Le Festival de Loire à grosses gouttes !

par C’est Nabum
mardi 17 septembre 2013

Pour l'instant, on arrose ! 

Une angoisse météorologique.

Nous le redoutions, nous le pressentions et à deux jours du lancement du Festival, la pluie vient se mêler à la fête ! Les préparatifs sont entravés, la fête à Combleux annulée le samedi soir et le baptême de la magnifique toue sablière : « Étienne Burry » s'est déroulé sous des trombes d'une eau qui n'est pas bénite … Qu'importe, il n'y a que la foi qui sauve, la Loire monte et nous permettra de naviguer sans cailloux !

Sur le quai désert, quelques ombres furtives cherchent à se protéger. Nos pauvres cerbères, dans leur seyant coupe-vent jaune fluorescent, vont passer douze heures à jouer à cache-cache avec la pluie. Leurs talkies-walkies crachotent leur ennui. Il n'y a rien à faire que regarder ces quelques fous en tenue de marinier qui s'agitent malgré tout sur le ponton ou bien sur l'eau …

Le gros de la troupe des compagnons chalandiers se presse sous une tente. Durant des mois, sans compter leur peine, ils ont refait à l'identique une des premières et des plus belles toues sablières du renouveau de notre Marine. Le bateau porte le nom de l'un de leurs camarades qui ne verra jamais naviguer la première version. C'est la fille de cet homme qui sera la marraine de la réplique et Monsieur le curé est venu baptiser le beau bateau .

Nous observons la scène depuis le « Colvert », une grosse toue cabanée venue de Decize pour le Festival. À sa barre, Jean, le président de Voile de Loire est en forme olympique. L'approche de cette grande fête au succès de laquelle il contribue avec une grande énergie, lui donne des ailes. Il essuie pourtant un refus d'accostage émanant d'une autorité portuaire qui semble ne pas se soucier de l'évènement en cours, seul le sens du service compte ...

Les consignes de sécurité prévalent sans doute dans ce refus sec et non argumenté. Le temps ne se prête pourtant pas à de telles manières. Monsieur le curé, voyant que le ciel n'est pas de la partie, se contente d'une bénédiction à distance. Point question de mêler l'eau bénite à celle du ciel. Nous ne lui en tiendrons pas rigueur !

Un bouquet est hissé au mat, le contenu d'une bouteille sacrifié à la tradition. Le plancher en chêne apprécie cette douce intention. Avec la dilution du jour, il ne risque pas l'ivresse. Puis tous les courageux participants vont chercher refuge sous un parapluie pour écouter la chorale de nos amis chalandiers. Pour une première sortie, c'est un coup de maître. Par ce temps de chien, un petit canard eût été toléré. Que nenni. La troupe a trouvé le temps, non seulement de boucler à temps sa construction pharaonique mais encore celui de constituer et de mettre en place un groupe vocal de qualité. Chapeau bas les gars !

Pendant ce temps, deux personnages affairés s'agitent sur le ponton. Pas un regard, pas un mot à la cérémonie plus haut. La sécurité du port et du prochain Festival exige des sacrifices qu'ils accomplissent avec une remarquable constance. Ils ne seront pas même venus partager le verre de l'amitié. Chacun ici le déplore même si beaucoup en ont pris leur partie !

Puis, le buffet dévoré, chacun s'en retourne à ses occupations. Les uns, la mort dans l'âme ont dû annuler leur fête dans le cadre de la grande convergence des bateaux du haut. Les autres vont embarquer pour s'approcher un peu plus du terme du voyage, ils rejoignent Bou pour descendre jusqu'à Combleux. Certains, malgré le temps, vont s'offrir un petit tour sur le chenal. Quelques fous se retrouvent sur l'eau pour mettre encore la main à la pâte.

Le cœur n'y est pas. La pluie dégouline, s'infiltre, s'insinue partout. Nos cirés ne sont pas totalement étanches, nos chaussures n'en peuvent plus d'absorber tant d'eau. Pourvu que le temps finisse par se calmer. Je pense alors aux amis de Chalonnes qui organisaient eux aussi une fête sur leurs quais. Que de bonnes volontés et d'efforts noyés par l'impondérable céleste !

Ce matin, la pluie a cessé. Dans quelques heures nous allons nous retrouver. trente bateaux vont faire étape à Combleux avant de descendre tous ensemble mardi soir sur le festival à Orléans. C'est la grande convergence du haut. La Loire est inhabituellement haute pour l'époque. Il faut faire contre mauvaise fortune bon cœur. Hardis les marins, pour aller sur l'eau, il faut qu'il pleuve parfois. Faites bonne figure et chantez encore pour réchauffer l'ambiance !

Pluvieusement vôtre.

 


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