La Fête de la Musique : une symphonie mondiale face aux dissonances de l’extrémisme
par Jean-Luc ROBERT
lundi 23 juin 2025
Chaque 21 juin, la musique envahit les rues du monde entier, transformant les villes en scènes ouvertes où résonnent liberté, partage et créativité. Née en France, la Fête de la Musique est devenue un symbole d’unité planétaire. Pourtant, entre accusations absurdes d’extrémistes religieux et paralysie de l’éco-anxiété, cette célébration joyeuse fait face à des vents contraires. Et si, au lieu de s’en méfier, on la voyait comme une bouffée d’espoir dans un monde en quête de sens ?
***Chaque 21 juin, un miracle se produit dans les rues du monde entier : les guitares s’accordent, les voix s’élèvent, les tambours battent au rythme d’une humanité unie par la musique. La Fête de la Musique, née en France en 1982 à l’initiative de Jack Lang, est devenue bien plus qu’un simple rendez-vous artistique : c’est une célébration de la vie, de la diversité culturelle, et de la liberté d’expression. Des plazas de Madrid aux places de Montréal, des rues de Dakar aux boulevards de Berlin, on y voit des foules joyeuses, jeunes et moins jeunes, réunies pour écouter, danser, ou jouer de la musique. À Tokyo, des groupes électro illuminent la nuit urbaine ; à Rio, les sons brésiliens fusionnent avec des influences du monde entier. La musique devient alors langue universelle, brisant les barrières linguistiques, sociales et générationnelles.
***Une fête de lumière... accusée d'obscurité ? Mais au cœur de cette joie planétaire, des voix discordantes s’élèvent. Dans certains cercles extrémistes religieux, la Fête de la Musique est décriée comme une « fête sataniste » ou comme une perversion des mœurs. Cette lecture radicale, déconnectée de l’essence même de la musique, témoigne d’un refus du vivre-ensemble, d’une peur irrationnelle de la liberté et du bonheur collectif. Il est regrettable que des expressions culturelles pacifiques, ouvertes et spontanées soient diabolisées au nom de visions fermées et répressives. Car cette fête, loin d’être une menace, est un rempart contre l’ignorance, l’isolement et la haine.
***L’écho d’une autre angoisse : l’éco-anxiété À l’autre extrémité du spectre, un autre frein à la joie semble émerger, plus diffus mais tout aussi pesant : l’éco-anxiété. Cette inquiétude, légitime face aux menaces climatiques, devient parfois paralysante, privant les jeunes générations de tout sentiment de légèreté ou de plaisir. Certains refusent désormais de fêter quoi que ce soit, de danser, ou même de voyager, par peur de contribuer à la crise environnementale. Pourtant, l’effondrement n’a pas besoin d’être accéléré par la tristesse ou la culpabilité. Peut-on rêver d’un monde durable sans y cultiver aussi la joie, la beauté, et l’art ?
***Une jeunesse perdue ? La jeunesse est-elle perdue ? Non. Elle est en quête. Ballottée entre les pressions morales, les discours alarmistes et les dogmes (religieux ou écologiques), elle cherche une voie où vivre et espérer sont encore possibles.
Conclusion : La Fête de la Musique n’est ni satanique ni futile. Elle est un acte de résistance joyeuse, une main tendue entre les peuples, un hymne à la vie dans un monde qui en a cruellement besoin. Qu’on la célèbre à Paris, Bamako ou Séoul, elle nous rappelle que même au cœur du chaos, la musique peut encore nous accorder. https://www.jeanlucrobert.fr