Comprendre l’importance des guerres entre le monde arabo-musulman, Israël et les USA dans la viabilité de l’économie mondiale et du monde

par Hamed
mardi 21 mai 2024

 « L’an prochain à Jérusalem. » Prononcée à chaque Pâque juive depuis la destruction du Temple par les Romains en 70 après Jésus-Christ, cette formule rituelle aura connu une destinée pour le moins inattendue au XXe siècle. En mai 1948, il y a tout juste soixante-dix ans, la création de l’État d’Israël­ réalisait, pour une partie du monde juif, l’attente bimillénaire de la « fin de l’exil ». Alors que la nostalgie de Sion (une colline de Jérusalem) et l’attente du ­Messie qui ramènerait son peuple en Terre promise étaient au cœur de la religion juive, l’histoire contemporaine se chargeait en quelque sorte de précipiter les choses… 

Inventé en Europe à la fin du XIXe siècle, le sionisme était pourtant, à l’origine, un mouvement laïc. Longtemps combattu par les autorités rabbiniques, il a constitué un facteur de division majeur pour les différents courants du judaïsme. « Même parmi ceux qui ont accepté le sionisme, il y avait des désaccords profonds  : certains n’y voyaient qu’une forme de philan­thropie collective, un pays refuge ouvrant ses portes aux rescapés des pogroms, puis de la Shoah ; mais d’autres y lisaient déjà les prémices de la rédemption », explique ­Denis Charbit, professeur de sciences politiques à l’Université ouverte d’Israël­. Il vient de publier un livre d’entretiens entre deux penseurs juifs sur le sujet, Léon Askénazi et André Chouraqui. (À l’heure d’Israël, Albin Michel, 2018)

Alors, le sionisme comporte-t-il une dimension messianique ? Si la question a été clivante pendant des décennies, un consensus semble s’être dégagé après 1967. La cause de ce changement serait la victoire israélienne à la guerre des Six Jours, considérée par de nombreux juifs comme un « miracle » relevant de l’intervention divine. Par ailleurs, la redécouverte de certains sites juifs après l’annexion de Jérusalem-Est et l’occupation de la Cisjordanie (le Mur occidental à Jérusalem, la ville d’Hébron…) a aussi constitué une sorte de « choc messianique », selon le rabbin David Meyer, qui enseigne à l’Université pontificale grégorienne de Rome. « Désormais, l’idée que l’exil est en train de prendre fin et qu’on se dirige vers une nouvelle étape de l’avènement messianique est largement partagée au sein du judaïsme », assure ce rabbin français, auteur d’un livre récent sur ces questions. (Europe et Israël  : deux destins inaccomplis, coécrit avec Bernard Philippe)

Denis Charbit confirme qu’en Israël­, au sein du sionisme religieux, « cette tendance messianisante l’a emporté, et a même submergé le reste. » Demeure un antisionisme ultraorthodoxe, qui considère le sionisme comme une « idéologie de la modernité », voire un « danger mortel pour le judaïsme ». Pour ces haredim (craignant Dieu), seul Dieu peut mettre un terme à l’exil du peuple juif. 

Au-delà de la question du messianisme, qui entraîne une perception non historique d’Israël au risque de se heurter à sa réalité politique, l’existence de cet État depuis soixante-dix ans a modifié le sentiment d’appartenance au judaïsme : par le passage inédit d’une minorité à une majorité juive, mais aussi par l’apparition d’une laïcité juive, israélienne. « En plus de sa dimension religieuse, le judaïsme a gagné en 1948 une dimension nationale, avec une terre, un État, une langue, une société, rappelle Denis Charbit. Certains religieux déplorent cette « réduction patriotique », estimant que le sionisme a en quelque sorte désacralisé le judaïsme. » 

Le rabbin David Meyer est de ceux-là. « Aujourd’hui, de nombreux juifs ne se sentent juifs que par la mémoire de la Shoah et l’attachement à l’État d’Israël, où beaucoup ne sont même jamais allés  ! Je crains qu’une identité ainsi vidée de contenu réel et d’un enseignement rigoureux ne soit pas très solide. » Inquiet, même, pour la survie du judaïsme en diaspora (entre autres du fait de l’assimilation), ce rabbin déplore la « folklorisation » du judaïsme en Israël et le manque de créativité de la pensée rabbinique contemporaine : celle-ci lui semble « incapable de proposer une réflexion critique » sur l’État d’Israël. » (1)

