Mélenchon : le français doit devenir le... créole

par Fergus
mercredi 25 juin 2025

Au cours d’un colloque sur l’avenir de la francophonie tenu la semaine dernière à l’Assemblée nationale, Mélenchon a, par idéologie mêlée de provocation, enfoncé un nouveau coin dans le regard qu’il porte sur notre pays et notre langue commune, le français. Au risque de fracturer encore un peu plus la population...

C’est à l’initiative du député du Val d’Oise Aurélien Taché – un ancien macroniste passé dans les rangs de La France Insoumise – qu’a été organisé le 18 juin au Palais Bourbon un colloque intitulé Francophonie : langue commune au service d’idées communes. Outre Jean-Luc Mélenchon, quelques personnalités ont pris part aux débats, notamment la politologue dé-colonialiste Françoise Vergès (nièce du célèbre avocat), l’écrivaine et ministre congolaise Bestine Kazadi et la députée LFI de Seine-Saint-Denis Nadège Abomangoli.

Comme l’on pouvait s’y attendre, Mélenchon a trouvé là une occasion taillée sur mesure pour lui permettre d’exposer : d’une part, ce qu’il pense de cette langue française qui a été « répandue dans le monde à la faveur du colonialisme », que ce soit dans les départements ou les territoires ultramarins et dans les pays où elle compte de nombreux locuteurs ; d’autre part, la manière dont il perçoit la francophonie, désignée comme un « objet politique et culturel » à ses yeux et à ceux de ses amis de LFI.

L’idéologue des Insoumis est dans le vrai lorsqu’il souligne qu’ici et là, au fil des siècles, la langue française est de facto devenue la « propriété » de « ceux qui s’en sont servi », fût-ce pour en faire parfois usage « contre les Français » au cours de l’histoire. Autrement dit, très loin de l’idée que l’on pourrait se faire d’un illusoire « soft power à la française » dont notre langue serait le principal vecteur. Mélenchon y voit au contraire « une tentative pour faire émerger la francophonie en tant que langue commune ».

C’est en se basant sur ce constat que Mélenchon a théorisé l’idée qu’il faudrait « trouver un autre mot que “langue française” pour qualifier notre langue ». Et cela d’autant plus que le français est, au-delà de ses indéniables – et fondamentales – racines grecques et latines, le résultat d’influences diverses et nombreuses. Fidèle au dogme insoumis qu’il a lui-même imposé dans son mouvement, JLM voit sans surprise dans la langue que nous parlons en France un « résultat de [la] créolisation » de notre pays.

Dès lors, entendre dans la bouche de Mélenchon « Je préférerais qu’on dise que nous parlons tous le créole parce que ça nous arrangerait mieux que de dire que nous parlons français car cela [ne] sera sans doute plus vrai » (sous-entendu dans un proche avenir) n’a rien de surprenant. D’autant, ajoute JLM, que « la langue française n’appartient plus à la France et aux Français depuis fort longtemps », eu égard au nombre de nations qui l’ont reconnue comme langue officielle.

Adieu le « français », vive le « créole », semble en conséquence dire Mélenchon en ciblant « ceux qui voudraient figer l’identité française dans sa langue ». Ce faisant, le leader insoumis, une fois de plus provocateur, fait fi de l’immense fierté que ressentent, non seulement nos compatriotes, mais aussi tous les étrangers de la planète qui parlent notre langue, à user des mêmes mots, des mêmes locutions, de la même syntaxe que nos plus grands esprits du passé et du présent. Bref, à parler la même langue : le français !

Imagine-t-on un propos aussi consternant dans la bouche d’un leader politique britannique ? Non, bien sûr. Et pourtant sa langue nationale, l’anglais, est, elle aussi, le résultat de nombreux métissages et a essaimé partout sur la planète. Hélas ! il arrive que, jusque dans les rangs de notre personnel politique, « la vieillesse [soit] un naufrage », comme l’a écrit autrefois Chateaubriand dans cette belle langue française qui a, certes, évolué au fil du temps, mais n’a nul besoin d’être travestie dans sa dénomination ! 


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