkozy a demandé à la Cour de cassation des conseils visant à faire approuver cette loi entièrement et immédiatement. Syndicats et hommes politiques de l’opposition fustigent contre cette demande qui, d’après eux, va à l’encontre des fondements même du droit français. Certains hommes politiques de droite n’osent pas, eux aussi, se déclarer sur le sujet préférant rester discrets.

Ainsi une interrogation se loge dans nos esprits : pourquoi faut-il toujours que les politiques soient contre les propositions qui sont faites ? Le président Sarkozy avait promis de réagir et de changer les choses quand un petit garçon avait été enlevé dans le Nord de la France, et violé par un récidiviste. Il avait alors été applaudi et tout le monde s’était alors dis que oui, il fallait faire quelque chose pour que ce genre de chose ne puisse arriver à nouveau. Comment se faisait-il qu’un homme ayant été condamné pour viol sur mineur, avait été relâché avant la fin de sa peine pour bonne conduite, et qu’aucune surveillance ou procédé de réhabilitation n’avait existé pendant sa détention et après sa sortie.

Il fallait donc agir, faire quelque chose. Il fallait que quelqu’un ait enfin le courage de dire que ce n’était pas normal que des monstres soient relâché et puissent recommencer à exercer « leurs talents ». En quoi cela sert-il la société française d’attendre patiemment que d’autres enfants, femmes ou hommes se fassent violer, que d’autres personnes se fassent assassiner ? Il était temps que quelqu’un prenne la défense des victimes et arrête de faire passer les droits des criminels avant ceux des victimes. Maintenant, les victimes ont des droits et, les criminels ont des obligations.

Le président de la République française a donc proposé un texte de loi qui permettrait que ce genre de chose n’arrive plus, de faire en sorte que les victimes passées et futures soient protégées.

Le problème étant qu’en France, on ne peut incarcérer quelqu’un que pour les actes qu’il a faits et non pour ceux qu’il pourrait effectuer. Le Conseil constitutionnel composé de ses sages a donc ouvert une porte vers un changement de ce statut en acceptant partiellement « la détention de sûreté ». De plus, un autre problème existe : un problème juridique qui est que l’on ne peut rejuger une personne ou changer les termes de son jugement avec une loi ultérieure à son jugement. Comme la loi sur la détention de sûreté prévoit, à l’origine, de l’appliquer à tous les détenus qu’ils aient été déjà jugés ou non, cela pose problème... C’est d’ailleurs cette partie-ci de la loi que les sages ont refusée et que Monsieur le président veut faire accepter. Enfin, comme Nicolas Sarkozy a demandé conseil auprès de la Cour de cassation pour faire autoriser cette loi en son entier. Nombre s’insurgent disant qu’il veut casser l’ordre établi, se positionner au-dessus des lois puisque la décision est normalement incassable.

Cependant, dans des pays comme l’Allemagne, pourtant reconnu pour sa droiture et ses avancées en ce qui concerne les droits de l’homme, cette pratique est courante et porte ses fruits. Pourquoi les politiques français ne pourraient-ils pas accepter pour une fois une loi, une proposition qui est faite pour les protéger ?

Il est alors opportun de se demander si c’est une véritable question de droits et libertés ou bien si c’est encore une fois une manière de s’insurger contre un président qui réalise des choses, qui agit et ne fait pas que de la figuration ? Alors il est vrai que tout n’est pas rose, que des choses sont parfois faites d’une manière « peu orthodoxe », et que des mots ne sont pas toujours les plus adéquats, mais cela ne fait-il pas du bien à notre pays que d’évoluer, que d’avoir quelqu’un qui ose parler franchement ? N’est-ce pas important que de protéger ses enfants des mains perverses d’un manipulateur, d’un violeur ou d’un meurtrier ? Si nous pouvons faire en sorte d’éviter qu’un ancien mari vienne assassiner la femme qui l’a envoyé en prison pour violences conjugales à sa sortie de prison, est-ce que ça n’en vaut pas la peine ? Je vous le demande.


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