Que peut-on dire de cette analyse du sionisme ? Les rabbins juifs d’Israël pensent encore au « miracle » et à la venue du « messie ». Et comme le confirme Denis Charbit en Israël­, au sein du sionisme religieux, « cette tendance messianisante l’a emporté, et a même submergé le reste. » Il est évident que l’âme humaine a besoin de croyance devant le « vide » né de la « suffisance ». Après la création de l’Etat d’Israël, et son renforcement historique, il faut penser à sa « finalité ». En mettant en avant la finalité précédente, la création d’un « foyer juif », qui est acquise aujourd’hui, depuis 1948. Dès lors, tout devient possible, tout peut être interprété dans cette lancée spirituelle de plus en plus confrontée à la désacralisation du judaïsme. Qui, si le judaïsme a été un trait d’union dans la dispersion juive et un ciment pour l’identité hébraïque, ce n’est plus le cas pour le peuple juif qui a désormais une identité nationale. Le « juif errant » n’existe plus, le Juif est devenu « Monsieur tout le monde ». Et c’est là le problème pour Israël. D’être et de ne pas être, ce qui créé, dans ce sionisme recherchant sa finalité et l’antisionisme qui le considère une « idéologie de la modernité », un « danger mortel pour le judaïsme ». Par conséquent une menace sur l’essence judaïque même qui l’a fait naître dans le monde arabe. 

Mais ont-ils raison, ces juifs ultra-orthodoxes, que l’on appelle en hébreu les « haredim » ou les « Craignant-Dieu », de dire que seul Dieu peut mettre un terme à l’exil du peuple juif ? Il est évident que c’est une vérité qui va de soi. L’essence de l’être humain, s’il existe, c’est qu’il a été créé. C’est une certitude. L’être humain ne peut se créer lui-même. Parce que s’il s’est créé lui-même, il pourrait alors apporter à son corps ce qu’il veut. Par exemple, une troisième main, un troisième œil placé sur la nuque. Ce qui est impossible. L’être humain est constitué d’un corps, d’une âme et d’un esprit divin qui souffle en lui, qui donne vie et sens à son corps et âme. Et là, que l’on croit ou pas, c’est une certitude dans l’« ordre de la Création qui dépasse, qui transcende l’homme. »

Dès lors, la création de l’État d’Israël relève aussi de l’« Ordre de la Création. » Si les Juifs croient qu’ils ont créé un foyer qui a pour nom Israël, ils n’ont raison qu’en partie. S’ils ont été un instrument actif dans l’histoire, il demeure que la conjoncture historique leur a été propice pour réaliser ce qui était déjà en puissance dans l’histoire. Mais, dans l’« Absolu de l’absolu de l’histoire », et comme Dieu a créé l’univers, les Juifs peuvent croire qu’ils ont créé un foyer qui a pour nom Israël, mais dans cette croyance, ils ne croient que ce que la Providence divine veut bien leur laisser croire. Parce que toute chose dans l’univers relève d’abord d’un décret de Dieu.

Quant à la « modernité », les haredim peuvent penser ce qu’ils veulent. La modernité vient du progrès de la pensée humaine, de l’Ordre de la Création du monde qui n’est pas figé. Et toute pensée qui y voit un frein ou un danger n’est qu’une pensée telle qu’elle a été pensée ainsi, parce qu’elle entre aussi dans l’ordre métaphysique de la Création. Dès lors, elle ne peut être un danger ni pour le judaïsme, ni pour la Chrétienté et l’Islam. Elle entre dans l’essence même du développement humain.

Que les rabbins craignent pour « l’identité juive ou soit vidée de contenu réel d’un enseignement rigoureux » ou il déplore la « folklorisation » d’un judaïsme en Israël et donc le « manque de créativité rabbinique contemporaine » est tout à fait normal. Pourquoi ? Parce que cela relève du progrès de la pensée humaine, et donc de l’humanité tout entière. Parce que ce progrès qui fait avancer le monde remet en question les certitudes d’antan. Que le rabbin David Meyer pense que la pensée rabbinique d’aujourd’hui semble « incapable de proposer une réflexion critique » sur l’État d’Israël, n’est que le constat d’une réalité d’un monde qui a évolué, qui évolue, change de plus en plus, et qui relève du développement naturel du monde.

