Au suivant !...Au suivant !
par Ramila Parks
vendredi 8 mai 2009
Fiction :
"Maddox, Pax, Zahara, Shiloh, Vivienne, Knox ! Venezzz dineeer !
Angelina Jolie : « Au fait Chéri, Puisqu’on visite le Taj Mahal pendant notre séjour en Inde, on pourrait pas faire un tour du côté du fleuve ? Il y a sûrement des petits Indiens malheureux qui... »
- Brad Pitt : "Ecoutes Bébé (NDLA : il est un peu concon le mari) ... tu penses pas qu’on a vraiment assez donné ? On ne peut pas accueillir tout le malheur du monde !
- A.J : « Chéri, tu sais très bien que je n’ai pas besoin de toi pour adopter un petit orphelin et...Mais tu ne manges pas ? où tu vas...Qu’est-ce que tu fais ? »
- B.P : "Je téléphone à Georges...Allô...Georges, je peux passer prendre un Ness’..s’il te plaît... ?
Comme Maddox, 8 ans, du Cambodge, Pax, 5 ans, du Vietnam, Zahara, 4 ans, d’Ethiopie, beaucoup d’orphelins sont devenus les enfants adoptifs de couples à la célébrité planétaire. La renommée internationale de ces parents adoptants est telle que tout le monde pauvre rêve de voir un des siens choisi comme progéniture par eux tandis que le monde riche semble désormais affiner ses requêtes d’adoption plutôt en Inde ou au Malawi que vers la Picardie.
Il faut avouer qu’avec des symboles comme Angelina et Brad, un des plus glamour de la planète, le plus apte à porter le magnifique symbole qui se cache derrière tout ça : " l’amour des enfants pauvres ", il est difficile de critiquer le bonheur qu’offre ce genre de parents providentiels à des enfants certainement démunis. A l’instar de ses copines du tout Hollywood, Angélina adopte à tour de bras, au gré de ses tournages. Cette fois, c’est donc un pauvre petit Indien que l’ambassadrice de l’UNICEF projette d’intégrer à son clan. L’idée lui est venue lors de la promo d’un film dans ce pays miné par la misère et où Angie n’a pas encore adopté...
Brad, lui, s’il est un père tout aussi attentif au sort des ses enfants, veille au grain. Au sien. On ne l’y reprendra plus ! Pas question qu’il puise encore dans son propre stock de gamètes pour contribuer à perpétuer la dynastie. Six ça suffit !...Mais c’était sans compter sur la dernière coquetterie de madame et son bébé Indien ! La perspective a forcément un goût d’arnaque et de déjà-vu pour le futur papa malgré lui. Ce petit Indien aura beau faire comme s’il était sorti du ventre de sa jolie maman, il va quand même lui falloir user de beaucoup d’astuces pour stimuler suffisemment la fibre paternelle de son tuteur et lui faire oublier qu’il a été conçu à Uttar Pradesh, son bled natal à des milliers de kilomètres et ceci sans l’intervention des bourses scrotales pourtant beaucoup plus proches de son nouveau papa à qui ont a un peu forcé la main.
Con, piégé mais pas aveugle le father.
Evidemment tous les parents adoptants ne virent pas à cette caricature et l’idée n’est pas de parodier l’amour sincère de ceux qui veulent adopter, mais vu l’ampleur de la médiatisation de chaque importation exotique par nos pipoles, il faut voir au-delà de l’attraction, un phénomène qui tend à se généraliser et qui pourrait devenir un modèle social d’humanisme rendant tout autre alternative d’éducation d’orphelins encore plus difficile qu’elle ne l’est déjà.
Si tout le monde ou quasi peut adopter un enfant aujourd’hui, force est de constater qu’il y a une nette fuite de capital d’amour parental du Nord vers les pays du Sud. Les zones pauvres à forte démographie où l’offre est en général beaucoup plus élevée que la demande, accordent de surcroît, des facilités administratives parfois illégales, expliquant aussi l’intéret particulier des futurs parents pour ses pays pourvoyeurs en patrimoine humain.
On peut quand même se demander, pourquoi dans des sociétés où on a autant de manifestations de désir d’adoption, et de plus en plus, il existe encore des orphelinats, avec autant de petits enfants dedans, qui attendent des parents qui ne viendront jamais. Leur défaut ? Outre le fait d’ être les otages de procédures fastidieuses, on peut aussi invoquer leur manque d’exotisme et de symboles humanitaires visibles comme critères de rejet...Car si dans le passé, l’adoption était souvent cachée au petit, si celle-ci était souvent le fruit d’une histoire triste dont on voulait le préserver, les choses ont bien changées et aujourd’hui il est de bon ton et valorisant d’exhiber sa fibre humanitaire en adoptant à l’étranger comme nos célébrités.
Il est d’ailleurs assez facile de trouver le top 10 des destinations de vacances susceptibles d’agrandir votre famille en un tour de main, mais on va pas faire la pub de méthodes frauduleuses ici pour faire embarquer des petits dans des arches de Zoé.
Ce qu’on peut dire c’est que le petit Français orphelins partagent avec quelques collègues de pays aux moeurs trop rustiques, le triste privilège d’être en queue de liste des enfants prêts à emporter dont les pipoles ne sont pas friands.
Faut-il alors comprendre que sortir un petit Indien de la misère est bien plus utile d’un point de vue strictement humanitaire, qu’extraire un indigent de son orphelinat ici parce-que celui-ci bénéficie d’une des meilleures prestations sociales en la matière, gîte, couvert et psy à vie ?
Il faut, semble-t-il, savoir rester pragmatique devant le dilemne quand il est cruel...
http://msnbe.starlounge.com/index.c...
photo : www.medisant.fr
Source d’inspiration et surtout pour le plaisir
" Tout nu dans ma serviette qui me servait de pagne
J’avais le rouge au front, le biberon à la main
Au suivant au suivant
J’avais juste vingt mois et nous étions cent vingt
A être le suivant de celui qu’on suivait
Au suivant au suivant
J’avais juste vingt mois et je me sacrifiait
Aux rites sans émoi d’une armée en campagne
Au suivant au suivant !
Moi j’aurais bien aimé un peu plus de tendresse
Ou alors un sourire ou bien avoir le temps
Mais au suivant au suivant
Ce ne fut pas Madonna non..ce ne fut pas Angélina
Ce fut l’heure où l’on regrette d’avoir manqué de bol
Au suivant au suivant
Mais je jure que d’entendre ces starlettes de mes fesses
C’est des coups à vous faire des armées de violents
Au suivant au suivant
Je jure sur la tête de ma première rubéole
Que cette voix depuis je l’entends tout le temps
Au suivant au suivant
Cette voix qui sentait l’oseille et le très bon alcool
C’est la voix des pipoles et c’est la voix du rang
Au suivant au suivant !
Et depuis chaque femme à l’heure d’accoucher
Entre nos pères absents semble nous murmurer
Au suivant au suivant
Tous les suivants du monde devraient se donner la main
Voilà ce que la nuit je crie dans mon délire
Au suivant au suivant
Et quand je ne délire pas j’en arrive à me dire
Qu’il est plus attachant d’être suivi que suivant
Au suivant au suivant
Un jour je me ferai cul-de-jatte ou aveugle ou pendu
Enfin un de ces machins où je ne serai jamais plus
Le suivant... le suivant ! "