Requiem pour l’absolutisme

par gruni
jeudi 6 août 2009

Nous devons tous mourir un jour et si notre cher Président venait à disparaître, par exemple et c’est une pure supposition, suite à un accident cardiaque, hypothèse morbide, improbable et un petit peu ignoble, mais j’assume, serait-ce la fin de l’absolutisme ?
Certainement que non, car l’absolutisme c’est un système pas un homme.
Une parodie permet d’écrire sa pensée ou exactement le contraire ou un mélange des deux, je précise donc que le souvenir du décès de Pompidou est vrai.

Le seul Président, sous la cinquième République, décédé pendant l’exercice de ses fonctions est Georges Pompidou en 1974.
Je me souviens assez bien de ce jour-là, avec deux amis nous rentrions après une journée de travail, l’autoradio fonctionnait et c’est durant le trajet que nous avons appris l’étonnante nouvelle. La surprise fut totale car à cette époque la presse était encore plus verrouillée que maintenant et nous ignorions que la santé du chef de l’Etat était si critique.
La voix du journaliste qui a diffusé l’information était neutre et son discours glacial ne laissait supposer aucune émotion. Dans la voiture nous étions choqués et le silence s’est fait jusqu’à l’arrivée.
Maintenant faisons un peu de politique fiction et imaginons que le pire arrive... la mort du Président dans la résidence de la famille Bruni-Tedeschi.
 
Immédiatement tous les médias stoppent les programmes en cours, nous avons droit à un flash spécial sur toutes les chaînes avec l’annonce officielle du décès par l’Elysée qui tournera en boucle, ensuite interviews de politiques, de médecins, de politologues, de peoples, de témoignages de la population locale ; le grand jeu jusqu’à l’ excès et à la démesure.
Le Cap Nègre est assiégé par les reporters qui réclament tous avec insistance le direct pour finalement ne révéler que des détails insignifiants.
Le lendemain idem avec en prime le défilé des personnalités qui se bousculent au 13 heures pour adresser leurs condoléances sincères et attristées à la famille, aux proches du défunt et à la France entière.
 
En attendant Gérard Larcher, Président du Sénat, assure l’intérim et gère les affaires courantes jusqu’aux nouvelles élections présidentielles, pour l’instant pas de déclarations politiques de l’UMP ou de l’opposition, cela c’est pour les jours suivants, après l’enterrement, mais les états-majors des partis se préparent et spéculent déjà dans l’ombre.
 
Les funérailles nationales dans la cathédrale Notre Dame de Paris sont déjà terminées. Un dernier hommage émouvant et en grandes pompes a été rendu à Nicolas Sarkozy, en présence de nombreuses personnalités de l’Église, de la politique, de l’armée et du showbiz, ainsi que plus d’une centaine de chefs d’Etat étrangers.
On remarquera parmi les nombreux invités, Barck Obama accompagné des Clinton, les Chirac qui soutiennent Angela Merkel en larmes et Kadhafi l’air ténébreux et absent.
 
L’homélie de l’archevêque Jean Vingt-Trois a bouleversé l’assistance et la foule qui suivaient la cérémonie sur le parvis de l’île de la cité grâce à un écran géant. Le requiem de Verdi, choisi par l’épouse du Président, et ensuite les cloches de Notre Dame et de toute la ville ont mis fin à l’ office religieux.
 
Le jour suivant les médias harcèlent les leaders politiques et posent d’ailleurs toujours la même question : Qui pour remplacer Nicolas Sarkozy ?
Voici les réponses de quelques-uns d’entre eux.
 
J.P. Raffarin.
Nicolas Sarkozy était un Président exceptionnel, un visionnaire, il a su gérer la crise avec talent et courage. Pour le remplacer il faut un homme d’Etat charismatique et expérimenté qui a occupé les premiers rôles, l’UMP doit y réfléchir.
 
J.F. Coppé.
Je n’étais pas toujours d’accord avec lui mais j’assume son bilan et dans un contexte difficile, je pense que nous avons besoin d’une personne jeune et dynamique pour assurer cette fonction.
 
X. Bertrand.
Il est de toute façon irremplaçable, c’est une perte pour énorme pour la France et seul un membre du gouvernement proche et estimé de lui sera à la hauteur.
 
F.Fillon.
On se souviendra des réformes que lui et moi avons engagées, donc il faudra choisir un personnage de premier plan qui possède parfaitement les dossiers.
 
F.Bayrou.
Dans mon esprit il est essentiel de diriger ce pays sans le brusquer...et j’ai la profonde...conviction que le destin nous fait là un signe...et que bien sûr, je me présenterai pour le bien de la nation ... que j’aime.
 
M. Aubry.
Il est absolument nécessaire de changer de politique et il n’y a que le parti socialiste qui peut le faire. Nous n’avons pas le temps d’organiser des primaires, aussi se sont les instances du parti que je préside qui désigneront le candidat ou la candidate pour les élections.
 
S. Royal.
Je veux dire au peuple Français en le regardant droit dans les yeux, que je suis prête à me sacrifier pour assurer la fonction suprême et donner à ma patrie une société plus juste et participative.
 
J.M. Le Pen
Dans ces circonstances tragiques et vu l’état de délabrement général du pays il faut un homme à poigne pour le redresser et je suis volontaire pour le faire.
 
Après le résultat des élections au suffrage universel, un nouveau Président de la République a pris place dans le palais de l’Elysée ; il s’appelle Jean Sarkozy, les citoyens ont une nouvelle fois voté pour l’absolutisme.
 
Mais rassurez-vous le Président Sarkozy va bien !
 
 

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