Et qu’en est-il de l’émergence du sionisme dans le monde arabe ? Et son impact sur les peuples arabes ? Et qui a amené aujourd’hui les rabbins juifs à réfléchir sur cette perte de repères sur l’identité juive. Pour cela revisitons l’histoire depuis les années 1940 qui ont vu la création de l’État d’Israël. Et les événements qui ont surgi et bouleversé l’histoire du monde arabe.

 D’abord le pacte du Quincy, surgi ex nihilo, par la force de la conjoncture historique de l’époque. Il liait les États-Unis à l’Arabie, par un accord d’entraide mutuel. Il est signé, le 14 février 1945, par le président des États-Unis Franklin Roosevelt et le roi ibn Saoud, fondateur du royaume d'Arabie saoudite, à bord du croiseur USS Quincy. L’essentiel de l’accord porte sur l’exclusivité pour les États-Unis de l’exploitation de tous les gisements de pétrole du royaume, pour une durée de 60 ans, en contrepartie, les États-Unis garantissaient militairement la monarchie saoudienne.

Le deuxième événement a été le vote, à l’ONU, le 29 novembre 1947, du Plan de partage de la Palestine en un État juif et un État arabe, avec Jérusalem un corpus separatum sous administration internationale. Suite à ce partage, une guerre éclate entre les populations juives et arabes.

Le troisième événement qui surgi juste après le Plan de partage de la Palestine est la proclamation de l’État d’Israël, le 14 mai 1948. Un État sioniste est né. Si la première guerre israélo-arabe commence le 15 mai 1948, au terme du mandat britannique, et les pays arabes essuient une défaite, Israël sort victorieux, avec des gains tant politiques, militaires, territoriaux et démographiques, trois guerres entre Israël et les pays arabes vont suivre en 1956, 1967 et 1973.

Il est évident que si les pays arabes ont essuyé trois défaites et en 1973 une semi-victoire, que ce n’est pas faute de faiblesse des armées des pays arabes et de la supposée puissance militaire invincible d’Israël, c’est tout simplement voulu à la fois par les forces de l’histoire et évidemment par l’aide massive financière, économique et militaire des États-Unis. Il était inacceptable pour les États-Unis qu’Israël subit une défaite, d’autant plus que la superpuissance était déjà en guerre en Asie. Une première fois en Corée, une seconde fois au Vietnam. Des guerres où tous les types d’armements ont été utilisés sauf le nucléaire. Donc les enjeux de la Guerre froide étaient considérables, et Israël était au centre de ces enjeux au Moyen-Orient.

Ainsi se comprend pourquoi, plusieurs armées qui combattent et n’arrivent pas à vaincre militairement Israël. Dans les guerres israélo-arabes, l’endiguement de l’Union soviétique et de la Chine était une donne absolue pour les États-Unis dans leur politique menée en Asie et au Moyen-Orient. En clair, les pays arabes ne luttaient pas contre Israël, mais contre les États-Unis.

On reproche aux pays arabes leur « indolence », leur état « léthargique » ou les échecs dans l’Histoire qui les ont paralysés et n’ont pu se « transcender », i.e. s’élever avec le progrès du monde. Au lieu d'avancer, il reste, accroché à leur foi, rester toujours tourné vers Dieu sans procéder aux transformations nécessaires du cours de leur existence. Dans un monde en constante mutation, la réponse est celle-ci : « le peuvent-ils compte tenu des forces adverses et de leurs régimes politiques recroquevillés sur eux-mêmes, soit monarchique soit républicain, mais tous autoritaires et menant d’une main de fer leurs peuples, et tous au nom de la sacro-sainte sécurité nationale. »

D’autre part, il y a la « dialectique de l’histoire », que l’on ne doit pas perdre de vue dans la transformation des peuples. Ce qui nous fait dire que tout état, tout stade historique est nécessaire. Qui a changé le cours de l’histoire en 1973, lors des crises monétaires intra-occidentales qui allaient mener le monde à la ruine économique, aux zones économiques et à la dépression des années 1930 ? Les peuples arabes n’ont-ils pas joué un rôle salvateur pour l’économie mondiale ? Il faut se rappeler qu’en 1971, le président américain Richard Nixon a suspendu la convertibilité du dollar en or. Une décision qui deviendra en fait définitive, eu égard à la faiblesse du stock d’or américain. Les crises monétaires entre les pays d’Europe et les États-Unis ont débouché sur une « impasse », les poussant tous à passer aux « changes flottants ».

