Le Chikungunya, un moustique qui fait peur à tout le monde

par Sub
samedi 28 janvier 2006

Peu d’entre vous savent sans doute la signification de ce mot d’origine malgache, et surtout sa représentation physique diablement minuscule, puisqu’il s’agit d’un moustique bien particulier.

Je reviens ces jours-ci d’un voyage sur mon île natale de la Réunion où j’ai été particulièrement impressionné le jour où j’ai vu une jeune fille de vingt ans descendre des escaliers en tremblant comme une feuille sur ses jambes qui ne la portaient plus que de manière trés incertaine.

Elle avait été piquée par le fameux moustique, surnommé ici « le Chik ! »

Un de mes cousins, rencontré quelques jours auparavant, m’avait pourtant averti de la force réelle de cette piqûre généralement inoffensive sous nos contrées qui l’avait obligé, lui, une vraie force de la nature, à descendre les escaliers de sa chambre « sur les fesses ! »

Il ne faut pas croire non plus que tous les moustiques de l’île soient concernés, il s’agit plutôt d’une espèce mutante, reconnaissable parce qu’elle arbore sur ses pattes des rayures blanches inhabituelles. Malheureusement, vu la taille de la bête, il est généralement trop tard lorsqu’on s’en aperçoit !

S’ensuit alors une période d’incubation d’environ une semaine, avant l’apparition des premiers symptômes ; douleurs inflammatoires, gonflements divers, apparaissant et disparaissant en différents endroits du corps, courbatures générales, et incapacité à se mouvoir normalement sur ses jambes ! De plus, ces douleurs peuvent sembler disparaître et réapparaître, le tout sur une période allant de quelques semaines à plusieurs mois, selon les cas et les constitutions des personnes.

Ce n’est généralement pas mortel, mais sur l’île de la Réunion, la Direction régionale de l’action sanitaire et sociale (DRASS) a recensé jusqu’à présent un total de six morts induites par les piqûres du ckikungunya. Les prélèvements sanguins ont donc été suspendus sur l’île jusqu’à nouvel ordre !

Pendant ma semaine de vacances, j’ai pu voir le préfet de l’île et son directeur de cabinet défendre « becs et ongles » le nombre officiel recensé, à savoir 10 000 cas, pendant que dans le même temps, les médecins de l’île, débordés dans certaines villes, multipliaient allègrement ce chiffre par quatre. Qui croire ?

Il faut noter que la préfecture vient juste de prendre conscience du danger, car depuis mars 2005, date d’apparition des premières attaques de ce nouveau type de moustique, aucun plan sérieux n’avait été encore mis en place. Une cellule de crise vient juste de voir le jour, en cette mi-janvier 2006 !

En phase avec le gouvernement, dont il se réfère, puisque le ministre des DOM, monsieur François Baroin, vient juste d’envoyer sur place deux éminents spécialistes de sa connaissance.

Enfin ! se disent les Réunionnais qui ont, entre temps, créé une association - à l’initiative d’une Française originaire de Perpignan, Josette Brosse - qui dénonce en premier lieu l’inefficacité des pouvoirs publics dans la gestion de cette crise.

Preuve de l’efficacité réelle d’un média comme Internet, si besoin en était encore, des internautes réunionnais ont trouvé aux Etats-Unis un vaccin contre cette maladie, mis au point par des équipes mixtes de l’école mixte de l’Université du Maryland, en coordination avec l’US Army de Fort De trick.

Ainsi, alors que nos pouvoirs publics locaux déniaient toute hypothèse d’un vaccin déjà existant, la vaccine TSI-GSD-218 issue du « CHIK » existait bel et bien. Il a déjà été testé et a donné des résultats satisfaisants.

On n’attend plus maintenant que sa mise à disposition la plus rapide pour la population réunionnaise. Mais quand ?


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