Régimes spéciaux ou quand le militantisme syndical rend aveugle

par olive78
vendredi 16 novembre 2007

Dans le climat de grève actuel, j’en viens à m’interroger sur les régimes spéciaux et d’un point de vue plus général sur la durée de cotisation avant d’accéder à la retraite.

L’internaute lambda que je suis, accède sans aucune difficulté aux statistiques concernant la population française sur les sites de l’Ined ou de l’Insee.
Entre 1950 et 2005, l’espérance de vie est passée de 66,4 à 80,3 ans, soit une progression moyenne de 2,5 ans par décennie. On peut voir aussi les choses sous un autre angle : nous gagnons 1 an d’espérance de vie tous les 4 ans. Cela signifie d’une part que nous vivons de plus en plus vieux, mais cela signifie implicitement que nous restons en bonne santé plus longtemps.

Ce qui est aussi intéressant de constater, c’est que cette évolution est particulièrement régulière, et que l’on est tenté d’imaginer que cette progression devrait se maintenir encore quelques décennies.
Je suis un homme de 30 ans, si cette évolution se maintient, j’ai aujourd’hui « l’espoir » de vivre jusqu’à l’âge de 78 ans. Dans la pratique, si l’on tient compte de la progression de l’espérance de vie, dans 40 ans l’espérance de vie sera probablement plus importante d’une décennie. J’aurais alors « l’espoir » de vivre jusqu’à 90 ans.

La conséquence immédiate c’est la diminution de la proportion de la population active dans notre société et, par conséquent, un problème de financement des retraites.

Mon point de vue est que l’allongement de la durée de travail est inéluctable, simple question de logique économique. On peut difficilement imaginer qu’un système, déficitaire aujourd’hui et par lequel on finance une vingtaine d’années de retraite par 40 ans de cotisations, puisse rester inchangé s’il faut financer 30 années en moyenne de retraite. Je ne me fais pas d’illusions il faudra à ceux de ma génération cotiser au bas mot 45 ans.

Quelles sont les autres solutions que l’on peut envisager ?
- Augmenter les cotisations retraite, et affaiblir encore la compétitivité de notre économie face aux marchés émergents ?
- Privilégier le financement des retraites par capitalisation, et augmenter la fracture sociale puisque ce sont les « riches » qui pourront financer leur retraite et donc partir plus tôt, quand les « pauvres » ne pourront capitaliser et seront contraint à travailler plus longtemps pour vivre décemment ?

Je n’ai pas à l’esprit d’autre solution qui nous permettrait de conserver un système égalitaire, que d’imaginer une augmentation collective de la durée de cotisation avant la retraite.

Néanmoins pour en arriver là, il faudrait imaginer différentes solutions aux problèmes que pose l’allongement du temps de travail. En effet, comment maintenir à niveau des salariés sur 45 ans, comment les rendre attrayants pour un employeur ? Au-delà d’un changement de mentalité indispensable aussi bien chez les salariés que les employeurs, il y a peut être 2 solutions à envisager.

La première passe par l’amélioration du système de formation continue. On peut en effet difficilement envisager garder un niveau de performance optimal, si l’on ne forme pas aux nouvelles technologies, ou méthodologies de travail.

La deuxième consisterait simplement à abandonner simplement le système des carrières ascensionnelles actuel. Aujourd’hui on n’envisage pas autrement une carrière qu’en une progression tant en salaire qu’en responsabilités. Ne peut-on pas imaginer que l’on puisse à un certain âge, lorsque l’on est moins performant, travailler à des tâches moins exigeantes quitte à gagner moins d’argent ? Ne peut-on pas à un certain âge, accepter de gagner moins, parce que l’on a par exemple plus d’enfants à charge et que l’on n’a pas les mêmes besoins financiers ?

Comme beaucoup de Français je travaille dans une petite entreprise où nous n’avons pratiquement aucun avantages sociaux. La plus belle progression sociale que l’on ait vue cette dernière décennie est liée à la réforme des heures supplémentaires qui nous amène 5 % de plus sur le compte en banque et 10 % de moins sur la déclaration d’impôt.
Le plus amusant dans tout ça c’est que cette initiative nous vienne de droite, alors que les syndicats et partis de gauche sont occupés à protéger les avantages désuets d’une minorité de salariés, au détriment de toute logique économique...


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