Les conséquences pour les États-Unis sont là, réelles. Ils ne pourront plus répercuter leurs déficits commerciaux sur l’Europe et le Japon comme ils l’ont fait avec le dollar convertible en or. D’autre part, le « moteur américain » qu’il était pour l’Europe, le Japon et le reste du monde va « s’éteindre ». C’est « grâce au quadruplement du pétrole par les pays arabes que la mise a été sauvée pour l’économie mondiale. »

Si les pays arabes étaient avancés sur le plan économique, qu’il n’y avait pas de guerres avec Israël, ou qu’Israël n’avait pas existé, et que le pétrole arabe aurait évolué selon les lois du marché, i.e. l’offre et la demande, les crises monétaires n’auraient pas trouvé solution. Et le monde se serait dirigé inévitablement vers les zones monétaires comme dans les années 1930. Alors on dira « adieu les Trente Glorieuses ». Le prix du pétrole serait resté à son niveau de 3 dollars le baril. La décélération de l’absorption mondiale entraînerait une contraction de la production mondiale, avec à la clé des milliers d’usines de par le monde fermées par manque de débouchés et de diminution massive d’exportations de matières premières, et forcément un chômage de masse en Occident et dans le reste du monde.

On comprend que « l’organisation du monde, en fait, est dialectiquement harmonieuse. » Le monde arabe était en retard de développement parce que cela relève de l’organisation du monde telle qu’elle était configurée dans la marche de l’histoire, et elle l’est encore aujourd’hui. Les peuples arabes n’ont pas cherché à être en retard, ou l’Occident a cherché à se développer plus que les autres régions du monde.

Mais, en 1973, la complexité du monde arabe sera encore plus exponentielle. Et leur seul tort des pays arabes est qu’ils n’ont pas été défaits totalement, en 1973, par Israël. Bien au contraire ils ont montré leur savoir dans les opérations de guerre puisqu’ils ont traversé la ligne de Bar-lev en un temps record, le jour même du déclenchement des hostilités. Une ligne Bar-lev israélienne jugée infranchissable et les 2000 morts d’Israéliens en Sinaï, annexée, à cette époque, par Israël. Et ceci n’arrive pas à passer dans l’esprit des stratèges américains et israéliens.

Une guerre civile va s’enclencher au Liban dès 1975, avec une invasion israélienne au début des années 1980. Des génocides inhumains que rappellent le massacre de Sabra et Chatila, des camps palestiniens, une horreur digne des crimes contre l’humanité de l’Allemagne nazie. Une guerre libanaise qui durera 15 ans. Deux autres guerres Iran-Irak et URSS-Afghanistan. L’islamisme dopé par les pétrodollars saoudiens conjugué à la stratégie américaine dite la « ceinture verte » va changer l’« ordre géostratégique mondial ».

Une autre donne en Égypte. L’exploit de l’armée égyptienne en 1973 va pousser les États-Unis à négocier avec l’Égypte la restitution du Sinaï et l’octroi annuellement d’un important pactole financier en échange d’une paix avec Israël. Ce qui fut fait. II était urgent de « démembrer », d’« affaiblir » le monde arabe tant il devenait dangereux pour la suprématie américaine et d’Israël.

Désormais avec ces nouvelles guerres dans le monde arabe, dans les années 1980, Israël ne pesait plus « comme poste opérationnel avancé » pour les États-Unis, non seulement dans le monde arabe, mais cette fois les guerres se sont étendues à pratiquement tout le Moyen-Orient.

Cette étude clôt la première partie de l’analyse. Cependant, force de dire que les guerres dans le monde arabo-musulman et encore aujourd’hui, que nous aurons à développer, ont joué un rôle considérable dans la viabilité de l’économie mondiale. L’émergence de la Chine, par exemple, n’a pu s’opérer pour une bonne partie grâce aux formidables dépenses de guerre opérées dans le monde arabo-musulman par les États-Unis pour maintenir leur domination sur le monde.

