Menaces à gogo de la Djihad Company
par Alain Hertoghe
lundi 6 mars 2006
Les excités de l’islamisme ont la pêche. En apparence. D’Ayman Zawahiri, numéro 2 d’Al-Qaïda, à Ali Larijani, principal négociateur du nucléaire iranien, la foire aux bravades battait son plein ce week-end. Avec, en toile de fond, quelques dizaines de milliers de fanatiques défilant encore et toujours contre les caricatures de Mahomet à Karachi et à Djakarta.
Dans son dernier prêche sur Al-Jazira, le bras droit d’Oussama ben Laden demande aux musulmans de boycotter les pays, dont la France, où les caricatures du prophète ont été publiées. Et Aywan Zawahiri appelle également de ses voeux de nouveaux attentats contre ceux qu’il qualifie de "croisés", c’est-à-dire les occidentaux chrétiens. Très en verve, il multiplie les insultes antisémites, phallocrates et homophobes.
Mais Al-Qaïda serait-il menacé de dépôt de bilan ? En tout cas, Zawahiri en a aussi profité pour lancer un appel à la générosité populaire pour financer le djihadisme. Cocasse.
Le vrai souci du sous-commandant terroriste réside toutefois dans le débat ouvert au sein du Hamas sur l’attitude à adopter vis-à-vis d’Israël après la victoire islamiste aux élections législatives palestiniennes. L’entreprise Ben Laden & Co tient à son fonds de commerce : le conflit israélo-palestinien. Un Hamas sur la voie de la modération serait une catastrophe pour Al-Qaïda. Dans sa diatribe, Zawahiri a vertement réprimandé le groupe terroriste faux frère, coupable d’entrer au Parlement palestinien et suspecté de vouloir renoncer à la lutte armée.
Le front irakien n’est d’ailleurs pas beaucoup plus rassurant pour Al-Qaïda. La guerre civile chiites-sunnites qu’il tente de provoquer à coups d’attentats meurtriers tarde décidément à éclater...
Côté iranien, un furax était également de sortie. Ali Larijani, chef des négociateurs sur la question nucléaire, a agité une nouvelle fois l’arme du pétrole et de la fuite en avant vers l’arme atomique. Les mollahs Folamour semblent craindre par dessus tout que leur dossier soit envoyé cette semaine au Conseil de sécurité des Nations unies. Raison de plus pour ne plus tarder à le faire.
Il est vrai qu’il est toujours de bon ton de faire monter les enchères avant une négociation. Les Américains ne s’en sont pas privés non plus, par la voix de John Bolton, leur représentant permanent à l’ONU. Rien que pour agacer les antisémites de Téhéran, il a choisi comme cadre la convention annuelle d’un puissant lobby pro-israélien aux Etats-Unis pour rappeler, à mots à peine couverts, que les bombardiers et les missiles américains étaient prêts à frapper l’Iran en cas d’échec diplomatique.
Les fulminations surréalistes de l’islam guerrier ne doivent évidemment pas intimider l’Occident. Le combat contre le terrorisme djihadiste et les Etats musulmans voyous sera long, et certainement encore souvent douloureux. Mais le totalitarisme islamiste rejoindra tôt ou tard ses prédécesseurs fasciste et communiste dans les poubelles de l’histoire.