Enfin, ce qui concerne le retard du monde arabo-musulman, il ne relève pas de lui-même, ni ne peut être une fatalité dans le sens qu’il lui était prédestiné. Donc, non qu’il existe des peuples prédestinés et des peuples non prédestinés au progrès. Par exemple, des peuples en sous-développement à l’instar des pays arabes et d’Afrique. Il faut dire que « le monde est un tout », il relève de stades historiques complémentaires, comme avant, il y avait l’Occident développé et aujourd’hui les pays émergents développés.

Des républiques socialiste, communiste, islamiste, ou une monarchie, qui existe aujourd’hui et « remplit son rôle dans l’histoire », et demain les événements qui avancent font que les régimes politiques de ces républiques ou de cette monarchie ne peuvent plus exister, s’ils n’existent plus, c’est que ces régimes politiques ont été des « accidents de l’histoire ». Ils ne sont plus qu’un souvenir pour les peuples.

L’Allemagne hitlérienne a existé, l’URSS a existé, les pays socialistes de l’Europe de l’Est et du centre ont existé, mais après la chute du Mur de Berlin, ils n’existent plus. Aujourd’hui, ils ont tous un régime politique libéral. Aussi peut-on dire : « Ce ne sont pas les peuples qui n’existent plus, ce sont les régimes politiques qui ont terminé leur rôle historique, ils ont été des accidents de l’histoire. »

De la même façon pour Israël, le sionisme qui a fait sa puissance, ses heurts et le refus de l’existence nationale des Palestiniens, quand le problème israélo-palestinien sera résolu par un Etat ou deux Etats, la guerre, et les conflits et toute animosité de part et d’autre auront disparu, la situation va inévitablement changer. Ces peuples certainement noueront des relations normales comme la France, après deux guerres mondiales, l’a fait avec l’Allemagne. Ou l’Algérie, après la guerre de libération, avec la France. Les peuples ne peuvent demeurer longtemps ennemis.

Et c’est la raison pour laquelle, dans 10 ans, voire moins ou plus, le conflit israélo-palestinien n’existera plus. Et peut-être Israéliens et Palestiniens ne constitueront qu’un seul peuple. D’autant plus que le peuple juif a élu domicile en Palestine, au sein du monde de l’Islam.

C’est ainsi que les régimes politiques qui auront rempli leur histoire et disparaîtront, laisseront place à d’autres régimes à même de vivre une nouvelle histoire, une nouvelle existence. Le monde n’est pas figé. Quand nous mourrons, nos enfants et les enfants de nos enfants auront une autre existence qui n’a rien à voir avec ce que nous vivons aujourd’hui. La loi du progrès dans l’essence humaine.

Quant aux pays arabes, ils vont avancer inéluctablement, les peuples ne se commandent pas, c’est la marche de l’histoire qui les commande. Il y a eu l’Antiquité, le Moyen-Âge, et d’autres périodes historiques avant nous. Les hommes ont-ils décidé d’eux-mêmes de faire des révolutions pour arriver à ce que nous sommes aujourd’hui ? Non, c’est arrivé et c’est ainsi la marche du monde.

Les Juifs, il y a 100 ans, 200 ans, savaient-ils qu’ils allaient fonder l’Etat d’Israël, et peu importe la forme qu’ils ont mise pour y arriver ? Savaient-ils qu’ils vont être aidés par les Etats-Unis ?

Et il y a 300 ans, les immigrés européens en Amérique du Nord savaient-ils qu’ils allaient constituer la plus grande puissance du monde ?

Nous devons comprendre que l’homme comme les peuples sont « acteurs » dans notre histoire mais aussi « actés » dans le sens qu’ils sont englobés dans l’histoire humaine. On croit mener notre destin, mais c’est notre destin historique qui nous mène. Telle est la marche de l’histoire de l’humanité ouverte à tous les possibles.

 

Medjdoub Hamed
Auteur et chercheur spécialisé en Economie mondiale
Relations internationales et Prospective
 

Note :

1. « Le judaïsme à l’épreuve du sionisme », par le journal La Croix. Le 17 mai 2018
https://www.la-croix.com/Journal/Le-judaisme-lepreuve-sionisme-2018-05-17-1100939558

 


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